Des ressources humaines aux algorithmes de Google : portrait d'une reconversion réussie dans le SEO

Emeric est expert SEO chez HelloWork. Son rôle ? Optimiser la visibilité des sites web sur les moteurs de recherche, tout en s'assurant d'offrir une expérience utilisateur optimale pour les internautes. Une mission a des années lumières de ses précédentes responsabilités dans le secteur des ressources humaines !
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Par Istvan Drouyer
expert seo

Après avoir exploré les subtilités des relations humaines en tant que chargé RH, Emeric a décidé de changer de voie pour tenter de percer les mystères des algorithmes des moteurs de recherche. Son objectif principal est d'augmenter la visibilité, et donc le trafic, des sites internet dont il a la responsabilité. C'est ce qu'on appelle le SEO (Search Engine Optimization), aussi nommé référencement organique ou "gratuit" par opposition au SEA (Search Engine Advertising) qui implique la création de campagnes de publicité payantes. Découvrez son témoignage !

Quel est votre parcours de formation initiale ?

À la base, j'ai un bac ES que j'ai eu en 2009. À vrai dire, je ne m'attendais pas forcément à avoir mon baccalauréat donc je n'avais pas vraiment préparé l'après, et il a fallu trouver une formation susceptible de me plaire pour l'année suivante ! C'est là que je me suis dirigé vers une prépa d'infirmier.

À l'époque, j'étais attiré par le milieu médical, peut-être aussi en raison des séries que je regardais. Au cours de cette formation, j'ai eu l'occasion de faire des stages d'observation, dans des EHPAD notamment. Je me suis progressivement rendu compte que le soin en lui-même et tout ce que cela impliquait, à savoir, la souffrance humaine notamment, ce n’était pas forcément fait pour moi...

Comment en êtes-vous arrivé aux ressources humaines ?

2 ans après le bac, je suis retourné sur un parcours plus en adéquation avec mon bac ES donc j'ai fait un DUT GEA, suivi d'une licence économie gestion. J'ai ensuite poursuivi mes études par un Master en management gestion à Brest, pour finalement conclure par un Master 2 ressources humaines à l'IGR IEA de Rennes.

Le choix des ressources humaines vient du fait que j'étais attiré par le domaine en raison de sa  polyvalence, sa diversité quotidienne, sa dimension stratégique au sein de l'entreprise, ainsi que la proximité qu'il peut offrir avec les salariés.

J'ai pu réaliser divers stages durant mes études, notamment en fin de Master, puis j'ai commencé à enchaîner des contrats en CDD dans un premier temps, en effectuant des missions très polyvalentes. Ensuite, j'ai décroché un contrat d'un 1 an et demi sur un poste de chargé de ressources humaines avec une place importante dédiée à la formation professionnelle continue.

C'était ma plus longue expérience dans les RH, j'ai eu la possibilité de continuer en CDI, mais il fallait changer de ville et m'éloigner de mes proches, donc j'ai refusé la proposition.

Pourquoi ne pas avoir continué dans le domaine de ressources humaines ?

En fait, j'étais convaincu que je n'étais pas forcément fait pour ça à moyen long terme parce qu'il y avait un côté qui me gênait un peu dans les ressources humaines, c'était de devoir être en quelque sorte le relais de la direction et de devoir mettre en place et appliquer certaines choses qui ne venaient pas de moi...

Le problème, c'est que tu dois être la première personne à assumer ces décisions devant les salariés ou même au CSE devant les élus. Donc on se retrouve parfois tiraillé entre la posture professionnelle à tenir, c'est-à-dire faire passer un message qui vient de la direction, et son avis personnel et ses valeurs qu'il faut mettre de côté.

C'est un aspect que je pouvais encore gérer à mon précédent poste, mais quand on est amené à évoluer vers des postes de RRH (Responsable Ressources Humaines) ou de DRH (Directeur des Ressources Humaines) on est encore plus exposé à ce type de situation et je sais que cela aurait constitué un obstacle pour moi par la suite.

Pourquoi avoir choisi le domaine du SEO pour votre reconversion ?

