Comment devenir auto-entrepreneur

Le statut d'auto-entrepreneur est accessible au plus grand nombre. Le régime de la micro-entreprise permet de se lancer rapidement à son compte, que cela soit pour tester une activité, obtenir un complément de salaire ou s'y consacrer à temps plein.
Mis à jour le , publié en mars 2023
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Par Istvan Drouyer
autoentrepreneur

Vous aimeriez en savoir plus sur le statut d'auto-entrepreneur ? Connaître les démarches à effectuer pour lancer votre activité, être au fait de vos obligations en tant que micro-entrepreneur ? Plus de deux millions de Français ont adopté ce régime selon l'URSAAF (Union de Recouvrement des Cotisations de Sécurité Sociale et d'Allocations Familiales). Pourquoi pas vous ?

Qu'est ce qu'un auto-entrepreneur ?

Le statut d'auto-entrepreneur, aussi appelé micro-entrepreneur, a été créé par la loi dite de modernisation de l'économie du 4 août 2008. Celle-ci vise à encourager l'esprit d'initiative des porteurs de projet et la compétitivité de l'économie française. Ce statut correspond à un régime unique et simplifié de création d'entreprise individuelle : il permet à toute personne d'exercer une activité professionnelle indépendante, sans avoir à s'encombrer d'une montagne de formalités administratives pour se lancer ou pérenniser son activité.

Le régime de l'auto-entreprise englobe trois types d'activités :

  • les activités commerciales : elles désignent la vente de biens, de marchandises ou de denrées alimentaires à consommer sur place ou à emporter.
  • les activités artisanales : elles regroupent les activités de fabrication, transformation et réparation de produits nécessitant une intervention manuelle de la part d'un professionnel doté d'un savoir-faire spécifique.
  • les activités libérales : elles incluent toutes les prestations de service d'activités professionnelles non commerciales, non artisanales et non agricoles.

Quels sont les avantages d'être auto-entrepreneur ?

  • La simplicité : les démarches pour créer sa micro-entreprise ou auto-entreprise (les deux appellations renvoyant à la même forme juridique) sont simples et rapides. Même des personnes souffrant de phobie administrative devraient pouvoir arriver à créer leur activité sans encombre !
  • Le statut d'auto-entrepreneur est ouvert à tous types de publics : vous êtes de nationalité française, ressortissant européen, salarié, intérimaire, demandeur d'emploi, étudiant ou retraité ? Vous remplissez les conditions requises pour devenir micro-entrepreneur !
  • la flexibilité : devenir son propre patron, c'est la possibilité d'aménager ses horaires de travail à sa convenance pour les adapter à ses obligations familiales ou personnelles.
  • Des charges sociales réduites par rapport à d'autres formes juridiques plus lourdes (SARL, SASU, SAS...).
  • La possibilité de continuer à travailler à côté et de se dégager un complément de revenus non négligeable.
  • Votre patrimoine personnel est protégé en cas de faillite.
  • Une grande variété de métiers peut s'exercer sous le statut d'autoentrepreneur : que vous souhaitiez devenir coach sportif, menuisier, photographe, jardinier-paysagiste, community manager, consultant en informatique ou développeur web freelance, le régime de la micro-entreprise sera parfaitement adapté pour exercer votre activité à titre principal ou secondaire.

Devenez autoentrepreneur

Quelles sont les qualités requises pour devenir autoentrepreneur ?

Bien que cela dépende du type d'activité choisi, certaines compétences restes propres au statut d'autoentrepreneur :

  • La passion : le fait d'être passionné par ce que vous faites vous aidera à garder votre motivation intacte pour porter votre projet et développer votre activité sur le long terme. Cela renforcera également votre crédibilité aux yeux de vos futurs clients, qui verront en vous un expert dans son domaine.
  • La créativité est une qualité importante, pour faire naître de nouvelles idées et trouver des solutions innovantes afin de répondre aux besoins de vos clients.
  • L'autonomie et le sens de l'organisation : personne ne sera là pour vous dire ce qu'il faut faire à votre place, vous devrez donc apprendre à gérer votre temps, vous fixer des objectifs réalistes et prioriser vos tâches de façon à améliorer votre productivité sans impacter la qualité de votre travail.
  • Le goût du contact et le sens de la communication : de bonnes qualités relationnelles seront essentielles pour établir une relation de confiance avec vos clients, convaincre des prospects de faire appel à vos services ou encore tisser des liens avec des partenaires potentiels.
  • La fibre commerciale : c'est une partie du travail avec laquelle tout le monde n'est pas à l'aise, mais un auto-entrepreneur doit avoir des compétences commerciales et des connaissances de base en marketing pour mieux se vendre ou se faire connaître à travers une prospection ciblée.
  • La maîtrise des outils informatiques : un autoentrepreneur doit être un minimum à l'aise avec les nouvelles technologies de l'information et de la communication, que cela soit pour accomplir ses démarches administratives, échanger avec ses clients par mail ou visioconférence ou travailler sur sa visibilité digitale (réseaux sociaux, site internet, e-réputation).
  • Des connaissances en comptabilité sont les bienvenues, même si le régime de la micro-entreprise ne nécessite pas un haut niveau d'expertise en la matière.

