Reconversion : de commerciale à rédactrice web, le témoignage de Fanny

La rédaction web en agence demande dynamisme et sens de l’adaptation. La maîtrise de certains outils est indispensable, de même que de solides notions en SEO (référencement web) et une aptitude à communiquer avec différentes équipes, à l’écrit comme à l’oral. Fanny s’épanouit dans cette fonction depuis plusieurs années, écrivant au quotidien des textes sur tous types de sujets pour ses clients. Découvrez les raisons qui l’ont fait évoluer vers ce métier particulier, qu’elle n’aurait pas envisagé au départ !
Quel est ton parcours de formation initiale ?
Alors j’ai commencé par un Bac S à Nantes, puis j’ai enchaîné avec un DUT Chimie à Rennes. J’étais clairement partie dans la filière scientifique ! Puis j’ai eu envie de poursuivre mes études afin de développer une double compétence, en me formant dans le domaine technico-commercial. Et je me suis dirigée vers une licence professionnelle à Saint-Malo, option commercialisation des biens et services industriels.
Je tenais à cette double casquette, avec l’idée d’être ensuite commerciale dans le domaine de la chimie et notamment de la cosmétique. Je m’étais fait mon idée de ce que j’avais envie de faire ! Après ma licence je suis sortie des études et j’ai commencé à travailler.
Quelles ont été tes premières expériences professionnelles ?
Je n’ai pas trouvé de poste en tant que technico-commerciale qui me correspondait : c’était un secteur assez bouché et les recruteurs demandaient un certain niveau d’expérience, que je n’avais pas encore. Pour commencer à travailler sans attendre, j’ai donc intégré à l’époque une entreprise nommée Téléperformance Ouest, spécialisée dans le marketing téléphonique. Ce milieu recrute beaucoup, également parce qu’il y a un important turn-over. J’ai donc travaillé dans ce domaine pendant environ 18 mois, où j’ai occupé le poste de télévendeuse puis de responsable d’équipe.
Au bout de cette période, j’avais largement fait le tour du métier et j’ai postulé aux Pages Jaunes (aujourd’hui renommées Solocal). J’ai été embauchée comme commerciale sédentaire, et j’y suis finalement restée pendant 12 ans. J’ai pu évoluer vers des missions de télévendeuse prospects puis clients, avec un portefeuille clients à renouveler et à développer.
Qu’est-ce qui t’as finalement motivée à changer de voie ?
Après toutes ces années dans la même entreprise, j’ai ressenti l’envie de changement. J’étais en fait dans une situation de confort depuis tout ce temps, avec un métier qui présentait certains avantages, en termes de rémunération ou d’horaires par exemple. J’ai eu mes enfants, et le fait de ne travailler que le matin était un avantage certain pendant cette période. Mais ce n’est pas du tout ce que je voulais faire à la base, quand je suis sortie de mes études.
J’ai eu envie de retrouver d’autres valeurs dans ma vie professionnelle, notamment plus de bienveillance car le management que je subissais était extrêmement toxique. Je m’étais forgé ma carapace pour évoluer dans ce secteur, en faisant de mon mieux pour continuer d’avancer, puis je suis arrivée à un moment de ma vie où j’ai eu besoin de faire le point et de tout remettre à plat. J’avais besoin de retrouver du sens et des valeurs, donc je me suis décidée à faire un bilan de compétences.
Comment ce bilan de compétences t’as aidé pour ta reconversion ?
Je ne voulais pas rester sur un métier par défaut, que je n’ai pas réellement choisi, je voulais me rapprocher de ce que j’avais toujours voulu faire. C’était une vraie prise conscience pour moi : je me suis dit, Fanny, fais quelque chose de ta vie, il est encore temps ! J’ai donc fait un véritable travail sur moi-même, en réalisant ce bilan de compétences avec un organisme à Cesson-Sévigné. Ça m’a pas mal chamboulée, j’ai dû remettre en cause des certitudes que j’avais, et au final ça m’a vraiment aidé.