Au début, je n'étais pas forcément 100 % décidé à me reconvertir, mais pendant la période du COVID-19, avec les recrutements à l'arrêt, j'ai pris un peu de recul, et ça a accéléré ma réflexion. J'étais déjà attiré par les métiers du web même si je ne savais pas forcément pourquoi. Comme tout le monde, je suis un utilisateur d'Internet au quotidien, mais j'avais aussi une appétence par tout ce qui touche au contenu.

J'avais démarré une mission de correspondant de presse pour Le Télégramme et certaines pièces du puzzle commençaient à s'assembler dans ma tête : mon intérêt pour le digital, mon envie d'être plus proche du business, ainsi que mon appétence pour le contenu. Et donc en assemblant toutes ces pièces, je me suis dit que les métiers du référencement web m'offraient la possibilité de travailler sur tous ces aspects !

Sur quels critères avez-vous choisi votre formation ?

Je tenais vraiment à faire une alternance pour acquérir des compétences directement sur le terrain. J'ai suivi une formation de chef de projet digital au sein de l'école 301, qui m'a permis d'appréhender et maîtriser les différents leviers du webmarketing que ce soit les réseaux sociaux, le SEO, le SEA, et de mieux comprendre l'environnement web.

Quelles ont été les principales difficultés que vous avez pu rencontrer durant votre reconversion  ?

Il fallait à la fois gérer l'apprentissage d'un métier et les dossiers à rendre pour la formation. La dernière ligne droite avec la restitution de tous les dossiers a été assez sportive ! C'était d'autant plus le rush qu'il s'agissait d'une formation accélérée en trois mois, donc il fallait à la fois absorber rapidement les cours tout en gérant l'alternance et donc les périodes en entreprise en parallèle. Malgré ces défis, cela a été une expérience concluante, car j'ai pu signer en CDI à la suite de cette formation intensive.

Quelles sont vos principales missions en tant que chargé SEO ?

Mon rôle consiste à réfléchir à des cahiers des charges, les rédiger, les expliquer aux développeurs et les recetter. J'ai aussi une deuxième casquette plus centrée sur le contenu. Mon but est de valoriser les pages web grâce à du contenu optimisé pour le SEO.

Cela implique d'identifier les contenus à créer en prenant en compte l'existant, de travailler sur des briefs destinés aux rédacteurs en se demandant toujours quelle structure et quelles informations sont importantes pour les algorithmes des moteurs de recherche, mais aussi pour les internautes qui navigueront sur nos sites.

Enfin, je travaille de plus en plus sur l'amélioration continue de nos méthodes de travail en automatisant un certain nombre de tâches dans le processus de création d'un contenu.

Quelles sont les compétences à mobiliser dans le métier de référenceur SEO ?

Déjà, la première étape du métier, c'est de se former et d'apprendre les bases du métier à travers les 3 piliers principaux du SEO que sont la technique, le contenu et la popularité.

Je pense qu'il faut aussi se tenir au courant des évolutions des moteurs de recherche, des algorithmes en ayant une veille très régulière et cadrée. Ce qui peut être frustrant, c'est que parfois tu peux tout mettre en œuvre pour optimiser le référencement de ton site et pour offrir le meilleur rendu possible, mais dans notre métier, le décideur final, c'est Google. C'est un peu le petit point noir, mais cela fait partie du jeu !

Au-delà de la veille, il faut être très curieux et ne pas hésiter à lancer des projets perso pour tester un certain nombre de choses en matière de SEO, la pratique étant essentielle pour progresser dans ce métier. Il faut aussi vivre avec les évolutions de son métier (le fameux test & learn) dans le sens où aujourd'hui il y a beaucoup de choses qui sont possibles en automatisant. Sur ce type de poste, où on est amené à gérer des données de masse, il est donc recommandé d'automatiser certaines tâches pour optimiser la productivité et l'efficacité.

Enfin, je citerai trois autres compétences techniques :

  • Comprendre les bases du langage informatique, le HTML notamment
  • Savoir collecter et analyser les données à l'aide d'outils SEO
  • Faire du monitoring pour suivre les performances des sites web gérés.

