10 métiers du Moyen-Âge encore d'actualité

Le Moyen-Âge désigne la période de l'Histoire comprise entre l'Antiquité et la Renaissance. De la chute de l'Empire romain jusqu'à la prise de Constantinople, l'époque médiévale représente pas moins de 1000 ans d'Histoire, du Xème siècle au XVème siècle. L'organisation du travail au Moyen-Âge et l'apprentissage n'avaient pas grand-chose à voir avec la législation que nous connaissons actuellement.

Les métiers du Moyen-Âge étaient organisés en corporation. Nombre d'entre eux étaient accessibles dès l'âge de 10 ans, notamment dans le domaine de l'artisanat. Les enfants et adolescents étaient alors nourris et logés chez des maitres en qualité d'apprentis et devaient attendre de passer compagnons au bout de quelques années d'expérience pour pouvoir commencer à toucher un salaire.

On trouve une grande variété de professions au Moyen-Âge, et si l'on peut se réjouir de la disparition de certains métiers comme celui de bourreau (aussi désigné sous l'appellation plus classe d'exécuteur des hautes-œuvres !), d'autres métiers ont su traverser les époques et ne semblent pas avoir dit leur dernier mot. On vous présente les principaux métiers du Moyen-Âge auxquels vous pouvez toujours vous former, que cela soit dans le cadre d'un formation initiale ou d'une reconversion professionnelle !

1. Boulanger

Le pain constituait déjà l'une des bases de l'alimentation à l'époque médiévale. Les contrôles d'hygiène étaient d'ailleurs réguliers de la part des autorités pour garantir la qualité du pain et des ingrédients utilisés : gare à ceux qui se risquaient à compléter leur farine avec du sable pour amortir leurs dépenses quotidiennes ! La démocratisation des moulins a amélioré la productivité du boulanger et les innovations technologiques successives ont facilité son travail au fil des siècles. Aujourd'hui, le métier de boulanger requiert toujours peu ou prou les mêmes compétences techniques et relationnelles qu'à l'époque : maîtrise des différentes étapes de la fabrication du pain, dextérité, résistance physique, sens du contact et fibre commerciale.

2. Boucher

La consommation de viande était aussi importante au Moyen-Âge. A l'époque, c'est la viande de mouton qui remportait le plus de succès en raison de son prix accessible à (presque) toutes les bourses. Si les règles d'hygiène et de sécurité alimentaire étaient moins strictes (car moins connues) qu'aujourd'hui, les contrôles sanitaires n'en étaient pas moins réguliers. Les bêtes étaient d'ailleurs abattues sur la place publique, ce qui permettait aux futurs clients de se faire une idée de l'état de santé des animaux avant qu'ils se retrouvent dans leurs assiettes. Du fait de leur poids économique et de leur rapport privilégié au sang et à la mort, les bouchers faisaient partie des corporations les plus craintes et respectées du Moyen-Âge. En tant que commerçant et quelle que soit l'époque à laquelle il exerce, le boucher doit avoir un bon relationnel, le sens des affaires et une bonne connaissance de ses produits pour mieux conseiller les clients

3. Maçon

Au Moyen-Âge, le maçon mène une vie de nomade, se déplaçant de chantier en chantier au gré de ses opportunités professionnelles. Il suffit d'admirer les cathédrales, châteaux, et autres monuments historiques pour comprendre pourquoi le savoir-faire du maçon était si recherché à l'époque médiévale : une tendance qui n'a pas changé au 21ème siècle ! Le travail était physique et les conditions de travail largement perfectibles, mais le froid était rarement un problème puisque les maçons avaient pour habitude de stopper tout projet de construction dès le début de la saison hivernale en raison du risque de neige et de gel. Aujourd'hui, les techniques ont évolué, mais le maçon devra posséder les mêmes aptitudes que ses ancêtres pour réussir dans ce métier : esprit d'équipe, rigueur, habileté et respect des règles de sécurité.

4. Tailleur de pierre

Dans les textes médiévaux, le terme de tailleur de pierre est parfois utilisé pour désigner le maçon et vice-versa. Il faut dire que tous deux intervenaient sur les mêmes chantiers et exécutaient des tâches relativement similaires à une différence près : le maçon dit "supérieur" était capable de tailler la pierre pour lui donner une forme précise tandis que le maçon de "moindre importance" se contentait de la poser pour élever les murs. Une distinction qui ne manquait pas de donner sujet à quelques railleries entre collègues sur les chantiers ! Le métier de tailleur de pierre allie modernité et tradition, mais aussi technicité et créativité afin de concevoir des projets de construction qui résisteront aux épreuves du temps.

