Comment devenir manœuvre
Bien qu’il soit possible de devenir manœuvre sans diplôme, avoir suivi une formation de niveau CAP ou bac augmente les opportunités d’embauche.
Quel est le rôle du manœuvre ?
Ouvrier du secteur du bâtiment et des travaux-publics (BTP), le manœuvre peut effectuer des tâches très différentes selon les chantiers sur lesquels il intervient : construction ou entretien de maisons ou d’immeubles, pose de canalisations, réalisation de ponts ou de routes, démolition d’ouvrages, etc.
Le travail du manœuvre consiste à assister les ouvriers spécialisés qui interviennent sur le chantier : maçon, plombier, électricien, canalisateur, etc. Il est notamment sollicité pour préparer les futurs travaux : installation de la signalisation du chantier, chargement et déchargement des matériaux, pose d’échafaudages et de bâches, terrassement et déblaiement du terrain, etc.
C’est aussi lui qui qui effectue les mélanges des mortiers et des produits d’assemblage et de revêtement. Il peut également effectuer des tâches opérationnelles : démolir et remonter des cloisons, monter des coffrages simples, passer des fils électriques dans des gaines, réaliser les jointures des éléments d’étanchéité, couler de petits ouvrages de béton, poser la fonte de voierie, etc.
Dans le cadre de son emploi, le manœuvre est amené à utiliser différents engins de manutention (chariot élévateur, transpalette, etc.) ou des outils manuels permettant de réaliser des travaux (perceuse, marteau piqueur, scie, etc.). Parfois, il lui est également demandé de conduire des engins de chantier.
Quelles sont les qualités requises pour devenir manœuvre ?
Bien que son métier exige seulement la réalisation de tâches simples, plusieurs qualités sont nécessaires pour devenir manœuvre. La première est d’avoir une bonne résistance physique. Le manœuvre effectue en effet d’abord des travaux manuels, qui supposent d’endurer le port de charges lourdes et de supporter les nuisances de tout chantier du bâtiment et des travaux-publics telles que la poussière ou les vibrations. Comme pour les autres métiers s’exerçant en extérieur, il faut aussi supporter les contraintes météorologiques et pouvoir travailler dans le froid en hiver ou dans la chaleur en été.
Le manœuvre doit également savoir travailler en équipe, avec l’ouvrier spécialisé qu’il assiste et avec les autres corps de métiers du chantier. Une bonne communication est nécessaire, tout comme la capacité à écouter et à s’adapter aux directives qui lui sont données.
Il lui sera aussi demandé de travailler en autonomie, de savoir s’adapter et de s’avoir lire un plan simple d’exécution. Enfin, il doit connaître et respecter les consignes de sécurité et les règles de sécurité demandées par le secteur de la construction.
Quelles études pour devenir manœuvre ?
Il reste possible de devenir manœuvre sans qualification ou expérience préalable. Avoir suivi une formation initiale dans le domaine de la construction constitue néanmoins un atout pour accéder aux offres d’emploi concernant ce métier. Elle pourra souvent être suivie dans le cadre de l’apprentissage.
Les diplômes de niveau CAP ou bac du secteur du bâtiment et des travaux publics permettent d’accéder à un emploi d’ouvrier et sont une bonne préparation pour devenir manœuvre. On pourra citer par exemple le CAP maçon, le CAP constructeur en béton armé du bâtiment ou le CAP étancheur du bâtiment et des travaux publics.
En deux ans après un CAP, les brevets professionnels (BP) permettent d’obtenir une qualification de niveau bac. Parmi les BP pertinents pour le travail de manœuvre, on pourra citer le BP étancheur du BTP, le BP construction en maçonnerie et béton armé, ou encore le BP conducteur d’engins de chantier de travaux publics qui dispense d’avoir à passer le CACES.
Quelle formation continue pour devenir manœuvre ?
Les diplômes du CAP et BP conseillés pour exercer le métier de manœuvre peuvent également être préparés dans le cadre de la formation continue. La formation est dispensée au sein de centres de formation pour adultes : instituts privés ou Greta.
Les certificats de qualification professionnelle (CQP) développés et délivrés par la branche du bâtiment et des travaux publics sont une autre voie envisageable pour les adultes souhaitant devenir manœuvre. Il en existe de nombreux, tels que le CQP monteur d’échafaudages, le CQP construction en voierie urbaine et réseaux, le CQP applicateur d’asphaltes, ou le CQP étancheur béton/bitumineux.
La préparation de ces certifications et diplômes peut être prise en charge dans le cadre des dispositifs de financement de la formation continue, tels que le compte personnel de formation (CPF). Les demandeurs d’emploi pourront également se faire financer dans le cadre du plan régional de formation, de l’aide individuelle à la formation (AIF) de France Travail ou d’une préparation opérationnelle à l’emploi (POE).
Quelle évolution pour un manœuvre ?
Devenir manœuvre ne signifie pas que l’on va toujours exercer ce métier. En effet, le secteur du bâtiment et des travaux publics est connu pour ses possibilités d’évolution de carrière même lorsque l’on commence au plus bas de l’échelle des postes. Après quelques années de travail, un manœuvre qui aura fait ses preuves peut évoluer vers d’autres métiers de la construction tels que maçon, carreleur, peintre ou encore plaquiste. Il pourra même devenir chef d’équipe ou chef de chantier au gré de son expérience dans une plusieurs entreprises.
Quel est le salaire d’un manœuvre ?
Le salaire d’un manœuvre dépendra de ses employeurs (grands groupes du BTP ou PME familiale), de son lieu d’activité et de son expérience professionnelle. Si le début de carrière se fait généralement au SMIC, la rémunération augmente ensuite avec l’âge. Des primes et/ou de l’intéressement peuvent aussi être mises en place dans les grandes entreprises. Selon l’enquête emploi de l’Insee, pour la catégorie des ouvriers non qualifiés du gros œuvre du bâtiment, des travaux publics, du béton et de l'extraction, le salaire net médian à temps complet s'élève à 1 560 euros par mois en 2017-2019. Parmi les salariés occupant cet emploi, 45% déclarent gagner entre 1 500 et 2 000 euros nets par mois.
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