Comment devenir critique gastronomique

Le critique gastronomique, ou critique culinaire, est un journaliste spécialisé qui a développé une expertise dans le domaine de la cuisine et de la restauration. Selon leur influence et leur notoriété, les critiques culinaires peuvent faire et défaire la réputation d’un restaurant.

Leurs papilles expertes font la pluie et le beau temps dans l'univers de la gastronomie, capables de faire varier spectaculairement la fréquentation d’un établissement selon la teneur de leur critique. Dans un pays où l'on ne badine pas avec la bonne chère, découvrez l'un des métiers les plus enviés des Français !

Quel est le rôle d’un critique gastronomique ?

Le critique gastronomique, aussi appelé critique culinaire, a pour mission d’évaluer les menus et le service des restaurants et de partager son retour d’expérience sur différents supports.

Ses principales tâches sont les suivantes :

• Se rendre dans des établissements variés (restaurants gastronomiques, fast-food, brasserie, tables d'hôtes)
• Goûter les plats et analyser différents points (présentation, assaisonnement, cuisson, saveurs)
• Évaluer l’expérience globale (accueil, qualité et rapidité du service, ambiance, décoration)
• Retranscrire son avis, le plus souvent par écrit, dans un magazine, un journal ou un guide gastronomique. Certains critiques gastronomiques interviennent directement à l’oral dans des émissions TV, à la radio, dans des podcasts ou sur les réseaux sociaux.
• Réaliser une veille régulière sur le monde de la gastronomie
• Développer son réseau professionnel.

Quelles sont les qualités requises pour devenir critique gastronomique ?

Aimer manger (de tout) et ne pas avoir trop de restrictions alimentaires est évidemment une condition nécessaire mais insuffisante pour devenir critique gastronomique. Bien d’autres qualités sont nécessaires pour se faire une place dans cette profession convoitée par de nombreux journalistes.

Les soft skills

• Une curiosité insatiable est appréciée pour combler ses lacunes culinaires, se tenir informer des dernières tendances du secteur (ouverture d’un nouveau restaurant, décoration d’un chef, concepts innovants), mais aussi pour sortir de sa zone de confort et s’initier à des saveurs qui sortent des sentiers battus.
• Le critique gastronomique doit être mobile et disponible car les déplacements sont fréquents. Cette mobilité exige une grande flexibilité horaire, notamment en soirée et en week-end.
• Ce professionnel doit faire preuve de discrétion et préserver autant que possible son anonymat car révéler sa qualité de critique culinaire risquerait de fausser l’authenticité du service et la qualité habituelle des plats proposés.
• Un bon critique gastronomique se doit d'être objectif afin de ne pas se laisser influencer par la notoriété ou la réputation d’un chef.

Les compétences techniques indispensables

• Un critique gastronomique doit développer une expertise approfondie en cuisine et restauration. Il doit posséder une excellente connaissance des produits cuisinés (fruits et légumes, viandes, poissons, épices, etc.) afin de toujours savoir précisément de quoi il parle lorsqu’il traduit son ressenti gustatif. Avoir le palais fin est une qualité qui peut s'aiguiser au fil des expériences culinaires.
• Des connaissances en œnologie sont conseillées pour pouvoir évaluer les accords mets-vins.
• Déguster des plats variés est une chose, retranscrire son ressenti par écrit en est une autre ! C'est pourquoi la profession de critique gastronomique requiert de réelles qualités rédactionnelles : maîtrise parfaite de l’orthographe, utilisation du vocabulaire culinaire, capacité d’argumentation et talent pour immerger le lecteur dans une expérience gastronomique par la seule force de ses mots.

Et celles à ne pas oublier...

• Une bonne maîtrise de la photographie culinaire est souvent un plus pour capturer l’esthétique d’un plat avec un éclairage approprié.
• La maîtrise d’une ou plusieurs langues étrangères peut faciliter la communication lors des déplacements à l’étranger.
• La maîtrise des réseaux sociaux permet au critique gastronomique de partager ses découvertes culinaires à une audience beaucoup plus large.

Quelle formation pour devenir critique gastronomique ?

Aucun diplôme n'est requis pour devenir critique gastronomique. Cela ne signifie pas pour autant qu'il n'est pas nécessaire de se former au métier en aiguisant ses connaissances culinaires et ses compétences rédactionnelles à travers une solide formation.

