Les Français et la reconversion pendant la crise sanitaire : notre enquête

La reconversion professionnelle fait de plus en plus d'adeptes parmi les actifs. C'est ce qui ressort de notre enquête MaFormation sur les Français et la reconversion s'appuyant sur les retours d'expérience de 2219 personnes dont 817 actifs ayant déjà réalisé au moins une reconversion au cours de leur carrière et 1382 envisageant de le faire à l'avenir. Quelles sont les raisons de ces changements de parcours ? De quelle manière la crise sanitaire a impacté les envies de reconversion des Français ? Comment les actifs s'y prennent pour acquérir les compétences nécessaires à la réalisation de leur nouveau projet professionnel ? Quels sont les secteurs d'activité qui attirent le plus les candidats souhaitant changer de métier ? Retour sur les éléments clés de notre étude qui porte sur un changement qui n'est rarement que professionnel !

Se reconvertir : changer de métier et changer de vie ?

Les résultats de notre étude tendent à montrer que la reconversion ne se conjugue pas forcément au singulier : ils sont 39% à avoir changé de métier plusieurs fois au cours de leur carrière. Il semblerait donc que la reconversion ne soit plus autant associée à une prise de risque que par le passé, même si les blocages et les croyances limitantes sont toujours prompts à freiner une réorientation professionnelle. Nombre de Français n'hésitent pas à déménager, au sein de leur région, ou en dehors, pour concrétiser leur projet professionnel. Ainsi, pour 32% des actifs, ce changement de métier ou de secteur d'activité s'est traduit par un changement de lieu de vie.

Un parcours de reconversion plus ou moins mouvementé

Les Français ayant changé de métier ont des avis divergents sur la difficulté d'un processus de reconversion. Il faut dire que la perception de cette démarche peut varier du tout au tout selon le profil du candidat et la nature du projet professionnel envisagé. Les difficultés rencontrées pour devenir boulanger ou avocat dans le cadre d'une reconversion ne seront pas les mêmes ! Ainsi, 43% des actifs estiment que leur parcours de reconversion s'est déroulé sans encombre, quand plus de la moitié des sondés l'ont estimé difficile. Dans les faits, un parcours de reconversion dure moins d'un an dans la majorité des cas (57%) si l'on prend en compte le temps écoulé entre le début des démarches et une prise de poste dans le métier convoité.

Les raisons qui poussent les Français à se reconvertir

Si vous vous demandez si la crise sanitaire du Covid-19 a contribué à augmenter les envies de reconversion des Français, c'est un grand oui pour 96% des sondés ! Cette période fut l'occasion pour énormément d'actifs, salariés et demandeurs d'emploi, de se poser des questions sur leur métier actuel et de remettre en question leur rapport au travail. La recherche d'un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle est la principale raison évoquée par les Français ayant réalisé une reconversion, loin devant la question du salaire.

L'envie de découvrir de nouvelles choses fut aussi une source de motivation première pour les sondés, en plus de la recherche d'un métier qui fait sens. Quitter un métier, un secteur d'activité, voire une entreprise dans lesquels on ne se plaisait pas, reste évidemment l'un des facteurs susceptibles d'accélérer une démarche de reconversion.

Comment les Français ont trouvé leur idée de reconversion ?

• 35% estiment qu'il s'agit d'une envie de longue date
• 23% ont défini un nouveau projet professionnel grâce à un bilan de compétences (ou l'accompagnement d'un professionnel de l'orientation)
• 17% ont trouvé leur voie grâce à des sites spécialisés
• 14% sur les conseils de leur entourage.

La formation, un passage incontournable pour se reconvertir

75% des actifs qui se sont reconvertis ont suivi une formation pour pouvoir y arriver. La formation continue est de plus en plus perçue comme un passage obligé pour démarrer une nouvelle vie professionnelle. Preuve en est : les actifs qui songent à changer de voie sont plus de 84% à vouloir suivre une formation pour acquérir les compétences qui les mèneront à leur futur métier. La formation en présentiel fut le format privilégié pour 70% des actifs ayant déjà effectué une reconversion.

La crise sanitaire et le développement du télétravail ont nettement contribué à inverser cette tendance. Beaucoup de Français ont vu que la formation à distance (ou en blended-learning) offrait un grand nombre d'avantages que cela soit en termes de flexibilité, de gain de temps ou de coût financier.

Aujourd'hui, quand on interroge les candidats à la reconversion, ils sont :

• 43% à envisager une formation en présentiel
• 25% à vouloir suivre une formation en ligne
• 31% à penser rejoindre une formation en blended-learning (apprentissage mixte combinant les deux modèles de formation)

"Nous constatons un réel engouement pour le blended learning, permettant aux actifs en cours de reconversion d’adapter leur formation à un nouveau métier. La flexibilité d’une formation à distance est ainsi accompagnée d’une formation en présentiel permettant de pratiquer leur futur métier. C’est une véritable tendance pour 2022." analyse Jérémy Plasseraud, Directeur de la Edtech chez HelloWork (MaFormation et Diplomeo).

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Les domaines de formation privilégiés pour une reconversion

5 secteurs d'activité sont particulièrement plébiscités par les actifs qui souhaitent se reconvertir :

• l'artisanat (15%)
• l'informatique (14%)
• les ressources humaines (14%)
• le commerce (13%)
• le secrétariat (11%)

Mais bien d'autres domaines aussi variés que porteurs pourront accueillir les candidats à la reconversion, du marketing digital, à la comptabilité en passant par le développement personnel ou le secteur des services à la personne.

Le CPF de plus en plus sollicité pour financer sa formation

Ce n'était pas gagné au départ, mais il apparaît aujourd'hui clairement que le Compte Personnel de Formation est devenu au fil des années le dispositif le plus utilisé pour financer une formation certifiante ou diplômante. Alors que les actifs s'étant déjà reconvertis n'étaient que 15% à avoir recours à leur CPF, ils sont aujourd'hui 42% à envisager de mobiliser leurs droits à la formation pour financer leur parcours de reconversion. Sont ensuite cités : Pôle emploi (désormais France Travail) (30%), les économies personnelles (17%) et les autres solutions de financement (11%).

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