Et au niveau des qualités humaines ?

Au niveau des soft skills, il y a tout le travail en équipe et le relationnel qui est important. Par exemple, je vais être amené à travailler avec des experts SEO, des développeurs web, mais aussi des chefs de produit. Cela nous mène parfois à être un minimum pédagogue, pour expliquer la raison pour laquelle on veut mettre en place tel cahier des charges. Si l'on souhaite que les personnes trouvent un sens à ce qu'elles font, c'est un aspect à ne pas négliger !

Quelles sont vos principales sources de satisfaction dans ce métier ?

Au-delà de travailler dans une boîte qui est en bonne santé, vivante, qui est en phase de croissance, c'est de voir l'impact positif de nos actions sur le positionnement de nos sites. Le fait d'actionner des leviers d'acquisition de trafic et de voir que ça fonctionne, tout en apportant de la valeur ajoutée aux utilisateurs, c'est forcément gratifiant.

C'est aussi un métier qui n'est pas routinier dans le sens où si tu t'absentes pendant 6 mois, tu peux être un peu largué parce qu'il y a eu des changements au niveau des  algorithmes des moteurs de recherche et tu n'as pas su te tenir informé et te former sur le sujet.

Il y a aussi une réflexion intellectuelle qui est assez intéressante et qui me faisait défaut dans les ressources humaines, où il était principalement question de déployer des process... Je trouve le SEO plus stimulant !

Avez-vous des projets d'évolution pour la suite ?

À court terme je ne me vois pas forcément faire autre chose parce que je pense que j'ai encore pas mal de choses à apprendre dans le métier. Après, à moyen terme, je me pose la question sur la possibilité de revenir sur un poste d'expert SEO plus classique et d'avoir un produit sous ma responsabilité. C'est une première option.

Une autre alternative serait de m'orienter vers une gestion plus large, et de gérer par exemple des campagnes SEA en tant que trafic manager dans une plus petite boîte. Ça pourrait être intéressant. Une dernière possibilité consisterait à me spécialiser encore plus sur le contenu et de me consacrer pleinement à la partie éditoriale.

Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui souhaiteraient se reconvertir ?

Je conseille aux personnes de faire une sorte de "Vis ma vie (émission TV diffusée sur TF1 entre 2001 et 2007 pour nos lecteurs les plus jeunes !) et si possible d'aller voir sur le terrain comment se passe le métier. Parce que si tu intègres une formation et que tu commences une alternance, et que tu réalises que ça ne te plait pas, tu as perdu ton temps.

Je recommande de se mettre en relation avec des entreprises ou des associations qui permettent de goûter au terrain. Pendant la formation, il faut aussi faire preuve d'un peu de courage et de résilience pour gérer à la fois le côté formation et le côté alternance.

Mais surtout en amont, je pense que c'est bien de se poser et de se demander par quoi tu es attiré et pas forcément faire un métier parce qu'il est bien vu socialement ou parce qu'il est réputé pour être bien payé. Je pense qu'il faut arriver à identifier par quoi tu es animé et comment c'est possible de le transposer dans le milieu professionnel et d'en faire ton métier, ou en tout cas de cibler une profession qui s'en rapproche le plus.

Et pour ceux qui se souhaitent se réorienter dans le SEO ?

Je pense qu'il faut quand même avoir une appétence pour le web et ses produits pour exercer le métier de référenceur SEO. Il faut être patient aussi parce que parfois tu peux avoir un impact positif de tes actions plusieurs mois plus tard donc cela peut être long pour les personnes les plus pressées.

Je conseillerais aussi de s'entraîner sur des projets perso pour comprendre les principaux mécanismes du référencement, sans pénaliser un site professionnel. Pour plus de facilité, on peut, par exemple, racheter un nom de domaine expiré pour profiter des différentes métriques existantes sans avoir à partir de zéro.

Il faut aussi rester constamment en veille par rapport à l'actualité SEO et suivre les bonnes personnes sur les réseaux sociaux (X notamment). Si on en a la possibilité, le mieux est encore de se faire accompagner par un mentor, l'apprentissage n'en sera que plus efficace et rapide !

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