Quelle formation pour devenir autoentrepreneur ?

Pas besoin de diplôme pour devenir auto-entrepreneur, mais il est probable que le projet entrepreneurial que vous avez en tête nécessite l'acquisition de compétences spécifiques. De plus, certaines professions réglementées ne peuvent s'exercer sans diplôme d'Etat ou titre professionnel : infirmier, expert-comptable, avocat, etc. Dans tous les cas, il peut être utile de se former pour développer ses compétences dans son domaine d'activité afin d'améliorer la qualité de ses prestations et se démarquer de la concurrence.

Vous pouvez également suivre une formation d'accompagnement à la création d'entreprise, pour vous assurer de réussir le démarrage de votre activité et être certain d'avoir toute les clés en main pour faire décoller votre chiffre d'affaires. Ces courtes formations à distance ou en présentiel peuvent s'adapter à vos besoins et vous proposer accompagnement sur-mesure en fonction de la nature de votre projet professionnel.

Ces formations contiennent généralement les modules suivants :

  • étude du projet et définition du concept
  • élaboration d'un business plan et analyse du marché
  • choix de la forme juridique de l'entreprise (EURL, EIRL, SA, SARL, SAS, SASU)
  • identification des financements potentiels
  • gestion comptable, administrative et financière
  • prospection et stratégie marketing.

A l'issue de la formation, vous aurez gagné en confiance (en vous et en votre projet) et disposerez de toutes les connaissances et compétences nécessaires pour vous lancer dans cette nouvelle aventure professionnelle, en toute sérénité !

Suivre une formation d'accompagnement à la création d'entreprise

Comment créer sa micro-entreprise ?

La création d'une micro-entreprise est une démarche gratuite et relativement simple, qui peut être effectuée de manière autonome. Depuis le 1er janvier 2023, il faut désormais passer par le Guichet Unique (ou guichet électronique des formalités des entreprises) géré par l'INPI (Institut National de la Propriété Intellectuelle) pour pouvoir créer son entreprise.

Le gros avantage du guichet unique est que vous allez pouvoir remplir l'ensemble des formalités administratives liées à votre activité sur cette plateforme en ligne, ce qui vous facilitera la vie dans la gestion quotidienne de votre auto-entreprise.

Une fois que vous avez créé votre compte, il vous suffit de saisir les informations demandées et joindre les pièces nécessaires à la constitution de votre dossier. Passé un délai de 8 à 15 jours , vous recevrez le numéro SIREN, le numéro unique d'identification de votre entreprise et le numéro SIRET, l'identifiant de chaque établissement qui compose l'entreprise, ainsi que le code APE permettant d'identifier votre branche d'activité principale. A l'issue de ces étapes, les données de votre entreprise sont inscrites dans un registre unique : le RNE (Registre National des Entreprises).

Quelle rémunération pour un autoentrepreneur ?

Chaque travailleur indépendant fixe ses propres tarifs (horaires ou journaliers) en se basant sur des critères comme les prix pratiqués par la concurrence, son niveau d'expertise ou le coût des dépenses liées à son activité. Il convient à ce titre de faire la différence entre le chiffre d'affaires et la rémunération de l'auto-entrepreneur : le chiffre d'affaires désigne la somme des ventes des marchandises ou des prestations de services, tandis que la rémunération correspond à ce que gagne vraiment le micro-entrepreneur, c'est-à-dire le chiffre d'affaires moins les frais liés au développement de son activité ou au versement des cotisations sociales. Les revenus d'un autoentrepreneur sont donc très variables, y compris pour des professionnels proposant les mêmes prestations de service.

En tant qu'auto-entrepreneur, vous pourrez vous dégager un revenu confortable avec un plafond de :

  • 188 700 € pour les activités de commerce
  • 77 700 €  pour les activités libérales et prestations de service.

Quelles obligations pour un auto-entrepreneur ?

Les obligations d'un micro-autoentrepreneur sont réduites au strict minimum :

  • déclaration du chiffre d'affaires tous les mois ou une fois tous les trois mois (y compris si celui-ci est de 0€)
  • régler ses cotisations sociales (contribution à la formation professionnelle, assurance-maladie, allocations familiales, retraite, etc.)
  • tenir un livre de recettes et de dépenses
  • édition et remise d'une facture à chaque client

A noter qu'il n'est pas obligatoire d'ouvrir un compte bancaire spécifiquement dédié à votre activité professionnelle, même si cela peut s'avérer plus pratique ne serait-ce que pour bien faire la distinction entre vos opérations bancaires réalisées en tant que particulier et auto-entrepreneur. En revanche, la création d'un compte professionnel est obligatoire à partir du moment où votre chiffre d'affaires dépasse les 10 000 euros annuels, et cela, sur une durée de deux années consécutives.

