Comment devenir généalogiste

La généalogie passionne de plus en plus de Français, un engouement qui s'est particulièrement développé au cours de ces dernières décennies. Avec l'avènement d'Internet à haut débit dans la plupart des foyers, chacun peut désormais enquêter plus facilement sur sa propre histoire familiale. Mais au-delà d'être une passion, la généalogie aussi un métier à part : le généalogiste est l'expert à contacter lorsque l'on souhaite reconstituer son arbre généalogique et retrouver des ancêtres plus ou moins lointains, ainsi que des descendants dont on n'a perdu la trace.
Quel est le rôle d’un généalogiste ?
Le généalogiste effectue un travail de recherche méticuleux pour retrouver les ascendants et/ou les descendants d'une personne. Pour mener à bien son enquête généalogique, il plonge dans l'histoire, remontant parfois jusqu'au Moyen-Âge, en consultant des sites spécialisés en généalogie, en se rendant dans les archives départementales et les mairies.
Il recherche des documents officiels, considérés comme fiables et pouvant servir de preuves légales, tels que des actes de naissance, de mariage ou de décès, qu'ils soient imprimés ou numériques. Ces éléments sont essentiels pour recueillir des informations précieuses sur l'histoire familiale, comme le nom de famille, le nombre d'enfants, la commune de naissance ou le métier exercé.
Généalogiste, un métier deux spécialités
On distingue deux grandes spécialités chez les généalogistes :
- le généalogiste familial
- le généalogiste successoral
Le généalogiste familial intervient lorsqu'un ou plusieurs membres d'une famille n'arrivent pas à reconstituer leur arbre généalogique. Cet expert est souvent sollicité par des passionnées de généalogie qui, à un moment ou à un autre, se retrouvent bloqués dans leurs recherches.
Le généalogiste successoral est majoritairement mandaté par un notaire dans le cadre d'une succession ou de la vente d'un bien immobilier. Son objectif est de rechercher et de trouver, par tous les moyens possibles les héritiers d'une personne décédée. Ses investigations peuvent l'amener à voyager à travers les régions et, à de plus rares occasions, à l'étranger.
Aucun document ne lui échappe : du livret de famille aux archives militaires en passant par la photo de classe et les articles de journaux, sans oublier les actes notariés. Une fois qu'un ou plusieurs héritiers ont été identifiés, le généalogiste successoral informe ses clients ou les notaires des résultats de ses investigations, rédige un rapport synthétique et en garantit l'exactitude.
À noter que la généalogie immobilière, plus méconnue, est une discipline toute aussi passionnante, celle-ci consistant à retracer l'histoire d'une propriété.
Quelles sont les qualités requises pour devenir généalogiste ?
Le métier de généalogiste demande de la patience et de la persévérance. En effet, les recherches de liens de parenté peuvent être longues et fastidieuses, en plus de comporter certaines obstacles tels que la difficulté d'accéder à certaines informations confidentielles, le manque de documentation sur une période précise ou encore la complexité de certaines lignées familiales en raison de mariages multiples. il est donc important de ne jamais se décourager et de faire preuve de ténacité. C'est pourquoi les généalogistes sont souvent des passionnés qui aiment autant l'Histoire que la petite histoire, beaucoup d'entre eux ont d'ailleurs effectué des recherches poussées sur leur propre famille avant de se lancer !
Aimer enquêter est bien sûr une condition sine qua non pour devenir généalogiste : une grande curiosité est indispensable pour parvenir à reconstituer l'arbre généalogique d'une personne. Méthodique et rigoureux, le généalogiste, à l'instar d'un journaliste, doit savoir trier les informations et toujours bien vérifier et croiser ses sources pour minimiser le risque d'erreurs. Une bonne connaissance d'une région peut aussi être utile au généalogiste, qui aura déjà certains repères pour mieux savoir où et comment investiguer.
Les généalogistes sont également censés posséder des connaissances juridiques, principalement en droit de succession. C'est encore plus le cas des généalogistes successoraux, qui sont régulièrement amenés à collaborer et échanger avec des notaires. Il est donc important qu'ils puissent parler le même langage afin de se comprendre et de travailler en parfaite cohésion.
La maîtrise des outils informatiques est également nécessaire pour effectuer des recherches sur Internet sans encombre, ainsi que pour utiliser les plateformes de généalogie (Ancestry, MyHeritage, Geneanet), ainsi que des logiciels bureautiques (Pack Office) qui faciliteront la retranscription et la synthèse des informations recueillies.
Savoir lire et déchiffrer le vieux français, voire le latin pourra aussi être un avantage non négligeable pour un généalogiste ayant réussi à remonter loin dans le temps. Enfin, la maîtrise d'une ou plusieurs langues étrangères, telles que l'anglais, peut être recommandée dans certains cas. En effet, la généalogie n'a pas de frontière et, même en travaillant en France, il n'est pas exclu qu'un généalogiste soit tenu de retrouver des personnes aux quatre coins du monde.
Quelles études pour devenir généalogiste ?
