Comment devenir formateur 

Toute personne ayant une expertise ou le désir de partager son savoir peut avoir un jour l’envie de devenir formateur. Mais on ne s’improvise pas pédagogue : découvrez les formations pour apprendre à transmettre ses connaissances.
Mis à jour le , publié en novembre 2015
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Par Amanda Berouard
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La formation continue a le vent en poupe ! Aidés par le CPF (Compte personnel de Formation), les actifs (demandeurs d'emploi, salariés, autoentrepreneurs...) ont de plus en plus pris conscience de l'importance d'acquérir de nouvelles compétences tout au long de leur carrière, que ce soit pour faciliter leur insertion, favoriser leur évolution ou leur reconversion professionnelle !

Les entreprises encouragent également leurs salariés à acquérir de nouveaux savoir-faire, notamment via des dispositifs comme le plan de développement des compétences ou le projet de transition professionnelle, afin qu'ils puissent s'adapter aux changements en cours ou à venir de leur secteur. Autant de bonnes raisons pour se lancer dans le monde de la formation et de partager ses connaissances à différents publics.

Si vous pensez être pédagogue (ou aspirez à le devenir) et que vous possédez une expertise dans un domaine particulier (ex : formateur bureautique), le métier de formateur ou formatrice a toutes les chances de vous intéresser !

Quel est le rôle du formateur ?

Le formateur, aussi appelé consultant-formateur, a pour rôle d'organiser et d'animer des sessions de formation dans divers types de structures telles que des entreprises, des organismes de formation, des écoles privées ou encore des associations. Son public est généralement composé de salariés ou de demandeurs d'emploi cherchant à acquérir de nouvelles compétences ou à combler leurs lacunes dans un domaine précis.

Un formateur peut ainsi aider une communauté d'apprenants à prendre en main les outils informatiques et certains logiciels bureautiques (Word, Excel, PowerPoint, logiciel métier), ou dispenser des enseignements plus théoriques sur des sujets aussi divers que le droit immobilier, le marketing digital ou les ressources humaines.

La nature de ses cours, stages ou ateliers, varieront selon les objectifs pédagogiques définis au préalable selon l'entité pour laquelle il travaille. Le monde de l'enseignement est large et tout sujet peut faire le fruit d'un apprentissage ! Un formateur peut par exemple transmettre à des personnes rencontrant des difficultés d'insertion professionnelle les bonnes techniques de recherche d'emploi, les aider à rédiger un CV ou une lettre de motivation efficace, ou encore accompagner des salariés dans leur montée en compétences, en les aidant à développer leur leadership à travers des mises en situation professionnelle et des jeux de rôle.

L'animation des sessions de formation ne représente que la partie émergée du travail du formateur. À l'image d'un enseignant ou d'un professeur, il devra également passer un temps non négligeable à la préparation de ses cours et de ses interventions : organisation des modules, réalisation des supports pédagogiques (ex : élaboration d'une présentation Powerpoint), rédaction des exercices d'évaluation venant valider l'acquisition des compétences à l'issue de la formation, etc.

La conception, le développement et l'amélioration continue d'une session de formation sont donc toujours à prendre en compte dans l'emploi du temps du formateur professionnel. Un formateur peut élaborer et encadrer des formations certifiantes inscrites au RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles) ou délivrant des diplômes d'Etat.

Se former au métier de formateur

Quelles sont les qualités requises pour devenir formateur ?

Un formateur compétent doit bien évidement avoir des connaissances à transmettre dans un domaine en particulier (langues étrangères, communication, management, développement personnel). Mais cette expertise ne serait que peu de choses s'il ne possédait pas des qualités propres aux enseignants : pédagogie, patience, sens du relationnel et sens de l’écoute seront des atouts de poids pour faciliter le partage de connaissances.

Le savoir-être est aussi important que le savoir-faire dans le domaine de la formation. Vos qualités relationnelles (soft-skills) feront toute la différence pour aider vos élèves/stagiaires à atteindre leurs objectifs pédagogiques. En tant que formateur, vous devrez savoir parler en public, maîtriser les techniques d'animation, vous montrer disponible et bienveillant et faire preuve d'une grande énergie, afin de créer une dynamique de groupe et éviter tout temps mort durant la formation.

