Comment se reconvertir lorsque l'on est salarié ?

Les demandeurs d’emploi et les salariés ne bénéficient pas des mêmes dispositifs pour se reconvertir. La démarche n’est pas non plus la même : alors que la reconversion est parfois la seule alternative pour le chercheur d’emploi qui peine à retrouver un job, le salarié en poste peut prendre le temps de monter son projet tout en conservant un salaire. Zoom sur les dispositifs accessibles aux salariés !
Mis à jour le , publié en novembre 2015
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Par Priscilla Gout
reconversion

Votre poste actuel ne vous satisfait plus et le besoin de changement se fait plus que jamais sentir ? Vous avez l'impression de tourner en rond dans votre travail, vous avez envie de vous lancer de nouveaux défis ou de retrouver un meilleur équilibre vie professionnelle et vie personnelle ? Les raisons d'envisager une reconversion sont multiples et elles doivent toutes être prises en compte dans votre réflexion avant de passer à l'action.

Mais entre le manque de temps, la crainte de perdre une certaine stabilité et un salaire confortable, les arguments qui vous découragent à franchir le pas le sont tous aussi nombreux. Pourtant, le fait d'être salarié en CDI ou en CDD ne doit pas constituer un frein à votre reconversion, bien au contraire !

On vous indique la marche à suivre pour que la peur de l'inconnu ne soit bientôt qu'un mauvais souvenir et que vous puissiez bientôt vous épanouir dans votre nouvelle carrière.

Réaliser un bilan de compétences

Le bilan de compétence n'est pas un passage obligé, mais vivement conseillé pour faciliter votre reconversion. Ce dispositif éligible au CPF (Compte personnel de Formation) vous permet de faire le point sur votre parcours et d'identifier vos points forts, vos faiblesses, ainsi que vos appétences et vos envies professionnelles afin de définir un projet professionnel clair et cohérent.

Où que vous soyez dans votre démarche de réflexion, le bilan de compétences peut vous aider à mieux vous connaître et à identifier les pistes de reconversion qui correspondent le mieux à votre profil et à vos aspirations. Un conseiller vous accompagnera tout au long de la démarche et vous remettra lors du dernier rendez-vous, un document de synthèse contenant le plan d'action à à suivre pour réaliser vos objectifs professionnels. Bien souvent, le suivi d'une formation sera nécessaire afin de combler les écarts de compétences identifiées.

Faire un bilan de compétences

Le bilan de compétences ou un travail d'introspection professionnelle vous a permis d'identifier le projet professionnel qui vous correspond ? Il est possible qu'un autre obstacle vienne s'inviter sur votre parcours : la question du financement de votre formation. Heureusement, votre statut de salarié vous permet de bénéficier de certains dispositifs adaptés à votre situation. On vous les présente !

Le CPF (Compte personnel de Formation)

Le Compte Personnel de Formation remplace le DIF (Droit Individuel à la Formation) depuis le  1er janvier 2015. Ce dispositif vise à faciliter la formation des individus tout au long de leur carrière, quelle que soit leur situation professionnelle. Tout actif âgé d'au moins 16 ans ( ou 15 ans dans le cadre d'un contrat d'apprentissage) peut commencer à percevoir des droits à la formation sur un compte consultable sur la plateforme Mon Compte Formation.

Les salariés à temps-plein et les salariés à temps-partiel reçoivent chaque année 500 euros de crédits CPF (ou 800 euros par an pour les personnes qui n'auraient pas atteintes un niveau d'études équivalent au CAP/BEP) avec un plafond limité à 5000 euros ou 8000 euros pour les moins diplômés. Ces droits à la formation sont attachés à la personne et non à l'entreprise. Ils peuvent donc être utilisés à tout moment de votre carrière pour suivre et financer la formation éligible au CPF qui vous intéresse. Si la formation que vous avez choisi a lieu en dehors de votre temps de travail, vous êtes nullement obligé de prévenir votre employeur. En revanche, vous devrez demander une autorisation d'absence à votre employeur si vous comptez suivre une formation durant vos heures de travail.

La liste des formations éligibles au CPF est conséquente, il s'agit notamment des formations diplômantes ou certifiantes enregistrées au RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles), les actions permettant de faire valider les acquis de l'expérience VAE) et les bilans de compétences.

> Tout savoir sur le CPF

Le PTP (Projet de Transition Professionnelle)

Le Projet de Transition Professionnelle ou CPF de transition remplace le CIF (Congé Individuel de Formation) depuis la réforme de la formation professionnelle du 5 septembre 2018. Ce dispositif permet à un salarié de s'absenter de son poste de travail pour suivre une formation éligible au CPF dans le but de changer de métier.

