Reconversion : de Journaliste Social Media à Product Owner, le témoignage de Carlos

Changer de métier ne signifie pas forcément changer d'entreprise ! Carlos nous partage son expérience sur la manière dont s'est déroulée sa transition professionnelle au sein d'un grand groupe média.
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Par Istvan Drouyer
Carlosd

Anciennement Journaliste Social Media, Carlos a exploré les opportunités offertes au sein de son entreprise en partant de ses compétences et de ses intérêts professionnels. Une démarche qui l'a conduit à occuper aujourd'hui le poste de Product Owner. Ce Parisien de 38 ans nous livre son retour d'expérience et nous rappelle qu'une reconversion réussie peut s'accomplir sans quitter son employeur actuel !

Quel est votre parcours de formation initiale ?

Après quatre années d'études en droit, je me suis rendu compte que je n'avais pas envie de continuer dans ce domaine. J'ai donc décidé de prendre une année pour réfléchir et travailler. À la suite de cette période de réflexion, j'ai passé un concours pour entrer dans une école de communication, un domaine qui m'a toujours attiré. J'ai réussi le concours et j'ai intégré une licence en com. Après l'obtention de ma licence, j'ai participé à un échange universitaire d'un an au Canada dans le cadre de mon Master 1.

De retour en France, j'ai poursuivi le Master 2 en alternance en tant que community manager. À la fin de cette alternance, j'ai effectué un an de stage de fin d'études où l'on m'a proposé un poste de six mois en CDD.

À l'issue de ce contrat, j'ai décroché un poste de journaliste social média dans un journal pendant quatre mois, puis je suis revenu chez mon ancien employeur et c'est ainsi que j'exerce dans la même entreprise depuis sept ans maintenant !

Quelles étaient vos missions en tant que journaliste social media ?

Je devais donner de la visibilité aux contenus rédigés par les trois pôles de rédaction. L'objectif était d'agréger tous ces contenus et aussi de savoir à quelle plateforme s'adresser et comment s'adresser en fonction du réseau : la manière dont on va s'exprimer sur Twitter n'est pas la même que celle avec laquelle on va s'exprimer sur Facebook, qui diffère également de celle sur Instagram, et ainsi de suite. Il fallait avoir cette lecture différente pour chaque réseau social et savoir ce qu'on va chercher sur ces différentes plateformes.

Mon travail comprenait des aspects de communication, de marketing éditorial, ainsi qu'un volet journalistique. Par exemple, chaque matin nous menions une interview politique au sein de notre groupe. On devait donc écouter attentivement les différents politiques qu'on recevait et synthétiser les points essentiels pour les diffuser ensuite sur les réseaux sociaux.

Comment avez-vous amorcé votre reconversion ?

Cela faisait quand même sept ans que j'exerçais ce métier. Ce qui m'a fait tilt, c'est surtout au niveau des perspectives professionnelles, parce que je me suis dis que j'étais plus ou moins à la moitié de ma carrière. La question était donc de savoir si je continuais l'autre moitié dans ce domaine, sachant que les perspectives existantes ne m'intéressaient pas plus que ça.

Donc j'ai essayé de voir ce qui me plaisait dans mon métier, et en partant de là, de voir ce qui pourrait me correspondre dans ce que j'aimerais faire plus tard. Ce qu'il en est ressorti, c'est qu'au-delà de la gestion des contenus, ce qui m'attirait dans le métier de Product Owner, c'était surtout le fait d'être le facilitateur entre plusieurs interlocuteurs. Cette idée de faire le lien entre le métier et la technique, je me suis renseigné sur cette profession et j'ai vu que c'était quelque chose qui pouvait me correspondre.

Avez-vous suivi une formation pour acquérir ces nouvelles compétences ?

Oui, tout d'abord, j'ai suivi un processus RH qui a pris du temps pour évaluer ma motivation. J'ai commencé par rencontrer certaines personnes exerçant déjà ce métier au sein du groupe et j'ai échangé avec eux pour savoir comment ce métier était pratiqué dans notre environnement de travail, car le poste de Product Owner peut varier considérablement selon les secteurs d'activité. Je voulais donc avoir une idée de ce à quoi cela ressemblait dans le domaine des médias.

Ensuite, je me suis renseigné sur les différentes formations disponibles dans ce domaine. J'ai constaté qu'il existait des formations très courtes, de deux ou trois semaines, par exemple. Ce n'est pas ce qu'il me fallait parce que c'était vraiment un univers qui était complètement différent du mien et j'avais vraiment besoin de développer une certaine culture dans le domaine des systèmes d'information avant de m'engager dans cette voie.

J'ai donc opté pour une formation à l'Université Paris-Dauphine. Il s'agissait d'un Master 2 en gestion des systèmes d'information que j'ai suivi pendant un an. Les cours étaient dispensés le vendredi après-midi, de 14h à 19h, ainsi que le samedi de 9h à 18h. Mon employeur m'a soutenu dans cette démarche en contribuant au financement de ma formation et en m'accordant la flexibilité nécessaire pour y assister. Ainsi, pendant un an, j'ai pu continuer à exercer mon ancien métier tout en suivant cette formation.

