Reconversion : de responsable de magasin à Team Leader Social Media, le témoignage d'Audrey

Si l'on remontait quelques années en arrière pour évoquer la question de la visibilité à Audrey dans un contexte professionnel, elle aurait sans doute pensé à l'agencement des produits dans les allées de son magasin pour qu'ils soient plus facilement accessibles et remarqués par la clientèle. Aujourd'hui, elle ferait directement le lien avec le développement de la présence en ligne de ses clients dans l'objectif d'accroître leur visibilité digitale et de contribuer à leur succès commercial.
De vendeuse conseil en magasin, Audrey a gravi les échelons jusqu'à devenir responsable. Mais difficile de se satisfaire de cette évolution, quand on nourrit un intérêt croissant pour un secteur d'avenir tel que le marketing digital. La seule option possible ? Se reconvertir professionnellement. Une transition qu'elle a été contrainte d'effectuer en pleine crise sanitaire du Covid-19. "Mais à part cet épisode, je n'ai pas rencontré de difficultés particulières !" dédramatise avec humour la jeune trentenaire. Un témoignage qui pourrait inspirer ceux qui envisagent une carrière dans le domaine du webmarketing, ou ailleurs !
Quelle a été votre formation initiale ?
J'ai fait un bac S suivi d'une année de médecine, puis d'un BTS diététique. Finalement, je me suis retrouvée à travailler dans la grande distribution pour une enseigne de magasins bio. À la base, c'était mon job étudiant. Petit à petit, cette activité est devenue mon emploi à plein temps. De vendeuse, j'ai progressivement évolué, jusqu'à devenir responsable de boutique, un poste que j'ai occupé pendant environ 4 ans.
Quelles étaient vos missions principales à ce poste ?
Dans la grande distribution, il faut savoir qu'on est souvent multi casquette, donc j'étais à la fois vendeuse conseil, manutentionnaire et responsable du magasin ! J'étais en charge des plannings des équipes, du réassort du magasin, de la bonne tenue de la boutique, et de l'atteinte des objectifs de chiffre d'affaires.
Qu'est-ce qui vous a motivé à changer de voie ?
La grande distribution, c'est un domaine qui est très riche, avec la possibilité de monter en compétences et d'accéder plutôt rapidement à des postes à responsabilités. Cependant, c'est aussi un secteur qui peut être très éprouvant en raison des horaires décalés. Certaines journées, je commençais à 6h00 et je finissais à 13h00. Mais il y a d'autres jours où je travaillais de 14h00 à 21h00, voire de 10h00 à 21h00. Donc déjà, en termes de rythme pour le corps, ce n'est pas l'idéal ! En tout cas, au bout d'un certain temps, ça commence à être difficile.
C'est aussi un travail qui est assez exigeant sur le plan physique. On est debout toute la journée, on piétine, on est amené à porter des charges lourdes... et tout cela dans des délais de plus en plus serrés. Tenant compte de ces aspects et de mon appétence pour le digital et les réseaux sociaux, j'ai décidé de me réorienter vers un environnement professionnel plus conventionnel. Maintenant, j'ai un travail de bureau du lundi au vendredi, de 9h00 à 18h00 !
Pourquoi avoir choisi le marketing digital ?
C'est un domaine qui m'intéresse depuis longtemps. Une des chances que j'ai eu dans mon parcours, c'est de me retrouver au chômage (rires) parce que du coup ça m'a permis de me réorienter un peu plus facilement.
Avec France Travail, j'ai fait ce que l'on appelle une période de mise en situation en milieu professionnel. C'était dans une startup qui s'appelle Collab Factory et dont le rôle consiste à mettre en relation des artistes et des marques pour des collaborations marketing. Pendant ce mois de stage, j'ai été responsable des réseaux sociaux et du community management. Ça m'a permis de confirmer mon choix.
C'est ainsi que j'ai commencé à rechercher des formations certifiantes dans cette filière, parce que c'était important pour moi de suivre une formation qui soit reconnue par l'Etat. Finalement, pendant mes recherches, je suis tombée sur un centre de formation qui s'appelle Oreegami et j'ai envoyé ma candidature.
C'était quel type de formation ?
C'était un bootcamp de trois mois avec à la suite une alternance ou un contrat de professionnalisation d'environ un an dans une entreprise. J'ai trouvé que la formation était vraiment complète et vraiment professionnalisante car quand je suis arrivée dans l'entreprise dans le cadre de mon contrat pro, j'étais quasiment déjà opérationnelle. Bien sûr, il me manquait un petit peu de pratique, mais ça c'est normal quand on découvre un nouveau métier !
Au final, ils m'ont confié assez rapidement des responsabilités, parce qu'ils ont vu que j'étais capable d'apprendre vite et que j'étais autonome et responsable. Ce qui m'a plu aussi, c'est de pouvoir découvrir une grande variété de secteurs d'activité : j'ai travaillé pour des clients dans le secteur du retail, de l'assurance, du luxe, etc. Cela m'a permis d'acquérir une expérience assez diversifiée.
Avez-vous rencontré des obstacles pendant votre reconversion ?
Le plus gros obstacle auquel toute ma promo a été confrontée, c'était le Covid ! La formation a débuté en février 2020, juste avant le premier confinement en mars. Alors que nous devions suivre une bootcamp de trois mois en présentiel, finalement, nous n'avons eu qu'un seul mois en physique en raison des restrictions sanitaires. Il a fallu se coordonner puisque personne n'était prêt. On a réorganisé nos méthodes de travail pour passer du présentiel au distanciel car notre formation impliquait beaucoup de travail en groupe et de mises en situation.
