Comment devenir commissaire-priseur

Le commissaire-priseur répertorie et évalue la valeur des biens mis en vente dans le cadre d'enchères.
Mis à jour le , publié en septembre 2021
-
Par L'équipe MaFormation
Voir les formations
commissaire priseur

Le commissaire-priseur est un officier public et ministériel nommé par le garde-des-sceaux. Il s'attelle à procéder aux inventaires, aux prisées et aux ventes en enchères de biens mobiliers, pour le compte de la Justice dans le cadre de procédures juridiques ou pour le compte d'un particulier. Professionnel compétent dans les domaines du droit et de l'histoire de l'art, il mobilise aussi bien des compétences techniques et relationnelles que des connaissances juridiques et artistiques.

Quel est le rôle d’un commissaire-priseur ?

Le métier de commissaire-priseur revêt deux aspects. L'un concerne une activité libre destinée à prendre en charge l'inventaire, l'estimation et la vente de biens mobiliers, dont la démarche a été impulsée par un particulier. Le commissaire-priseur va alors conseiller et mettre en œuvre diverses actions visant la valorisation des biens des particuliers et la possibilité pour ces derniers d'en tirer le meilleur parti.

L'autre aspect du métier est d'ordre judiciaire. En effet, sous le statut d'officier ministériel répondant à une mission d'intérêt public, le commissaire-priseur judiciaire va procéder aux expertises, aux prisées et aux ventes judiciaires des meubles et effets mobiliers corporels. Ces procédures sont généralement les conséquences d'une liquidation de société, de saisies ou encore de faillites. Il peut par ailleurs assister le juge commis pour effectuer des procédures de rétablissement professionnel et également revêtir le rôle de liquidateur dans le cadre des procédures de liquidation judiciaire.

Ainsi, les principales activités des commissaires-priseurs consistent à :

  • effectuer des inventaires des biens qui lui sont soumis par décision de justice ou par un particulier
  • expertiser les objets d'art
  • concevoir un catalogue des objets mis en vente avec une fiche technique pour chaque bien
  • contacter les potentiels acquéreurs
  • promouvoir les ventes aux enchères
  • préparer et animer les ventes aux enchères.

Quelles sont les qualités requises pour devenir commissaire-priseur ?

Pour devenir commissaire-priseur, il est nécessaire de mobiliser des compétences et des qualités spécifiques, dont la plupart s'acquièrent au cours de la formation et tout au long de sa carrière professionnelle.

Le sens de la communication

En plus d'être doté de qualités relationnelles, il est indispensable d'être un bon communicant, non seulement auprès des professionnels partenaires, des potentiels acquéreurs et des vendeurs, mais également auprès de l'assemblée lors des ventes aux enchères publiques. Dans ce sens, une certaine prestance facilite le déroulement de ces séances de même qu'une excellente présentation est requise pour être à la hauteur de la mission qui lui incombe. Capacité d'écoute et bienveillance permettent par ailleurs d'assurer une relation et un service de qualité.

Une grande rigueur

Le commissaire-priseur agit bien entendu dans l'intérêt général et public lorsqu'il intervient dans le cadre judiciaire et dans l'intérêt de ses clients lorsqu'il s'agit d'une demande de leur part. Ainsi, les actions qu'il mettra en œuvre répondront à une conduite déontologique, juste et rigoureuse. Une rigueur qui l'accompagnera tout au long de ses missions, qu'il s'agisse d'authentifier un bien ou de superviser une vente aux enchères.

De solides connaissances juridiques et artistiques

Les commissaires-priseurs réalisent leurs missions grâce à une grande connaissance de l'art, combinée à de nombreux savoirs d'ordre juridique ou encore méthodologique. Ainsi, ils maîtrisent entre autres les formalités et les procédures inhérentes à leurs activités (expertises, estimations, ventes, constitution d'un catalogue, promotion de la vente aux enchères, restitution des biens, actes divers, etc.) en termes d'organisation et de droit et mettent à profit leurs fines connaissances des objets d'arts pour pouvoir les priser et les enchérir à un prix intéressant.

Quelles études pour devenir commissaire-priseur ?

Étant donné la double compétence du commissaire-priseur, le parcours d'étude pour y parvenir doit comprendre un cursus universitaire ou au sein d'une école mêlant histoire de l'art et droit.

L'aspirant commissaire-priseur doit donc être titulaire d'une licence en droit, ainsi qu'une deuxième licence dans l'un des domaines suivants :

  • licence en histoires de l'art et archéologie
  • licence d'arts appliqués
  • licence d'arts plastiques.

Cette double licence constitue une condition obligatoire pour accéder à l'examen d'accès au stage de commissaire-priseur. La limite pour passer cet examen est au nombre de trois. En cas de réussite, il sera possible de réaliser un stage professionnel rémunéré de 24 mois complété par une formation théorique, dispensée sous la forme de cours conjointement organisée par le Conseil des Ventes Volontaires (CVV), la Chambre nationale des commissaires-priseurs-judiciaires (CNCPJ) et le Conseil national des Courtiers de marchandises assermentés.

