Quelles différences entre diététicien et nutritionniste ?

Gérer des troubles alimentaires, adapter un régime sportif, maigrir… En matière de nutrition, les sujets sont vastes et l’avis d’un professionnel est bienvenu ! Nutritionniste ou diététicien, quels sont leurs qualifications et leurs rôles, pourquoi choisir l’un ou l’autre métier ? Si dans les deux cas il faut faire preuve d’empathie et avoir le sens du contact avec les patients, certains points en font aussi des activités clairement distinctes. Vous souhaitez accompagner des personnes dans leurs changements d’habitudes alimentaires, les conseiller et leur donner envie de bien manger en proposant des menus équilibrés et créatifs ? Faisons le point sur deux professions d'actualité !
Diététicien ou nutritionniste : quel est leur rôle ?
Concernant la différence la plus notable : le nutritionniste possède la qualité de médecin. Il a donc un diplôme d’Etat de médecine en poche, qu’il a complété avec une formation spécialisée en nutrition. « Nutritionniste » indique ici une qualification professionnelle, acquise en plus de la formation en médecine. Ce professionnel peut donc établir des ordonnances et prescrire des médicaments ou des examens. Il peut être amené à suivre des patients atteints de troubles alimentaires graves, en lien avec d’autres spécialistes (médecins, infirmiers, psychologues, etc.). Il est donc important de bien distinguer l’intitulé du métier : un diététicien-nutritionniste n’aura ainsi pas le même rôle, puisqu’il n’est pas médecin de formation.
Le diététicien est donc un professionnel de la nutrition, qui travaille dans le secteur paramédical. Il peut notamment construire des menus personnalisés avec ses patients, les conseiller lors de troubles alimentaires, et établir un suivi à la manière d’un nutritionniste. Ses patients le consultent pour des questions alimentaires qui n’ont pas de conséquences graves sur leur santé, auxquels cas ils devront être orientés vers un médecin. Le diététicien peut exercer en hôpitaux, au sein de collectivités (écoles, centre de thalassothérapie…) ou à son compte en cabinet paramédical.
Entre diététique et nutrition, des champs d'action bien différents
Si ces deux spécialistes sont compétents pour évaluer la qualité nutritionnelle de votre alimentation, proposer un diagnostic et une stratégie en vue d’une meilleure santé, seul le médecin nutritionniste pourra prescrire d’éventuels traitements médicamenteux. Ce dernier gère ainsi régulièrement des pathologies graves (maladies cardio-vasculaires, cancer en cours de traitement, etc.), qui nécessitent un suivi médical au niveau nutrition et s’accompagnent de traitements et d’analyses de sang. Plus classiquement, le médecin nutritionniste peut être sollicité dans diverses situation par tout type de public :
- Atténuer les troubles digestifs, ou les inflammations chroniques causées par l’alimentation,
- Proposer des solutions pour gérer les allergies alimentaires ou certaines intolérances,
- Conseiller sur les façons de contrôler le cholestérol ou le diabète,
- Accompagner les variations de poids à certaines moments de vie particuliers (grossesse, ménopause, phases personnelles ou professionnelles difficiles, etc.)
- Accompagner un changement de régime alimentaire ou une préparation sportive intensive,
- Etc.
En cas d’obésité ou de surpoids ayant des conséquences sur la santé, le médecin-nutritionniste est ainsi l’interlocuteur à privilégier.
Le diététicien quant à lui va orienter ses consultation sur une rééducation à l’hygiène alimentaire, en prenant en compte les habitudes de la personne (pas le temps ou l’envie de cuisiner, déplacements professionnels fréquents au restaurant, etc.). Le diététicien peut être consulté pour un rééquilibrage alimentaire ou une perte de poids minime, ou encore par les sportifs qui souhaitent optimiser leurs performances. De même pour les femmes enceintes, qui peuvent solliciter des conseils avec le diététicien dès lors qu’aucune complication médicale n’est détectée.
Notez que pour le patient qui fait appel à un diététicien, le consultation n’est pas remboursée par l’Assurance Maladie, contrairement à un rendez-vous avec le médecin nutritionniste. Dans les deux cas, la complémentaire santé peut couvrir en partie frais, en fonction des garanties souscrites.
Diététicien et nutritionniste, à chacun son niveau d'études
Nutritionniste :
Pour accéder à ce métier, les études sont longues (6 années après le bac). Deux voies permettent aux bacheliers d’accéder aux études de santé : la Licence Accès Santé (L.AS) et le Parcours Accès Santé Spécifique (PASS). Les 6 années post-bac s’effectuent en fac de médecine, afin d’obtenir le DFASM (Diplôme de Formation Approfondie en Sciences Médicales).
Suite à ces étapes, il est possible de s’orienter vers une spécialisation en nutrition, avec au choix :
- le Diplôme d’études spécialisées (DES) Endocrinologie-Diabétologie-Nutrition,
- la Formation Spécialisée Transversale (FST) de Nutrition appliquée,
- le Diplôme d’études spécialisées complémentaires (DESC) de Nutrition.
Diététicien :
En formation initiale, un bac spécialités scientifiques ou un bac sciences et technologies de la santé et du social (ST2S) sont les voies les plus adaptées. Pour exercer le métier de diététicien, vous pouvez ensuite vous orienter vers un BTS diététique (bac+2) ou un BUT génie biologique option diététique et nutrition (bac+3). Selon le lieu d’exercice que vous envisagez, certaines formations peuvent être nécessaires en complément : il peut s’agir de sécurité alimentaire, de nutrition sportive, etc.
Quel salaire pour un diététicien et pour un nutritionniste ?
La rémunération d’un médecin nutritionniste est similaire à celle d’un médecin spécialiste, avec des disparités liés à la formation suivie. Son salaire est ainsi estimé à 2 000 euros net mensuel en milieu hospitalier en début de carrière, et jusqu’à 5 000 € pour un profil expérimenté. Une activité en libéral permettra d’augmenter ces revenus.
Pour un diététicien exerçant dans la fonction publique hospitalière, le salaire se situe entre 1 500 € et 2 570 € net mensuel. Avec l’expérience et en travaillant dans le secteur privé, un diététicien pourra atteindre les 3 000 € net mensuel. Un diététicien peut également travailler à son compte, auquel cas il fixera lui-même ses tarifs : en moyenne, ils s’échelonnent de 40 à 60 € en région parisienne et de 25 à 35 € l’heure en province. Cela dépendra de la notoriété, du lieu d’exercice et des prestations proposées. Un diététicien spécialisé dans la pratique sportive pourra ainsi fixer des honoraires plus importants qu’un professionnel classique.
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