Quelles charges sociales pour un micro-entrepreneur ?

Comme tout chef d'entreprise, un auto-entrepreneur doit régler certaines cotisations sociales dont le pourcentage de prélèvement dépendra du type d'activité de la société : cela peut aller d'environ 12% pour la vente de marchandises, à 21% pour les professions libérales classiques. Le paiement de ces charges sociales se fait directement après la déclaration du chiffre d'affaires sur le site de l'URSAAF.

Quelles sont les aides à la création d'entreprise  ?

Plusieurs dispositifs peuvent faciliter le démarrage de votre activité, que cela soit par un accompagnement personnalisé ou un coup de pouce financier :

  • le NACRE (Nouvel Accompagnement pour la Création ou la Reprise d'Entreprise) pour se faire aider pendant les différentes étapes de son projet de création ou de reprise d'entreprise, pendant une durée de trois ans maximum.
  • l'ACRE (Aide à la Création ou à la Reprise d'Entreprise) pour bénéficier d'une exonération partielle de ses charges sociales en début d'activité.
  • l'ARCE (Aide à la Reprise ou à la Création d'Entreprise) permet aux demandeurs d'emploi touchant l'ARE (Allocation Retour à l'Emploi) de recevoir leurs allocations chômage sous forme de capital.
  • le CAPE (Contrat d'Appui au Projet d'Entreprise) permet de recevoir l'aide d'une entreprise ou d'une association de l'étude de la faisabilité de son projet jusqu'au développement de son activité.
  • le CPF (Compte personnel de Formation) pour financer des formations d'accompagnement à la création ou à la reprise d'entreprise éligibles au dispositif.

Comment utiliser votre CPF ?

Micro-entrepreneur : quels conseils pour réussir son lancement d'activité ?

Quelques étapes permettent de se lancer dans l'auto-entreprenariat dans de bonnes conditions. Partez avec toutes les cartes en main pour réussir :

  • Clarifiez votre projet :

Soyez parfaitement au clair sur les détails de l'activité que vous comptez mettre en place, en listant tous les détails et en réalisant une étude de marché et un business plan. Ceux-ci peuvent être simples, mais ils vous permettent de savoir où vous allez et à quoi vous attendre. Estimez vos charges prévisionnelles et vos sources de revenus, surveillez la concurrence pour définir vos tarifs. Créez une offre cohérente avec le marché, que vous présenterez de façon attractive et professionnelle.

  • Prenez contact pour bénéficier de toutes les aides :

Evitez de vous lancer seul, prenez le temps de récolter un maximum d'informations avant votre inscription comme auto-entrepreneur. Si vous êtes demandeur d'emploi, le premier réflexe est de demander un rendez-vous à votre conseiller France Travail. Il pourra vous orienter afin d'accéder aux conseils de professionnels de la micro-entreprise, et faire le point sur les aides financières et les dispositifs auxquels vous avez droit.

Selon l'activité que vous allez développer, vous pouvez également contacter la CCI (Chambre du Commerce et de l’Industrie) pour une activité commerciale, l'URSSAF si vous envisagez une activité de prestations de services, ou la CMA (Chambre des Métiers et de l’Artisanat).

  • Organisez votre travail :

Etre à son compte oblige à savoir gérer son rythme de travail : entre périodes chargées et stressantes et moments de creux où les clients se font rares, il faut savoir s'adapter. Apprenez à planifier vos tâchez et à estimer au plus près le temps qu'elle vous prennent, tout en veillant à préserver votre vie privée. C'est un prérequis pour envisager votre activité sur la durée. Certaines formations courtes sont axées sur les techniques de gestion du temps : si vous pensez en avoir besoin, n'hésitez pas à vous renseigner également de ce côté.

Apprendre à gérer son temps

  • Développez votre réseau et continuez à vous former :

Travailler à son compte implique de consacrer un certain temps à développer sa visibilité et sa légitimité. Selon votre activité, montrez votre savoir-faire en étant actif sur les réseaux sociaux, en contactant d'autres professionnels de votre secteur et en proposant vos services via différentes plateformes ou directement sur le terrain. Pour rester concurrentiel dans des domaines qui évoluent souvent très vite, resservez-vous également des temps de formation : ciblez vos besoins, continuez à faire de la veille et assurez-vous de rester toujours au top niveau via des webinaires, MOOC ou formations en ligne ou en présentiel.

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