Au terme de cette période d'apprentissage, les stagiaires se verront remettre un certificat de bon accomplissement du stage ; certificat qui leur permettra de recevoir l'habilitation nécessaire pour diriger des ventes volontaires. Dans le but d'accomplir des missions relatives aux procédures de ventes judiciaires, il sera indispensable de passer avec succès l'examen d'aptitude à la profession de commissaire-priseur judiciaire.

Il est à noter que depuis le 1er juillet 2022, les métiers de commissaire-priseur et d'huissier de justice ont fusionné pour donner naissance à une profession unique : celle de commissaire de justice. Ainsi, la promotion 2023 obtiendra un diplôme de commissaire de justice délivré par un INCJ (institut national de formation des commissaires de justice). La durée de la formation est toujours de deux ans. Les professionnels déjà en exercice devront quant à eux suivre une formation passerelle gratuite de 80 heures ou 60 heures afin d'acquérir la qualification de commissaire de justice.

Suivre une formation juridique

Comment préparer le concours d'examen d'accès au stage de commissaire-priseur ?

Il existe de nombreuses formations permettant d'accompagner celles et ceux qui ont pour projet professionnel de devenir commissaire-priseur. Ainsi, il sera possible d'intégrer une prépa vous dispensant tous les enseignements théoriques à acquérir en vue de passer l'examen d'accès au stage de commissaire de justice (cours de comptabilité et de gestion, de droit, d'histoire de l'art, etc.). Certains centres de formation proposent un cursus intensif d'une durée d'un mois quand d'autres organisent des classes préparatoires à l'examen d'accès pour deux mois de formation. Accompagnement personnalisé, mise en condition réelle d'examen, corrections des épreuves d'examen blanc seront notamment au programme.

Quelle formation continue pour devenir commissaire-priseur ?

Dans certains cas, il est possible pour les salariés en reconversion professionnelle et les personnes à la recherche d'un emploi issus du secteur du droit ou de l'art de compléter leurs compétences par une formation répondant aux exigences prévues pour passer le concours d'entrée au stage professionnel au titre de la formation continue. À l'issue de ce parcours, l'étudiant devra suivre le parcours initial pour se former au métier de commissaire-priseur (examen d'accès, stage, examen d'aptitude).

Il existe également une voie interne pour les professionnels exerçant en qualité de clerc ou en tant que salarié au sein d'un opérateur de ventes volontaires depuis au moins sept années. Ils pourront alors passer un examen spécifique, dont le nombre de passages se limite également à trois, et recevoir une attestation de réussite à l'examen d'aptitude volontaire, si tel est le cas.

Par ailleurs, comme bon nombre de professionnels, les commissaires-priseurs sont tenus de se former tout au long de leur carrière afin de mettre à jour leurs connaissances inhérentes au droit et à l'art, mais également - s'ils le souhaitent - pour développer de nouvelles compétences compte tenu de l'évolution des besoins et des pratiques (certification qualité, les ventes organisées en ligne, etc.). Certains choisissent d'autre part de se spécialiser notamment pour assurer l'expertise d'un type d'objets particulier ou encore pour maîtriser une période particulière en art.

Quelle évolution pour un commissaire-priseur ?

Le commissaire-priseur peut évoluer au cours de sa carrière à travers son statut et ses missions (commissaire-priseur judiciaire / commissaire-priseur exerçant au sein d'un OVV), mais également grâce à ses différentes formations et spécialisations.

Il peut par ailleurs travailler au sein de sociétés de ventes volontaires et apporter conseil, expertise et organisation des ventes aux enchères de biens divers et d'objets d'art pour les particuliers qui en font la demande. Il peut également exercer pour le compte de la Justice au sein d'un office. Il devra pour ce faire acheter les parts d'un office ou d'une charge, soit en solitaire soit avec ses pairs, ou choisir de se faire embaucher.

Enfin, depuis la fusion des fonctions de commissaire-priseur et d'huissier de justice, les commissaires-priseurs sont également dotés de nouvelles compétences parmi lesquelles : exécution des décisions de justice, recouvrement de créances ou encore accomplissement des mesures conservatoires dans le cadre d'une succession.

Quel est le salaire d’un commissaire-priseur ?

Le salaire des professionnels de la vente aux enchères varie selon de nombreux critères tels que le statut et la nature des activités. Ce dernier se présente sous la forme d'honoraires, déterminés en fonction d'un pourcentage sur les ventes effectuées dont le montant est fixé par décret. Dans le cadre d'une vente volontaire, le professionnel fixe librement le tarif de ses honoraires. La rémunération brute annuelle peut alors varier de 58 000 euros à plus de 90 000 euros.

Avec quels métiers le commissaire-priseur est amené à travailler ?

À travers ses différentes activités, le commissaire-priseur collabore avec de nombreuses professions. Les juges, mandataires judiciaires, huissiers de justice en sont quelques exemples. Il arrive également que le professionnel fasse appel à un spécialiste dans le cadre d'une expertise complexe et dont le domaine n'est pas complètement maîtrisé (objet d'art ancien, tableau d'une période spécifique). Dans le cadre d'une succession, le commissaire-priseur peut également collaborer avec les notaires.

©memyjo - stock.adobe.com

Ou utilisez le moteur de recherche

Voir les formations

Haut de page