Ce qui en est ressorti, c'est que j’aimais la relation clients, le fait de rédiger des textes pour eux, et le fonctionnement des réseaux sociaux. J’aime l’idée d’aider à construire une identité de marque, et en organisant les résultats de ce travail sur moi-même, j’ai vu plus clairement vers quoi je voulais m’orienter.
Quels sont les critères qui t’ont guidé vers la rédaction web ?
Quand je travaillais pour les Pages jaunes, je rédigeais déjà pour mes clients : c’étaient souvent des artisans ou des commerçants, qui n’avaient pas le temps ou l’envie d’écrire, ou qui n’étaient pas à l’aise dans ce domaine. Je connaissais leur travail et leur entreprise, donc je pouvais faire des textes de présentation de leurs services, je les conseillais sur comment faire leur page Facebook, comment publier sur leurs réseaux, etc.
Ce sont des choses que j’aimais beaucoup faire, aussi parce que je voyais qu'ils me faisaient confiance, qu'ils étaient contents de ce que je leur apportais. Je me suis dit que ça, je pouvais peut-être l'exploiter et c'est ce que j’ai réussi à faire aujourd’hui. Suite à mon bilan de compétences, je me suis rendu compte qu’il fallait que je me concentre là-dessus. Et c’est comme ça que j'ai décidé de me reconvertir dans le digital !
Comment s’est passée ta formation continue ?
J’ai fait une petite étude sur les différentes écoles proposant un cursus dans le digital à Rennes, et j'ai choisi MyDigitalSchool pour faire un Bachelor e-business. J’ai donc repris mes études pour 1 an de formation, et par le biais de mon réseau j’ai cherché une alternance : c’est comme ça que j’ai postulé chez Yumens, j’ai été prise et mon travail en tant qu’alternante a payé, puisque j’ai pu enchaîner sur un CDI dès la fin de ma formation.
Ça m’a fait découvrir un métier, une entreprise et tout un secteur : moi en arrivant je ne connaissais que le Community management et la rédaction web, j’étais focalisée là-dessus. Avec une formation généraliste comme celle-ci j’ai découvert le SEO, le SEA, la web analyse, le web design… Des choses que je connaissais très peu finalement, je n’avais pas conscience qu'il y avait tous ces métiers derrière. Et donc de nombreuses passerelles possibles, par exemple moi en tant que rédactrice je pourrais très bien raccrocher le SEO et évoluer dans ce sens. Il y a vraiment beaucoup de perspectives dans le digital, c’est un milieu qui évolue sans cesse !
Comment se sont passé tes débuts en tant que rédactrice web ?
Quand je suis arrivée dans l’agence, j'ai commencé au pôle Social Media Contenu. J’étais à la fois Social Media Manager et rédactrice, avec environ la moitié du temps sur les réseaux et l’autre moitié sur la création de contenus. Puis la partie Social Media est devenu une filiale à part entière de chez Yumens, et moi je suis restée sur la rédaction de contenu, qui est davantage rattachée au pôle SEO. Aujourd'hui je suis donc à 100 % rédactrice web, et je me consacre à un portefeuille de clients.
Lorsque l’on m’attribue un nouveau client, je fais un brief de départ avant le début de la prestation de rédaction pour recueillir toutes les informations dont j’aurai besoin pour travailler, pour bien comprendre l'activité de l'entreprise, les éléments importants qu’il faudra mettre en avant, etc. On a beaucoup de clients dans divers domaines d'activité, et je peux rédiger pour des assurances, des pompes funèbres, des grossistes dans le secteur vestimentaire, des producteurs de miel… C’est très varié ! Du coup je découvre beaucoup de choses, beaucoup de métiers différents, et on échange aussi régulièrement avec les autres services sur ces thématiques, surtout avec le SEO. On s’adapte constamment, il n'y a pas de routine et c’est plutôt épanouissant !