C'était compliqué de gérer les deux à la fois ?

Oui, parce qu'il faut trouver son rythme ! Mais je pense que le défi le plus difficile à relever, c'était de repartir dans un système d'apprentissage après des années sans être allé à l'école. Se retrouver sur un banc de l'université et se remettre dans ce processus d'apprentissage n'est pas tout de suite évident. Il faut prendre le temps de se remettre dans cette démarche, de trouver son rythme, et personnellement, je sais que cela ça m'a pris un peu de temps. Cela demande également de faire des concessions par rapport aux loisirs et aux sorties.

Comment s'est passée votre intégration à ce nouveau poste ?

J'ai terminé ma formation en novembre 2022 et je suis parti en vacances pendant trois semaines en décembre. Lorsque je suis revenu en janvier, j'ai été immédiatement affecté à un poste en détachement pendant huit mois. Il s'agissait d'un poste de chef de projet en gestion de changement, me permettant ainsi d'acquérir une première expérience dans ce domaine, en collaboration avec les équipes avec lesquelles j'avais l'habitude de travailler. Mon rôle était d'accompagner ces équipes dans la mise à jour d'un logiciel. Cette expérience s'est révélée très enrichissante, car elle m'a permis de mettre en pratique les connaissances théoriques acquises pendant cette année de formation. À la fin de cette période, on m'a proposé un poste de Product Owner, correspondant à mes aspirations initiales.

En quoi consiste votre métier de Product Owner ?

Aujourd'hui, on a un produit qui est le site web. Il est amené à se développer de manière continue. Son développement est guidé par les besoins des utilisateurs, qu'il s'agisse des journalistes chargés de rédiger les articles qui vont être publiés sur le site web, de la direction ayant des demandes spécifiques concernant le site, du service marketing évaluant son potentiel business, ainsi que les utilisateurs du site web.

Mon rôle consiste à prendre en compte ces différents besoins pour les transformer en fonctionnalités. Pour illustrer de manière concrète : imaginons que nous ayons besoin de produire une chaise. On va commencer par étudier les différentes parties de la chaise, telles que le dossier, les accoudoirs, etc. Toutes les deux semaines, nous progressons pas à pas dans la réalisation de ces éléments, en veillant à ce que le client reçoive régulièrement ce dont il a besoin.

Grâce à la méthode Agile, nous disposons de la flexibilité nécessaire pour ajuster et changer les pièces si nécessaires, afin que le produit final réponde toujours aux attentes du client. En résumé, ce sont les développeurs qui se chargent de fabriquer la chaise, tandis que je collabore avec eux pour prioriser les tâches et les aider à réaliser au mieux leur travail.

Quelles sont les compétences à mobiliser dans ce métier ?

L'essentiel réside dans la communication, l'adaptabilité et la gestion de la pression car lorsque les choses ne se déroulent pas comme prévu, le premier réflexe c'est d'aller toquer à la porte du produit pour que le problème soit résolu.

Pour revenir sur la communication, la diplomatie est essentielle, car aujourd'hui je vais demander à des personnes d'accomplir certaines tâches alors que je ne suis pas leur manager. Il faut donc que je puisse les convaincre de la meilleure manière possible. Tout cela relève de l'aspect humain, il faut savoir parler avec les gens, c'est très important dans ce métier !

Il faut aussi être curieux car j'échange avec des personnes qui baignent dans l'univers de la tech, et je ne suis pas censé connaître tous les aspects de leur travail. Il faut donc avoir cette curiosité pour leur demander des explications sur des sujets techniques. Cela requiert une certaine humilité, car il faut accepter le fait qu'on ne peut tout comprendre et que ce n'est pas grave en soi.

Quelles sont vos principales satisfactions en tant que Product Owner ?

Je pense que ce qui me plaît, c'est de me rendre compte que je contribue réellement à quelque chose de significatif, que mon travail a un sens. Ce que j'aime, c'est résoudre les problèmes des gens et voir comment notre travail apporte une réelle valeur ajoutée. Cela va au-delà de la gestion de projet, car cela influence également ma manière de gérer ma propre vie.

Avez-vous des projets d'évolution ?

Je suis toujours en phase d'apprentissage et j'aimerais vraiment maîtriser ce rôle-là. Mais oui, j'aimerais ensuite aller vers un poste de Product Manager et ensuite Scrum Master. Donc oui, je travaille dans cette perspective, et une chose que ma reconversion m'a permis de constater, c'est qu'on peut se former tout au long de sa vie de salarié. Je compte d'ailleurs passer des certificats qui me permettront d'accéder aux différents postes visés.

Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui souhaitent se reconvertir vers le métier de Product Owner ?

Je dirais aux personnes de passer à l'action. On se dit parfois que certaines choses sont impossibles parce qu'on cogite et qu'on pense que ça ne fonctionnera pas. Mais tant qu'on ne se lance pas, on ne peut pas réellement savoir ce qui va se passer. Alors que quand on ose sauter le pas, on se rend compte que la chose qui nous faisait si peur n'était pas si insurmontable que ça !

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