10 métiers pour travailler dans l'humanitaire

La Croix Rouge, Médecins sans frontières, l'UNICEF, Action contre la faim... Ces associations d'aide humanitaire sont bien connues du grand public, mais de nombreuses autres ONG (organisations non gouvernementales) permettent de venir en aide aux populations traversant une situation de crise (conflits armés, catastrophe naturelle, famine). Vous ne pouvez vous satisfaire d'envoyer des dons d'argent ou de marchandises aux associations humanitaires ? Avez-vous déjà réfléchi à l'idée de partir en mission humanitaire afin de prêter main-forte aux volontaires et bénévoles déjà sur place dans l'objectif d'aider les populations les plus démunies ?
Les métiers de l'humanitaire recrutent principalement dans le domaine de la santé et l'éducation, mais des secteurs comme le transport et la logistique ou la gestion de projets offrent également des opportunités d'embauche. Travailler dans l'humanitaire ne signifie pas forcément partir à l'autre bout du monde et rester pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois dans un pays étranger, avant de s'envoler vers une nouvelle destination. Les travailleurs humanitaires peuvent aussi exercer au siège d'une ONG ressemblant en tout point au siège de n'importe quelle entreprise. On y retrouve en effet des services aussi incontournables que la comptabilité, la finance, le marketing ou la communication. Le champ des possibles est donc large quand on souhaite s'investir dans le domaine humanitaire et faire jouer la solidarité internationale.
Les différents statuts pour travailler dans l'humanitaire
Vous pouvez exercer dans l'humanitaire sous trois statuts :
- bénévole : vous ne percevrez aucune rémunération, tous les frais seront à votre charge. A noter que certaines ONG et associations humanitaires peuvent proposer l'hébergement et la restauration.
- volontaire : vous serez sur le terrain pendant une période plus longue que les bénévoles. Vous aurez droit à une indemnité (et non un salaire) qui vous permettra de subvenir à vos besoins. Ce statut regroupe la majorité des travailleurs humanitaires.
- salarié : vous toucherez un salaire comme n'importe quel employé d'une entreprise. C'est le statut d'une minorité d'intervenants humanitaires.
Les compétences requises pour exercer dans l'aide humanitaire
S'il est gratifiant de se sentir utile et de pouvoir contribuer à l'amélioration des conditions de vie d'une population en détresse, mieux vaut savoir à quoi s'attendre quand on fait le choix de s'investir dans l'aide humanitaire, surtout quand on est amené à se déplacer sur le terrain. En effet, vous devrez souvent faire face à des situations difficiles et la précarité et la détresse de certaines personnes nécessitent d'être un minimum préparé psychologiquement.
Avoir de l'empathie et aimer aider son prochain sont donc loin d'être des conditions suffisantes pour exercer dans l'humanitaire. Vous devrez par exemple accepter le fait que vos actions, aussi utiles soient-elles, ont une portée limitée et qu'il faudra parfois revoir vos ambitions à la baisse selon les obstacles rencontrés sur le terrain. Heureusement, un fort esprit d'équipe et le soutien moral de vos collègues vous seront d'une aide précieuse pour pouvoir faire face aux moments les plus durs.
Il est aussi recommandé de maîtriser au moins une langue étrangère, l'anglais de préférence, afin de pouvoir maximiser ses chances d'échanger avec la population locale. Une grande ouverture d'esprit et un bon sens du contact seront également des qualités essentielles pour pouvoir communiquer facilement avec des personnes aux cultures et aux croyances diverses et variées. Enfin, il faut savoir se montrer flexible quand on souhaite partir en mission humanitaire : préparez-vous à faire une croix sur quelques anniversaires et fêtes de famille !
Le secteur de l'humanitaire rassemble une grande variété de métiers, en voici 5 que vous pourrez exercer après la formation adaptée.
1. Logisticien humanitaire
Le logisticien humanitaire organise l'achat, le transport et l'acheminement de l'aide matérielle à des populations précaires. Il doit veiller à ce que les marchandises (denrées alimentaires, médicaments, vêtements, matériel médical) soient livrées en quantité et en qualité suffisantes dans les meilleurs délais. Et il faut pouvoir faire vite dans certaines situations d'urgence, où chaque minute peut être décisive pour une personne malade ou blessée !
A l'image d'un logisticien exerçant dans un tout autre secteur d'activité, le logisticien humanitaire doit faire preuve d'un excellent sens de l'organisation, d'une grande réactivité et d'une bonne capacité d'adaptation. Une route devenue impraticable suite aux dégâts d'un tremblement de terre ou d'une inondation ? Le logisticien humanitaire doit pouvoir trouver une solution rapidement sans céder au stress ni à la panique !