Différents parcours de formation peuvent être envisagés :

• Le CAP Cuisine : pour apprendre à cuisiner afin d'être plus crédible et légitime lorsqu'il faudra évaluer la qualité de la carte d’un restaurant
• Un BTS MHR (Management Hôtellerie Restauration) pour comprendre l’ensemble de la chaîne gastronomique
• Une école de journalisme ou une formation en communication de niveau bac+3 minimum (Bachelor, Licence ou MBA) : pour apprendre à rédiger des critiques culinaires détaillées, précises et argumentées.

Dans la mesure où il n'existe pas réellement de parcours clairement défini pour se former au métier de critique gastronomique, il convient de privilégier tout cursus qui vous permettra d'acquérir des connaissances et compétences poussées aussi bien dans le journalisme que dans l'univers de la cuisine.

Devenez journaliste gastronomique

Quelle formation continue pour devenir critique gastronomique ?

La voie de la formation continue permet également d'accéder à ce métier phare des arts culinaires. Si vous êtes journaliste, vous aurez en principe plus de facilité à vous reconvertir et à vous spécialiser en tant que journaliste gastronomique.

En tant que cuisinier dans un restaurant gastronomique (ou non), vous pouvez également décider de troquer votre tablier pour endosser la casquette de critique culinaire. Dans ce cas de figure, une formation complémentaire pourra alors être envisagée dans le but d'aiguiser vos compétences rédactionnelles et journalistiques. Il convient de garder à l'esprit qu'il s'agit ici d'un métier très convoité et que, par conséquence, les places sont chères et les débouchés peu nombreux.

Toutefois, une personne empruntant la voie de la formation continue a autant ses chances d'occuper un tel poste qu'un élève en formation initiale (et d'avantage si son expérience professionnelle peut faire écho aux métiers des arts culinaires et/ou du journalisme).

Quels sont les avantages et les inconvénients du métier ?

Avantages

• Gagner sa vie en partageant sa passion pour la gastronomie.
• Voyager dans tous les sens du terme en se rendant dans des restaurants réputés aux quatre coins du globe
• Possibilité de travailler à son compte en tant qu’indépendant

Inconvénients

• Sans surprise, le métier attire énormément mais les débouchés restent limités
• La rémunération peut être modeste en début de carrière, en particulier pour les pigistes.
• Les déplacements fréquents peuvent être perçues comme une contrainte pour certaines personnes attachées à leur équilibre vie privée et vie professionnelle.

Votre futur environnement de travail

En tant que journaliste spécialisé, le critique ou chroniqueur gastronomique peut souvent être amené à échanger et à communiquer régulièrement avec une équipe de rédacteurs et de journalistes. Dans le cadre de ses missions quotidiennes, il rencontre également de nombreux professionnels de la restauration (cuisinier, chef-cuisinier, chef étoilé, sommelier, serveur), même s'il doit généralement éviter de révéler son métier (sauf si sa renommée est telle qu'il ne peut cacher son identité) et doit donc se comporter comme un client lambda. De manière générale, cela reste une profession plutôt solitaire qui nécessite une bonne dose d'autonomie même si les interactions et les moments d'échanges sont souvent très fréquents.

Quelle évolution pour un critique culinaire ?

Les critiques culinaires sont généralement de fins gourmets passionnés de cuisine. Cependant, l'envie d’explorer de nouveaux univers peut émerger au cours de leur carrière, les poussant à s’envoler vers de nouveaux horizons professionnels.

La plupart choisissent plutôt de réorienter leur plume vers d'autres domaines tout en conservant leur expertise journalistique. Ils peuvent ainsi développer une nouvelle spécialisation dans la culture, le sport, la politique ou encore le voyage, capitalisant sur leurs compétences rédactionnelles acquises dans la critique gastronomique.

Quel est le salaire d’un critique gastronomique ?

La rémunération du critique gastronomique va dépendre de son statut (pigiste, salarié, indépendant) et du média pour lequel il travaille (presse écrite, radio, télévision). La fourchette de salaire peut donc être très large :

• En début de carrière , son salaire peut aller de 1 800 euros brut à 2 400 euros brut, soit entre 21 600 € et 30 000 € brut annuel.
• Un critique gastronomique expérimenté et bénéficiant d’une certaine notoriété peut gagner entre 3 000 € et 3 500 € par mois, soit entre 36 000 € et 42 000 € brut annuel.

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