C'était forcément plus challengeant, mais au final cela ne nous a pas arrêtés. Théoriquement, on était censés finir en avril pour pouvoir commencer ensuite le contrat pro dans la foulée... Mais avec le confinement et le gel des embauches, je me suis retrouvé à commencer mon contrat en septembre.
Que s'est-il passé à l'issue de la formation ?
À la suite de mon année de contrat pro, j'ai été embauchée en CDI par Keyade. J'y suis resté presque deux ans. Ensuite, j'ai été contacté par Ad's up Consulting. Il s'agit d'une start-up, ce qui amène beaucoup d'émulsions, de nouveaux postes et d'opportunités. Et moi, le management, c'est une facette que j'apprécie énormément, et c'est des qualités que je voulais pouvoir réutiliser dans ma nouvelle carrière. Donc, lorsqu'ils m'ont contacté pour être Team Leader, ça correspondait parfaitement à mes aspirations et à mes besoins. J'ai lancé un process avec eux qui s'est soldé par un recrutement et là, ça fera deux ans en juin que j'ai rejoint l'équipe.
Quelles sont vos principales missions en tant que Team Leader ?
En dehors du management, c'est vraiment le travail d'un consultant assez classique parce que c'est important pour nous que les managers puissent garder les mains dans le cambouis ! Il faut savoir qu'on travaille dans un domaine qui évolue très vite, ce qui fait que dès qu'on se détache un petit peu de l'opérationnel, on devient rapidement obsolète et du coup je trouve qu'on est moins performant dans notre rôle de manager. En tant que consultant, je gère un portefeuille de clients, je mets en place leurs campagnes, j'analyse les résultats et je leur fournis des recommandations.
Quelles sont les compétences requises pour exercer ce métier ?
Pour moi, la plus importante, c'est la rigueur. Parce qu'on est amené à gérer des centaines de milliers d'euros, voire des millions d'euros en fonction des typologies de clients. On n'a donc pas le droit à l'erreur ! Il faut garder en tête qu'on a des enjeux de performance derrière. Pour peu qu'on travaille avec des startups qui se lancent, on a potentiellement leur avenir entre les mains parce que le marketing, c'est souvent primordial pour une boîte qui se lance. Il faut donc être rigoureux dans son travail, dans son suivi, dans ses recommandations, etc.
Et ensuite, c'est vraiment le côté commercial, car nous sommes en contact étroit avec les clients, que ce soit pour faire des bilans, des recommandations... Il y a bien la moitié de notre semaine qu'on passe en call avec des clients. Cela implique d'avoir le sens du contact et d'être pédagogue parce qu'on peut se retrouver à échanger avec des interlocuteurs qui ne sont pas très au fait de notre métier. C'est d'ailleurs pour ça qu'ils nous embauchent. C'est essentiel de pouvoir vulgariser ce qu'on fait au quotidien pour fluidifier la conversation et être sûr que nos interlocuteurs comprennent ce qu'on fait et qu'on les emmène dans la bonne direction.
Est-ce que les compétences que vous avez pu développer lors de votre expérience de responsable de magasin sont utiles pour ce poste ?
La rigueur et l'organisation parce que quand on gère 10 équipes, avec un stock et des clients mécontents à gérer, on a intérêt à être très bien organisé ! Aujourd'hui, c'est vraiment une qualité que je garde au quotidien. Avant d'être responsable de magasin, j'ai fait un ou deux ans en tant qu'adjointe. Du coup, ça me fait environ cinq à six ans d'expérience en management. Forcément, ça m'aide beaucoup pour mon travail de Team Leader actuellement.
Quelles sont vos principales sources de satisfaction ?
Quand on a des bons résultats et que le client est content, c'est toujours une satisfaction. Et surtout, la montée en compétence de mes équipes ! Mon but c'est que mes équipes deviennent meilleures que moi. Moins ils ont besoin de me solliciter et plus ils prennent confiance en eux et en leur travail et plus je me sens gratifiée en tant que manager.
Avez-vous des projets d'évolution ?
Ça dépendra où le vent m'amène ! Ad's up est une startup qui est en évolution donc on n'a pas toujours de plan bien défini. Je sais qu'il y a des opportunités à saisir. Mon manager, par exemple, a créé son travail ! C'était un métier qui n'existait pas et qu'il a inventé pour lui dans cette boîte. Donc, les possibilités sont vraiment vastes.
Là par exemple, je suis impliquée dans la formation interne et externe. C'est-à-dire que je forme les nouveaux arrivants au métier de consultant pour qu'ils soient rapidement opérationnels. En parallèle, je forme aussi des clients pour qu'ils soient capables de faire mon métier. C'est un aspect qui me tient énormément à cœur et sur lequel je passe beaucoup de temps et d'énergie ces derniers temps, en plus de mon rôle de Team Leader.
Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui souhaiteraient se reconvertir dans le webmarketing ?
La première chose, c'est d'être pugnace. Je pense que si je n'avais pas pris le taureau par les cornes, j'attendrais peut-être encore d'avoir une formation. Il ne faut pas hésiter à se renseigner par soi-même et à foncer et à montrer qu'on a envie et qu'on est motivé. C'est important aussi de ne pas se démotiver face aux potentiels refus ou échecs. On ne réussit pas toujours du premier coup, et ce n'est pas grave ! On est des humains, et le but, c'est de se servir de chaque expérience comme quelque chose qui nous permet d'aller plus loin la prochaine fois, de tenir le cap et de se donner les moyens pour atteindre nos objectifs.
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