Formation :
- BTS Gestion des Transports et Logistique Associée
- BUT GLT (Gestion Logistique et Transport)
- Licence pro Management logistique et transport
2. Infirmier humanitaire
Les professions médicales sont surreprésentées dans le secteur humanitaire. Il faut dire qu'intervenir dans des pays en guerre ou confrontés à des catastrophes naturelles (inondations, tremblements de terre, incendies) implique très souvent d'apporter des soins d'urgence aux civils. Tout comme le chirurgien, ou la sage-femme, l'infirmier fait partie des principaux métiers qui recrutent dans l'aide humanitaire.
L'infirmier humanitaire soigne les blessés, lutte contre la malnutrition, mène des campagnes de vaccination, mais il est aussi très souvent chargé d'assister et former le personnel soignant local de façon à ce qu'il puisse prendre la relève en totale autonomie après son départ. C'est un métier prenant qui nécessite un fort investissement personnel ainsi qu'une bonne résistance physique et mentale.
Formation : Il faut compter trois ans d'études dans un IFSI (Institut de Formation en Soins Infirmiers) pour décrocher le Diplôme d'Etat d'infirmier.
3. Psychologue
Le psychologue prend en charge des patients ayant vécu des traumatismes dans des zones en conflit ou sinistrées. La nature de ses missions pourra varier selon les besoins de la population. Il peut, entre autres, effectuer des consultations cliniques individuelles ou collectives, coordonner le travail d'une équipe locale et organiser certaines actions de formation.
L'accès à des postes à responsabilités comme chargé de projet en santé mentale est souvent facilité pour les psychologues en mission humanitaire. Sens de l'écoute, bienveillance et empathie sont les qualités phares de la profession. Il conviendra aussi d'éviter tout ethnocentrisme qui consisterait à juger le système de valeurs et de croyances d'un individu en prenant sa propre culture comme cadre de référence. Le psychologue humanitaire est souvent amené à entendre des histoires de vie difficiles et révoltantes, il ne doit donc pas hésiter à avoir recours lui-même à un soutien psychologique si besoin.
Formation : Master en psychologie (bac +5)
4. Enseignant
L'enseignant mène des actions de formation auprès de différents publics (enfants, adolescents, adultes) dans des pays pauvres ou en crise. Il peut participer à des campagnes d'alphabétisation, enseigner le français (en tant que professeur de FLE par exemple) ou l'anglais, créer des ateliers d'initiation à l'informatique, donner des cours de soutien à des élèves en difficulté ou réintégrer des jeunes en décrochage scolaire.
Pour pouvoir pérenniser ses projets pédagogiques, il devra généralement former le personnel enseignant sur place et les aider à mettre en place les contenus et les outils les plus adaptés aux besoins des apprenants. Un enseignant qui exerce dans l'humanitaire doit pouvoir comprendre et parler un minimum la langue du pays dans lequel il travaille.
Formation : Master MEEF (Métiers de l'Enseignement, de l'Education et de la Formation)
5. Collecteur de fonds
Le collecteur de fonds, aussi appelé fundraiser, est chargé de récolter de l'argent auprès des entreprises et des particuliers dans l'objectif des financer des campagnes humanitaires. A l'aide d'une base de données, il identifie les donateurs potentiels et met en place des actions de communication et de marketing direct afin de solliciter leur générosité. Il peut aussi organiser des collectes de rue et des évènements culturels, toujours dans le but faire appel à la philanthropie du public.
C'est un métier qui se professionnalise de plus en plus et qui requiert des compétences en marketing et de solides aptitudes relationnelles. La maîtrise d'une langue étrangère est appréciée par les employeurs.
Formation :
Plusieurs parcours sont envisageables pour devenir collecteur de fonds, mais il faut savoir qu'un bac +5 est souvent exigé par les associations humanitaires :
- formation en communication
- formation en marketing
- formation en management
- école de commerce
- certificat français du fundraising délivré par l'ESSEC.
6. Aide-soignant
Le personnel médical est le plus représenté dans les missions humanitaires, où ses compétences santé et ses aptitudes à rassurer et à travailler en équipe sont primordiales sur le terrain. Soigner, aider, soutenir les populations locales en situation d'urgence font partie du quotidien des aides-soignants dans l'humanitaire. Qu'il s'agisse d'épidémies, de conflits armés ou de catastrophes climatiques, l'aide-soignant intervient directement auprès des personnes en détresse.
Lorsque des programmes d'aide et de développement sont mis en place, les aides-soignants peuvent contribuer à la formation de personnel sur place. Ils consacrent une partie de leur temps à la prévention, via des consultations axées sur la nutrition, la santé ou encore l'hygiène. Ces professionnels peuvent aussi gérer des campagnes de vaccinations, tout en s'adaptant pour travailler avec des moyens limités. Savoir prioriser les actions et se faire comprendre rapidement de tous est impératif !