Pour devenir formateur, il est aussi important de maîtriser les outils informatiques et les logiciels bureautiques, notamment PowerPoint et autres logiciels de présentation : Google Slides, Prezi, Slidesbean, etc. Il doit aussi se montrer curieux et réaliser une veille régulière sur son domaine d'expertise, mais aussi sur le monde de la formation qui évolue au fil des réglementations et des évolutions technologiques.

La formation à distance (e-learning) ou blended-learning (apprentissage hybride) est aujourd'hui un format de plus en plus courant qui requiert d'être un minimum à l'aise avec les outils numériques.

De manière générale, il est important qu'un formateur professionnel puisse, lui aussi, se former tout au long de sa carrière afin de toujours maîtriser son sujet et connaître les outils pédagogiques les plus adaptés pour transmettre ses connaissances et son savoir-faire au public ciblé.

Suivre une formation de prise de parole en public

Quels diplômes et études pour devenir formateur ?

Pour devenir formateur ou animateur de formation, il faut généralement avoir plusieurs années d’expérience dans un domaine précis. C'est en partie pour cette raison qu'il s'agit d'un poste idéal dans le cadre d'une reconversion. De plus, un diplôme n'est pas obligatoire pour exercer, mais le suivi d'une formation de formateur est toutefois vivement recommandé pour apprendre à concevoir et animer des sessions de formation en entreprise, en visioconférence, ou en centre de formation.

Il est, par exemple, possible de passer une licence professionnelle dans le domaine de l'éducation ou de l'enseignement. On peut citer la Licence Pro "Formateur en milieu professionnel" accessible à partir d'un Bac+2. Il existe également des Masters professionnels spécialisés, qui vous donneront toutes les cartes pour concevoir des formations certifiantes ou diplômantes.

Le titre professionnel (TP) de formateur professionnel d'adultes peut aussi vous être délivré à l'issue d'une formation certifiante enregistrée au RNCP. Ce parcours vous permet d'acquérir toutes les connaissances et compétences requises pour concevoir et encadrer des sessions de formation à des publics d'horizons divers.

La formation de formateur professionnel d'adultes comprend deux blocs de compétences :

  • préparer et animer des actions de formation collectives en intégrant des environnements numériques
  • construire des parcours individualisés et accompagner les apprenants.

Comment devenir formateur indépendant ?

Le statut de formateur-consultant indépendant implique de devoir, au préalable, choisir son statut juridique. Les principales formes juridiques sont les suivantes : l'entreprise individuelle (auto-entrepreneur), l'EIRL (entreprise individuelle à responsabilité limitée), l'EURL ou la SASU. Renseignez-vous bien sur ces différents statuts aux régimes fiscaux différents, afin d'opter pour le plus pertinent en fonction de votre projet professionnel.

Ne soyez pas trop ambitieux dès le départ : vous pouvez, par exemple, opter pour le statut de micro-entrepreneur puis éventuellement changer de statut si vos revenus risquent d'atteindre le plafond limite. Une fois le statut choisi, vous pourrez passer à l'immatriculation de votre (micro)entreprise. En tant que créateur d'une entreprise de formation, vous devrez réaliser une déclaration initiale d'activité de formateur auprès de la préfecture de votre région.

Il vous faudra aussi référencer votre société au sein du Datadock de façon à ce que vos actions de formation puissent être éligibles à des dispositifs de financement comme le CPF (Compte Personnel de Formation). Par ailleurs, comme tout indépendant, vous devrez, en tant que formateur freelance, faire un travail de prospection auprès de vos futurs stagiaires et apprenants.

Quelle formation continue pour se reconvertir vers le métier de formateur ?

Le titre professionnel de formateur professionnel d'adultes est parfaitement adapté aux personnes intéressées par une reconversion dans le secteur de la formation. Vous aurez également l'occasion de vous former tout au long de votre parcours professionnel en suivant des actions de formation qui vous permettront d'actualiser vos compétences afin de toujours rester à la page.

Vous devrez aussi prendre en compte la digitalisation des formations : le succès des formations en ligne oblige à repenser les méthodes et les outils pédagogiques, afin d'être pleinement en phase avec les besoins et les habitudes des apprenants. Vous pouvez d'ailleurs très bien choisir un organisme de formation proposant des cours en ligne pour apprendre le métier de formateur de chez vous, à votre rythme, en fonction de vos disponibilités.