Sont éligibles les salariés justifiant d'une activité salariée d'au moins 2 ans consécutifs ou non, dont 1 an dans la même entreprise. Pour pouvoir en bénéficier, le salarié doit rédiger une demande écrite d'autorisation d'absence à son employeur en mentionnant la date de la formation, l'intitulé de la formation, sa durée, le nom de l'organisme, l'intitulé et les dates de l'examen.

L'employeur a 30 jours pour répondre au salarié après réception du courrier. L'absence de réponse passé ce délai vaut autorisation. Si l'employeur ne peut pas refuser la réalisation d'un PTP, il peut toutefois en différer la demande (jusqu'à 9 mois maximum) s'il estime que l'absence du salarié peut avoir des conséquences préjudiciables pour la bonne marche de l'entreprise. La rémunération du salarié est maintenue tout au long du Projet de Transition Professionnelle.

> Tout savoir sur le PTP

Le PDC (plan de développement des compétences)

Le plan de développement des compétences (ex plan de formation) permet de suivre des actions de formation à l'initiative de l'employeur ou de salarié s'il en exprime le souhait. Le salarié est rémunéré dès lors que sa formation a lieu pendant son temps de travail. Bien que ce dispositif soit prisé par les entreprises, ce n'est pas forcément le plus adapté aux salariés en reconversion puisque l'objectif ici est d'aider le salarié à évoluer dans son poste de travail.

> Tout savoir sur le PDC

Pro-A (Promotion par l'Alternance)

Autre dispositif créé par la loi du 15 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel, Pro-A permet aux salariés les moins qualifiés et les plus touchés par les évolutions technologiques et économiques de suivre une formation certifiante visant à faciliter leur évolution ou leur reconversion professionnelle. Il s'agit d'une formation reposant sur le principe de l'alternance avec de périodes d'enseignements théoriques et des période d'immersion professionnelle en entreprise. Les salariés concernés par le dispositif Pro-A sont les salariés dont le niveau d'études est inférieur au bac+3.

> Tout savoir sur Pro-A

La VAE (Validation des Acquis de l'Expérience)

La Validation des Acquis de l'Expérience permet à toute personne, peu importe son âge, ou son niveau d’études, de faire certifier son expérience par un diplôme. Elle peut être réalisée à la demande de l'employeur ou du salarié. Les actions d'accompagnement à la VAE sont éligibles au CPF.

> Tout savoir sur la VAE

Le CET (Compte Épargne Temps)

Le principe du compte épargne temps (CET) : permettre au salarié d’accumuler des droits à congé rémunéré ou de bénéficier d’une rémunération, immédiate ou différée, en contrepartie des périodes de congé ou de repos non prises ou des sommes qu’il y a affectées. Vous êtes libre d'utiliser vos heures ou vos jours de congé non pour vous former et développer de nouvelles compétences dans une optique de reconversion professionnelle.

> Tout savoir sur le CET

La création d’entreprise

 L’auto-entrepreneuriat

L’auto-entrepreneuriat permet de démarrer une activité entrepreneuriale de manière simplifiée. Depuis 2009, la moitié des créations d'entreprises se font en utilisant ce régime. Il est possible de devenir auto-entrepreneur en parallèle de son emploi sous certaines conditions. En effet, avoir l’autorisation de son employeur n’est pas nécessaire sauf dans certains cas de concurrence entre les activités de l’employeur et du salarié auto-entrepreneur. Devenir micro-entrepreneur tout en conservant dans un premier temps son emploi peut être un bon moyen de tester un projet et la pérennité de son activité.

La création d'entreprise "classique"

Les salariés ont trois possibilités : créer sans modifier leur contrat de travail actuel ou demander un congé ou un temps partiel pour création/reprise d'entreprise. Dans le premier cas, votre entreprise ne doit pas concurrencer celle de votre employeur. Dans le cas numéro 2, vous pouvez soit vous absenter complètement, soit réduire votre temps de travail (et donc conserver une partie de votre salaire) pour une période.  A l'issue de cette période, vous avez l'assurance de retrouver un poste équivalent si vous le souhaitez. Si dans le 3e cas vous quittez votre emploi pour créer votre activité, vous n’aurez aucun droit et ne toucherez pas d’indemnité. Dans ce cas, il est donc recommandé de disposer d’un certain capital.

A lire également : Se reconvertir quand on est demandeur d’emploi

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