Comment devenir beatmaker

Vous êtes passionné par la musique, curieux des coulisses de la création sonore et souhaitez composer des mélodies qui feront vibrer le public ? Le métier de beatmaker vous offre l’opportunité de donner vie à vos inspirations, tout en collaborant avec des artistes venus d’horizons variés.

Dans les lignes qui suivent, nous vous proposons de tout savoir de cette profession.

Quel est le rôle d’un beatmaker ?

L'anglicisme beatmaker pourrait être traduit par l'expression “faiseur de son”. Ce professionnel est en fait un compositeur, qui crée des mélodies appelées instrumentales ou beats, à associer à des paroles. Le beatmaker peut aussi proposer des pistes audio qui viendront s'associer à des œuvres audiovisuelles. La plupart du temps, cette appellation est utilisée dans le domaine du rap, du r'n'b ou encore de l'électro.

Ses principales missions :

• collaborer avec les artistes pour cerner leurs besoins
• composer des instrumentales originales adaptées aux besoins d’un artiste ou d’un projet audiovisuel
• sélectionner, assembler et éditer des samples sonores
• réaliser l’arrangement des morceaux (structuration, transitions, choix des instruments) pour donner une cohérence et une dynamique à la composition
• utiliser des logiciels de MAO (musique assistée par ordinateur) pour produire et mixer ses créations
• assurer le mixage des pistes (équilibrer les volumes, travailler l’espace sonore, appliquer les effets) afin d’obtenir un rendu professionnel
• réaliser le mastering pour optimiser la qualité finale et l’adaptation à tous les supports d’écoute
• effectuer une veille musicale et s’inspirer des tendances actuelles
• gérer ses droits d’auteur, démarches auprès de la SACEM et suivi administratif de ses œuvres

Quelle formation pour devenir beatmaker ?

Aucun diplôme n’est obligatoire pour exercer, mais une formation reste vivement conseillée pour acquérir les compétences techniques et se démarquer sur le marché de la composition musicale.

Quelques exemples de formations :

Niveau bac +2 :

• BTS Métiers de l'audiovisuel option métiers du son
• Titre professionnel technicien du son

Niveau bac +3 :

• Licence pro techniques du son et de l'image
• Bachelor en sound design ou production musicale
• Licence musique et musicologie

Niveau bac +5 :

• Master ingénierie de l'image, ingénierie du son

Il est aussi parfaitement possible d'exercer ce genre de métier sans diplôme particulier. Encore une fois, le sens du rythme, la créativité et la qualité des créations priment souvent sur les diplômes obtenus. Ils ne sont utiles que pour acquérir certaines compétences techniques spécifiques.

Pour certaines entreprises recrutant des professionnels de la conception sonore et la maîtrise des logiciels de MAO est davantage recherchée que des diplômes spécifiques dans le domaine de l'ingénierie.

Quelles sont les qualités requises pour devenir beatmaker ?

C'est en développant ces compétences que vous pourrez vraiment vous démarquer dans ce métier où talent et rigueur vont de pair.

Les soft skills 

• Une grande créativité : le beatmaker doit faire preuve d'imagination pour inventer des mélodies originales et marquantes.
• Avoir l'oreille musicale : doté d'un véritable sens du rythme, il sera en mesure de comprendre les besoins d'un artiste pour pouvoir lui proposer le bon audio et mixage.
• Un esprit curieux : ce professionnel doit rester ouvert aux différents genres musicaux et à l'affût des dernières tendances pour nourrir sa créativité et puiser son inspiration dans des univers variés
• Une aisance relationnelle : le beatmaker doit être à l'écoute des artistes pour comprendre leurs attentes et composer des morceaux parfaitement en phase avec leur univers et la direction artistique souhaitée.

Les compétences techniques incontournables :

• La maîtrise des logiciels de MAO (musique assistée par ordinateur) : il doit être capable de composer, de mixer, et d'adapter un son à un projet. Pour cela, il devra maîtriser toute une panoplie de matériel comme les consoles de mixage et des machines physiques hardware. On parle notamment de la Roland MPC.
• La connaissance du solfège : de bonnes bases musicales permettent de faciliter la composition et la structuration des morceaux.
• La maîtrise des équipements studio : consoles, boîtes à rythme, MPC, synthétiseurs... Exploiter ces outils permet de façonner des textures sonores originales et de se démarquer par son identité sonore.

Les compétences à ne pas oublier

• la maîtrise d'un instrument : Si la maîtrise d'un ou plusieurs instruments de musique n'est pas une obligation pour devenir beatmaker, elle constitue un atout précieux pour enrichir ses compositions et comprendre les subtilités musicales
• une culture juridique en matière de droits d'auteur : ces connaissances sont particulièrement utiles pour protéger ses créations et percevoir ses revenus via la SACEM (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique).

Devenez beatmaker

Les outils indispensables du beatmaker

L’univers du beatmaker est indissociable de la technologie et de l’innovation musicale. Pour composer, arranger et mixer, il doit s’appuyer sur un ensemble d’outils numériques et matériels, dont la maîtrise est essentielle pour se démarquer.