Quelles sont tes principales satisfactions dans ton métier actuel ?
Travailler sur de nouveaux sujets est toujours intéressant, même si bien sûr certains sont plus ou moins techniques ou faciles à prendre en main. Je peux passer de l’expertise comptable aux produits de beauté ! C’est aussi la relation avec les clients qui rend le métier très intéressant : il s’agit souvent de dirigeants passionnés par leur activité, leur entreprise est un peu leur bébé et ils nous transmettent cette passion. On doit être capable de capter ça, de retranscrire leur vision des choses et leur attachement à ce qu’ils font.
On a aussi beaucoup d’interactions avec les autres services dans l’agence, par exemple le pôle SEO. Ils peuvent faire appel aux rédacteurs quand ils créent des thématiques, car on a beaucoup de matière première pour rédiger de notre côté. On travaille aussi en synergie avec les équipes du web design : quand ils font des landing pages ou qu’ils travaillent sur la conception d’une maquette, on doit parfois créer les contenus à insérer, trouver une bonne d’idée d’accroche ou de titre, etc. On échange donc beaucoup entre nous pour partager nos compétences, et gagner du temps.
As-tu des projets d’évolution dans ta carrière ?
Bien sûr, je veux continuer dans la rédaction et acquérir encore d’avantage d’expertise sur ce métier, pourquoi pas comme team leader par la suite. La rédaction web ne se limite pas à rédiger des contenus pour les clients, les méthodes évoluent tout le temps et Il y a aussi l'IA qui rentre aujourd'hui à fond dans notre métier. Donc il faut s’adapter là aussi, apprendre à se servir de ces outils qui font partie intégrante du web. Utilisé comme un assistant ponctuel, ChatGPT peut nous faire gagner du temps en générant des idées complémentaires, ou aider à réorganiser des parties de textes. On va apprendre à s'en servir de mieux en mieux, mais tout est dans le prompt et dans les consignes qu'on donne à l’outil : ça, ça représente du travail. Il s’agit en fait d’apprendre à perdre du temps pour en gagner derrière !
Ensuite concernant mon métier il y a aussi la partie enseignement qui est importante pour moi : depuis 1 an j’enseigne sur des modules de rédaction web au sein des formations de l’école 301, c’est un aspect de mon activité qui est très gratifiant et que je veux poursuivre.
Quels conseils donnerais-tu aux personnes qui souhaiteraient se reconvertir, en particulier dans le digital ?
Si c’était à refaire, pour ma part, je le referais les yeux fermés ! Mais avant de se lancer dans une reconversion professionnelle, et qui plus est, dans une formation de plusieurs mois, il faut bien penser à l’organisation que ça implique. Retourner à l’école quand on a une vie personnelle avec des enfants en bas âge, ça peut être très sportif ! Il y a aussi des révisions à gérer et des dossiers à travailler, parfois le soir ou les week-ends. C’est donc très important d’être épaulé, d’avoir des soutiens pendant cette période.
C’est d’autant plus important que c’est forcément un moment où l’on va beaucoup se remettre en cause. Sur une année de formation comme ça, on se questionne et on se demande si on a vraiment fait les bons choix. Donc il ne faut pas lâcher, il faut s'accrocher, garder la volonté jusqu’au bout. Les métiers du digital peuvent être une vraie motivation, c’est un secteur vaste et plein de perspectives : à chacun de voir tous les métiers et les tremplins possibles derrière, en fonction de ses compétences de base.
©NAMPIX – stock.adobe.com
S'informer sur les métiers de Marketing

10 métiers du marketing qui recrutent

Les meilleures formations en marketing digital (cursus, études, diplômes)

Data Analyst : 7 compétences essentielles pour réussir dans le métier

Comment se reconvertir vers le métier de data analyst

30 métiers qui recrutent pour une reconversion en 2024