La profession de généalogiste n'est pas réglementée en France, c'est-à-dire qu'un passionné de généalogie peut choisir d'en faire son métier sans nécessairement être titulaire d'un diplôme justifiant de son expertise sur le sujet. Toutefois, il est évidemment recommandé de suivre une formation diplômante ou certifiante pour gagner en crédibilité et en connaissances dans le domaine de la recherche généalogique.
Un bac+5 en droit ou en Histoire (Master Histoire) figure parmi les cursus universitaires les plus prisés par les futurs généalogistes. Les études de généalogie commencent à se développer en France, du DU (Diplôme Universitaire) de généalogie à la Licence Pro activités Juridiques, spécialité généalogiste successoral.
L'université de Nîmes propose, par exemple, un parcours "Généalogie et histoire des familles" accessible en présentiel ou à distance. Les formations en ligne suscitent un véritable engouement, pour des raisons pratiques évidentes, mais aussi grâce à ses outils pédagogiques innovants qui permettent de se former de manière beaucoup plus flexible et parfois plus ludique qu'avec une formation présentielle. Les formations en généalogie n'échappent pas à cette tendance et ont su exploiter le "tout digital" au profit des apprenants. Quel que soit le mode d'apprentissage choisi, il est conseillé de poursuivre ses études au moins jusqu'au bac+3 afin d'étoffer ses connaissances théoriques et pratiques.
Sur le fond, ces formations professionnalisantes vous offriront l'opportunité de vous immerger pleinement dans la science de la généalogie. Vous apprendrez à créer un arbre généalogique et vous saurez où chercher et de quelle façon pour gagner en efficacité dans vos investigations. Théorie et pratique s'allieront tout au long de votre cursus pour que vous puissiez devenir parfaitement autonome dans vos futures recherches généalogiques une fois votre diplôme en poche.
Quelle formation continue pour se reconvertir en tant que généalogiste ?
Dans la mesure où le métier n'est pas encadré, une reconversion professionnelle en tant que généalogiste peut s'effectuer sans difficultés particulières. Néanmoins, tout comme les étudiants en formation initiale, vous aurez tout intérêt à suivre une formation poussée dans le domaine de la généalogie.
Même s'il peut être tentant de vouloir être autodidacte, la généalogie reste une science à part entière qui requiert un minimum de cadrage et de bonnes pratiques à assimiler. Si vous travaillez à côté et que vous n'avez pas forcément le temps ou l'envie de vous déplacer quotidiennement dans une école, une université ou un centre de formation pour assister à des cours du soir, vous pouvez également envisager une formation de généalogie à distance : vous pourrez ainsi accéder au contenu pédagogique 24h/24 et 7j/7 et serez à même d'organiser vos sessions d'apprentissage au moment désiré.
Quelle évolution pour un généalogiste ?
Le métier de généalogiste est peu sujet aux évolutions de carrière. Il est toutefois possible que vous commenciez votre immersion professionnelle dans cette discipline en tant qu'assistant de généalogie avant de pouvoir gravir les échelons. Comme mentionné plus haut, la profession offre deux grandes spécialisations : généalogiste familial et généalogiste successoral. Pour pouvoir devenir généalogiste successoral, un généalogiste familial devra développer une expertise dans le domaine juridique ; une formation complémentaire en droit pourra alors être envisagée pour se conformer au niveau de connaissances exigées.
Quel est le salaire d’un généalogiste ?
La rémunération du généalogiste peut fluctuer en fonction de sa spécialisation, son statut (salarié ou travailleur indépendant), du nombre et du type de clients (professionnels, particuliers) et de son niveau d'expérience. De manière générale, un généalogiste gagne entre 1800 et 2400 euros brut par mois. En tant que salarié, un généalogiste successoral peut également percevoir des variables en plus de son salaire fixe. En fin de carrière, les revenus d'un généalogiste peuvent atteindre 3500 euros brut mensuel.
Avec quel métiers le généalogiste est amené à travailler ?
Les généalogistes successoraux travaillent quotidiennement avec des notaires ou des secrétaires juridiques. Dans le cadre de leurs missions, ils sont souvent amenés à échanger avec des employés municipaux croisés dans les différents lieux d'investigation (mairies, archives départementales, médiathèques, etc.), mais aussi avec des historiens et tout autre interlocuteur susceptible de l'aider dans ses voyages à travers le temps.
Quel est l'impact du numérique sur le métier de généalogiste ?
L'avènement d'Internet a permis la numérisation de millions de documents d'archives, facilitant ainsi le travail de recherche des généalogistes. Les professionnels comme les particuliers peuvent désormais consulter des documents en ligne, sans avoir à se déplacer dans des salles d'archives ou des bibliothèques. La collaboration devient également plus accessible, grâce à des forums de discussion et des plateformes numériques favorisant le partage d'informations et d'analyses entre passionnés.
On pourrait légitimement se demander si cette accessibilité accrue aux données ne met pas en péril le métier de généalogiste. Cependant, la collecte d'informations ne représente qu'une partie des tâches des généalogistes : la vérification, l'analyse, le croisement et l'interprétation de ces données forment autant d'étapes pour transformer ces données en récits de famille. Ainsi, bien que les outils numériques peuvent aider les particuliers à avancer dans leurs recherches, ils devront souvent se tourner vers un généalogiste pour bénéficier d'une expertise approfondie.
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