Logiciels incontournables :

• Ableton Live
• FL Studio
• Logic Pro :
• Pro Tools :
• Cubase

Matériel de base :

• Contrôleur MIDI
• Boîte à rythmes et groovebox
• Interface audio :
• Casque de monitoring et enceintes de studio
• Banque de sons

Quelle formation continue pour devenir beatmaker ?

Pour devenir beatmaker dans le cadre d'une formation continue, il sera possible de choisir une reprise d'études, en entamant l'une des formations précédemment mentionnées. Une formation certifiante incluant des cours de beatmaking peut être financée par le biais du compte CPF (Compte Personnel de Formation. S'il s'agit d'une formation dans le cadre d'une recherche d'emploi, il est aussi possible de bénéficier des subventions de la part des collectivités ou d’organismes comme France Travail.

Pour certaines personnes, il sera possible de rechercher des formations très spécifiques, pour apprendre à se servir d'un logiciel comme Ableton Live ou Pro Tools. Ces formations d'une durée de quelques heures à quelques jours pourront aussi être financées grâce au CPF. Il s'agira alors d'un perfectionnement pour une personne disposant éventuellement de connaissances dans le domaine de la création de son, du beatmaking.

Pour les personnes ne disposant d'aucun diplôme dans le domaine, il est éventuellement possible de passer une VAE. La validation des acquis et de l'expérience peut notamment permettre d'obtenir une certification dans le domaine de l'audiovisuel ou du son.

Cela permettra éventuellement de pouvoir postuler dans des entreprises, pour devenir beatmaker. Ce type de reconnaissance peut décupler l'employabilité d'une personne. Cela peut véritablement faire toute la différence dans le cadre du recrutement de ce genre de professionnels.

Avantages et inconvénients du métier

Avantages 

• liberté créative : possibilité de développer un style unique et d’exprimer sa personnalité à travers la musique
• flexibilité et autonomie : beaucoup de beatmakers travaillent en freelance, choisissant leurs horaires et leurs projets
• environnement stimulant : collaboration avec des artistes, diversité des styles et des rencontres enrichissantes

Inconvénients 

• forte concurrence : il est difficile de se faire un nom et d’obtenir une reconnaissance, surtout au début
• revenus très variables : la rémunération dépend du réseau, de la notoriété et du succès des œuvres
• précarité et instabilité : la majorité des beatmakers cumule plusieurs activités ou missions pour vivre de leur passion

Quelle est la différence entre un beatmaker et un producteur de musique ?

Il est important de ne pas confondre le métier de beatmaker avec celui de producteur de musique. Ce dernier sera responsable de la globalité du projet, comprenant le son, les paroles ou encore les images. Il aura pour mission de coordonner l'ensemble des professionnels de la musique autour d'un travail. Le beatmaker dispose de missions beaucoup plus ciblées, concernant la création d’instrumentales et de sons. Selon la hiérarchie, le beatmaker travaille pour le producteur.

Les perspectives d'évolution pour votre carrière

Plusieurs pistes sont accessibles au beatmaker qui souhaiterait se challenger :

• changer de statut (passer de travailleur indépendant à salarié d'une maison de disque ou vice-versa)
• devenir producteur musical
• créer sa propre structure de production ou label
• enseigner le beatmaking dans des centres de formation

Quel est le salaire d’un beatmaker ?

Le salaire d'un beatmaker est assez difficile à déterminer. La plupart du temps, ce professionnel travaille à son compte. Il peut donc lui-même fixer ses tarifs en fonction de sa notoriété, et du type d'artistes pour lequel il aura déjà travaillé. La rémunération de ce type de professionnel peut donc varier d'une centaine d'euros par mois à plusieurs centaines de milliers d'euros.

Voici une fourchette de salaire à titre indicatif :

• salaire d'un beatmaker débutant : entre 20 000 et 25 000 € brut par an (1 300 à 1625 € net par mois).
• salaire d'un beatmaker expérimenté : entre 30 000 et 35 000 € brut par an (1 950 à 2 275 € net par mois)

Il s'agit néanmoins d'un secteur pour lequel la concurrence est rude. Il faudra donc faire preuve de créativité et de persévérance pour réussir à se faire un nom, et atteindre les rémunérations les plus attractives. Les projets musicaux peuvent être achetés auprès du beatmaker, ou générer des droits auprès de la SACEM.

Votre futur environnement de travail

Le quotidien d’un beatmaker s’articule souvent autour du home studio ou du studio professionnel, entouré de consoles, synthétiseurs et écrans d’ordinateur. Vous évoluerez dans une ambiance créative, souvent en solo pour la phase de composition, mais aussi en équipe lors des sessions d’enregistrement ou de brainstorming avec artistes, réalisateurs artistiques et ingénieurs du son. Vos horaires seront irréguliers et dépendent de vos projets, mais l’excitation de participer à la naissance d’un hit compense largement la flexibilité demandée.

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