Formation :
Comptez 1 an (1 540 heures) pour valider le diplôme d’état d’aide-soignant (DEAS). L'accès se fait sur concours, cette formation pouvant être suivie en initiale ou en continue. La VAE, Validation des Acquis de l'Expérience, peut également permettre d'obtenir le diplôme.
7. Chargé de communication
Essentiel à la notoriété d'une association, le chargé de communication s'occupe des campagnes de promotion et des évènements à organiser. Il met en place les meilleures stratégies de communication pour toucher un large public et mobiliser les citoyens, définit et mesure les objectifs de communication et promeut des collectes de fonds. Communiquant avec un réseau de partenaires, il fait en sorte que les actions importantes soient relayées et diffusées par les médias.
Ce responsable de la communication doit jongler entre de nombreuses contraintes d'organisation propres au domaine associatif, avec notamment un budget et des équipes plus limités : sens et l'initiative et de l'adaptation lui permettront de défendre les actions humanitaires déployées. Créativité, aisance relationnelle et diplomatie complètent la palette des qualités incontournables chez un chargé de communication.
Formation :
Une licence ou un master est généralement exigé pour intégrer une ONG afin de gérer la communication stratégique. D'autres cursus sont accessibles au niveau bac, tels que certains BTS, BUT ou licence en communication, utiles pour accéder à certains postes dans l'humanitaire.
8. Conducteur de travaux
Chargé d'exécuter les travaux sur différents chantiers en lien avec des actions humanitaires, il en assure la bonne organisation et le suivi global. Le conducteur de travaux garde en permanence un œil sur chaque étape d'un chantier, analysant les documents techniques et gérant le planning. Il estime au mieux les contraintes et les spécificités des travaux à réaliser, supervise ses équipes, commande les matériaux nécessaires, vérifie le matériel et les équipements ainsi que le respect des règles de sécurité.
Ce responsable assure le lien avec les sous-traitants, sachant faire preuve d'autorité et de diplomatie pour s'adapter à toutes les situations, gérer les problèmes techniques et éviter de retarder un chantier. Réactif mais surtout méthodique et rigoureux, le conducteur de travaux sait composer avec les imprévus et mener plusieurs priorités de front.
Formation :
Après le bac, une formation bac + 2 permet de s'orienter vers un BTS bâtiment, ou un BTS management économique de la construction. Niveau bac + 3, une licence pro Métiers du BTP génie civil et construction permettra d'accéder plus rapidement à certaines responsabilités.
9. Chauffeur
Le chauffeur livreur est essentiel au fonctionnement d'associations et de certaines missions humanitaires. Il assure les opérations de transport et de livraisons, s'occupe des chargements et déchargements. Il peut être amené à utiliser des engins de manutention tels qu'un transpalette. Il livre les marchandises essentielles, organise ses trajets selon les impératifs (délais, fragilité des produits de soin...).
En parallèle, il veille à l'état de son véhicule et possède les compétences de base pour effectuer l'entretien ou les dépannages courants (changement de pneus, vérification des niveaux, etc.). Le chauffeur suit les consignes de livraison, configure son matériel (options GPS, etc.), sécurise la marchandise et vérifie son inventaire.
Formation :
La profession de chauffeur ne requière pas de diplôme spécifique, mais demande une certaine expérience de terrain. Des formations peuvent être demandées, par exemple un CAP conducteur livreur ou un BEP conduite et services dans le transport routier.
10. Animateur
L'animateur socio-culturel peut avoir de multiples rôles dans le domaine de l'associatif. Ce porteur de projets veille entre autres au bon développement de différentes initiatives sur le plan social, guide certaines actions de sensibilisation à la cause humanitaire et participe à la mise en place de partenariats. En fonction de son expérience et de ses qualifications, l'animateur met sur pied des activités culturelles adaptées, des rencontres entre habitants, imagine des projets favorisant les échanges et peut être amené à négocier les budgets.
L'animateur met son talent créatif et relationnel à contribution pour faciliter l'expression des besoins et des envies de chacun, donner aux individus l'occasion de socialiser, et les informer sur leurs droits sociaux. Dans certains contextes, l'animateur contribue à l'alphabétisation des populations, apporte ses conseils lors de situations conflictuelles ou met en lien les personnes avec d'autres professionnels de santé.
Formation :
Au-delà de qualités innées pour animer des actions auprès d'un public varié, diverses formations dans le social sont un atout pour intégrer le secteur humanitaire. Citons le BUT carrière sociale - parcours villes et territoires durables, ou le BPJEPS animation culturelle.
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