5. Charpentier

Au Moyen-Âge, le charpentier centralisait à lui tout seul quasiment tous les métiers du bois. Il était déjà en charge de la fabrication et de la pose de toitures de bâtiments et de maisons, mais il participait également à l'élaboration des échafaudages, de coffrages et des engins de levage. Ses compétences techniques lui permettaient d'intervenir sur tous types de chantiers médiévaux et de rentrer dans le cercle restreint des bâtisseurs de cathédrales. Il pouvait aussi se spécialiser dans la conception d'ouvrages de tailles plus modestes comme des fenêtres, des portes ou des coffres, de tâches qui correspondent aujourd'hui au domaine de compétences du menuisier. On assiste actuellement à un véritable retour en force du bois en raison des qualités qu'on lui prête en matière d'économie d'énergie, de réduction des coûts et de préservation de l'environnement. Une tendance qui ne peut que contribuer à la bonne insertion professionnelle des apprentis charpentiers du XXIème siècle !

6. Forgeron

En 2022 comme à l'époque médiévale, le forgeron est l'artisan spécialisé dans le travail des métaux. Il chauffe le métal (fer, acier, bronze) et lui donne la forme voulue grâce à son marteau et son enclume. Les outils qu'ils fabriquent permettent de répondre aux besoins des particuliers et des  différents corps de métiers (ouvriers, paysans, chevaliers), ce qui en fait une figure centrale de la vie d'un village. Sans surprise, le carnet de commandes de cet artisan a diminué au fil des siècles et le métier de forgeron offre actuellement peu de débouchés même si certains pourront se démarquer de la concurrence en faisant le choix de la spécialisation : coutellerie, bijouterie, maréchal-ferrant.

7. Agriculteur

Au Moyen-Âge, les trois quarts de la population travaillent la terre pour pouvoir subvenir à leurs besoins. Et contrairement à une idée reçue, les femmes sont aussi nombreuses que les hommes dans les champs et les fermes à prendre part aux multiples tâches agricoles. Les paysans sont divisés en deux grandes catégories : les serfs qui appartiennent à un seigneur et les vilains qui lui louent une terre et payent des impôts et des taxes. Les récoltes étaient souvent maigres et il faudra attendre la première révolution agricole au cours du XVIIIème siècle pour pouvoir optimiser les rendements et la qualité de la production de manière spectaculaire. Aujourd'hui, les évolutions technologiques et les aides financières nationales et européennes contribuent à améliorer les conditions de vie des agriculteurs.

8. Médecin

Les connaissances scientifiques des médecins du Moyen-Âge étaient encore limitées que cela soit en anatomie, en chimie ou en biologie. A cette époque, c'est la théorie des humeurs qui conditionne les diagnostics et les prescriptions des professionnels de santé. Cette théorie part du principe que le corps humain est composé de quatre éléments (air, feu, eau, terre) dont l'équilibre permet d'assurer la bonne santé du patient. Il était courant que cette croyance populaire fasse obstacle à la guérison des patients et amplifie même leurs maux. Heureusement, ce concept n'a pas su résister aux découvertes scientifiques des siècles ultérieurs et les longues années d'études pour devenir médecin tendent à nous rassurer sur le fait que nous sommes aujourd'hui entre de bonnes mains.

9. Aubergiste

Si le terme d'aubergiste est tombé en désuétude, le métier est loin d'avoir disparu. Il pourrait correspondre aujourd'hui à la fonction de responsable de chambre d'hôtes ou gérant d'hôtel. Au Moyen-Âge, l'aubergiste est la personne qui aménage sa maison ou un établissement pour accueillir les marchands et voyageurs ayant besoin de se restaurer ou se loger. Rares sont les films médiévaux qui ne comptent pas au moins une scène se déroulant dans ce lieu de vie où l'alcool semble couler à flots et faciliter les échanges conviviaux ou au contraire attiser les animosités. S'il était courant qu'un l'aubergiste puisse passer de la cuisine à la réception en passant le nettoyage des chambres et des partie communes, la professionnalisation du secteur a entrainé une diversification des métiers de l'hôtellerie-restauration :  réceptionniste, gouvernant, femme de chambre, cuisinier, barman, sommelier, etc.

10. Professeur

Durant une bonne partie du Moyen-Âge, l'enseignement est assuré par le clergé. La dimension religieuse est donc omniprésente dans les différents apprentissages même lorsqu'il s'agit d'enseigner les fondamentaux comme la lecture et l'écriture. Vers la fin de l'époque médiévale, on voit apparaître des maîtres d'écoles laïques et un vent de renouveau commence à souffler dans les programmes scolaires. Il faudra néanmoins attendre la loi du 28 mars 1882 initiée par Jules Ferry pour que les élèves puissent bénéficier d'une instruction gratuite, laïque et obligatoire. En 2022, le métier d'enseignant est toujours considéré comme l'un des plus beaux métiers du monde en dépit des nombreuses idées reçues venant parfois écorner la profession : non, le travail d'un professeur des écoles ne s'achève pas passé 16h00 !

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