Certaines formations vous permettront de créer vos propres formations et de transmettre vos connaissances tout en vous adaptant à votre public. Il existe un large choix de formations spécifiques pour asseoir votre crédibilité en tant que formateur : choisissez avant tout l'offre de formation qui correspond à votre projet professionnel. Grâce à la formation professionnelle continue, vous obtiendrez une certification en phase avec vos aspirations. Retenez que vos droits CPF peuvent vous aider à financer en partie les formations éligibles de votre choix.

Quels débouchés pour un formateur ?

La profession de formateur constitue une évolution de carrière possible pour beaucoup de personnes ayant acquis une expertise dans un domaine professionnel. Un formateur peut être amené à exercer au sein d'une entreprise, d'une école privée, d'un lycée professionnel et dans de nombreux centres de formation.

Les places de formateur salarié étant rares, le métier s’exerce beaucoup sous statut indépendant (ou d'autres statuts comme le portage salarial, statut vacataire, auto-entrepreneur). Beaucoup de centres de formation pour adultes font appel à des formateurs indépendants. Pour devenir l’un de leurs prestataires, le formateur peut se faire connaître en envoyant sa candidature aux organismes pouvant avoir besoin de son savoir-faire.

Quelle évolution pour un formateur ?

Les métiers liés à l'univers de la formation sont multiples. En fonction de vos ambitions, vous pourrez notamment profiter d'une évolution professionnelle ou vous spécialiser pour devenir :

  • e-formateur
  • responsable de formation
  • chef de projet ou responsable pédagogique
  • consultant
  • coach en insertion professionnelle
  • coach de vie

Quel est le salaire d'un formateur ?

Le salaire du formateur est sujet à de nombreuses variations, notamment en raison du nombre de formateurs indépendants à même d'imposer leur propre grille tarifaire. Globalement, on estime la rémunération d'un formateur professionnel entre 1800 et 2500 euros net mensuel. Si la fourchette est large, celle-ci peut clairement s'étendre selon l'expérience professionnelle du formateur, son niveau d'expertise et la réputation du centre de formation qui l'embauche.

Le témoignage de Terence Vigier, formateur et consultant indépendant

Pourquoi avoir choisi le métier de formateur ?

Depuis très jeune je suis curieux de beaucoup de sujets, ce qui m’a naturellement amené à développer des capacités pour vulgariser des informations ou des techniques, bien que ce fût dans un cadre personnel.

Puis le fil des expériences a fait que mes expériences professionnelles m’ont orienté vers le métier de Customer Success Manager, puis de Consultant-formateur pour l’entreprise rennaise Klaxoon. Et c’est là que j’ai pu développer intensément pendant 3 ans mes compétences en ingénierie pédagogique, en animation d’ateliers professionnels et bien sûr ma prise de parole en public. Mes domaines de prédilection étant les pratiques agiles, le travail en équipe et le management visuel.

Ce que j’aime beaucoup dans le métier de formateur, d’intervenant en entreprise ou en école, ce n’est pas d’amener un savoir de manière descendante, bien qu’on soit obligé de passer par là dans certaines séquences, mais d’amener les personnes à se poser les bonnes questions et les aider à trouver et à appliquer les bonnes méthodes.

Quels sont pour toi les avantages et les contraintes de cette profession aujourd’hui ?

L’avantage est qu’on va pouvoir rencontrer une variété de profils de personnes, d’organisations, une variété de situations qui demandent de toujours s’adapter et d’être créatif, pour proposer des formations et des ateliers qui plaisent et qui soient performants. Sur l’aspect plus personnel, on a une certaine liberté dans son emploi du temps lors des phases de préparation de cours quand on est indépendant.

Les contraintes sont qu’en fonction de son statut ou de sa situation, par exemple si on est formateur indépendant, il peut y avoir une irrégularité dans les revenus, parfois on passe beaucoup de temps pour réseauter, prospecter et contractualiser avec les clients.

Quels conseils donnerais-tu à une personne qui souhaite se reconvertir comme formateur ?

Je conseille cette activité aux personnes qui aiment interagir avec les autres et qui acceptent que certains de leurs “disciples” puissent être aussi compétents qu’eux dans un domaine qu’il traite. Il faut aussi apprécier que les jours, les semaines, les mois et les situations ne se ressemblent jamais. Que l’on soit formateur indépendant ou non, la formation est un marché qui est cyclique. Et à l’intérieur de ces cycles il peut y avoir une variation d’activités et de missions assez forte, mais c’est ce qui en fait l’intérêt !

© fizkes - stock.adobe.com

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