Reconversion : d'animateur à Client Lead, le témoignage de Jamel

Facebook, TikTok, Snapchat...Jamel y passe plusieurs heures par jour, non pas durant son temps libre, mais dans le cadre de ses responsabilités professionnelles. En tant que Client Lead, les réseaux sociaux constituent son terrain de prédilection. Il y déploie toute sa créativité et son expertise pour atteindre une audience toujours plus large et engagée en élaborant des campagnes publicitaires ciblées.

De son expérience au pays des kangourous, à sa casquette d'animateur en passant par son intérêt jamais démenti pour le digital, Jamel nous raconte comment il a trouvé sa voie.

Quel est votre parcours de formation initiale ?

J'ai fait un bac STG (Sciences et Technologies de la Gestion) et je me suis orienté vers une licence AES (Administration Economique et Sociale) que j'ai validé. Par la suite, j'ai décidé de partir un peu à l'étranger. Donc j'ai fait un an en Australie !

Quel était l'objectif de ce voyage à l'étranger ?

J'ai fait des petits boulots à droite à gauche, des jobs alimentaires, dans le but d'améliorer mon anglais et de faire une pause dans mes études. Cela m'a également permis de prendre le temps de me renseigner sur ce que je voulais faire, et c'est comme ça que me suis tourné vers le marketing digital. Mais, à mon retour d'Australie, le temps de trouver une formation qui me convenait... et bien, j'ai repris l'animation en parallèle de mes recherches !  J'ai aussi travaillé dans le prêt-à-porter, mais entre guillemets, mon vrai métier, c'était animateur, donc tout ce qui tournait autour des loisirs et de l'accompagnement scolaire.

Quel a été le déclic pour cette reconversion ?

Ma licence était assez générique et, à son issue, il n'y avait pas forcément de métier à la clé, car ce n'était pas une formation professionnalisante, en tout cas qualifiante. C'est pour cette raison que j'ai pris le temps de réfléchir à ce que je voulais faire. Je savais que je voulais me réorienter vers tout ce qui touche au marketing digital car j'ai toujours eu de l'appétence pour les réseaux sociaux et la communication digitale, en particulier le community management. Et puis, de fil en aiguille, j'ai découvert la publicité en ligne et le Social Ads, et j'ai voulu creuser ces sujets.

Comment avez-vous choisi votre formation ?

En revenant d'Australie, j'ai cherché des écoles pour faire une alternance afin de poursuivre par un Master. Cependant, ça n'a pas pu se concrétiser parce que les délais étaient trop serrés pour trouver une entreprise. Perdre une année de plus n'était pas envisageable, même si mon séjour en Australie ne peut pas être considéré comme une perte de temps, mais comme une réelle volonté de ma part.

Finalement, en participant à plusieurs salons pour explorer les différentes formations, j'ai découvert Oreegami grâce à l'association "Nos quartiers ont du talent", qui organise des événements où des professionnels viennent présenter leur métier. Je me suis renseigné et la formation m'a tout de suite parlé parce que c'était une formation assez courte et qui mettait directement l'accent sur la pratique : on était tout de suite dans le bain !

À l'époque, à l'issue des trois mois de formation, on passait des entretiens et, quand on trouvait une entreprise, on finissait directement en CDD pour 6 mois. C'était une formation qui touchait vraiment beaucoup d'aspects intéressants et, en parallèle, je me formais tout seul sur Openclassrooms, en passant des certifications Google, etc. Donc j'essayais de creuser moi par moi-même ce qui pouvait m'intéresser et de consolider toutes ces connaissances.

Est-ce que vous avez rencontré des difficultés particulières pendant votre reconversion ?

En réalité, pas du tout. Ça a été assez fluide pour être honnête. J'avais vraiment, dès le départ, une appétence pour le digital. En soi, je ne considère pas mon parcours comme une reconversion à proprement parler dans le sens où je cherchais juste ce que je voulais faire. Parce que l'animation, c'était vraiment un job étudiant que je faisais en parallèle de mes études et je ne comptais pas faire carrière dans ce domaine.

C'est pour cette raison qu'on peut dire que ça n'a pas été réellement compliqué pour moi. La formation Oreegami a fait office de tremplin : une fois que j'avais mis le pied dans l'engrenage et que j'avais commencé la formation, ça a été une suite logique. Même pour trouver une entreprise, ça a été relativement rapide, j'ai rejoint l'agence Keyade en 2019 et je suis toujours chez eux aujourd'hui.

Utilisez-vous des compétences acquises lors de vos précèdentes expériences dans votre travail actuel ?

L'écoute ! Dans l'animation, on est avec des humains, enfin des petits humains, et il faut vraiment faire preuve d'écoute et d'attention. Je pense que cela fait partie des compétences essentielles dans nos métiers. On doit être à l'écoute de nos clients, chercher à comprendre les enjeux et les besoins de chaque  annonceur pour pouvoir y répondre au mieux. J'ai envie de dire la pédagogie aussi, car, de mon côté, en passant rapidement middle puis senior, j'ai dû encadrer et former des juniors au bout de deux ans d'expérience seulement.

L'aspect formation et partage des connaissances, c'est aussi une facette qui me parle énormément. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai travaillé dans l'animation. Quand j'étais plus jeune, j'ai fréquenté ces centres où l'on m'a toujours aidé à faire mes devoirs et où l'on organisait des activités de loisirs, etc. Ce qui fait que j'ai voulu retransmettre cet état d'esprit aux plus jeunes : cette dimension pédagogique est très importante à mes yeux.

Après, je fais partie d'une génération qui a grandi avec ces outils. J'ai commencé à utiliser des ordinateurs très jeune, dès le collège. C'était l'époque où l'on commençait à avoir des téléphones, même si c'était les débuts et que c'était pas encore des smartphones. On a aussi grandi avec les réseaux sociaux : Facebook, Instagram, etc. Et, pour ma part, j'ai tout de suite eu le réflexe de me créer un compte. Enfin, il faut une certaine curiosité pour exercer ce type de métier car on est dans secteur qui évolue constamment et qu'on peut vite se retrouver dépassé.

Quelles sont vos principales missions en tant que Client Lead ?

Aujourd'hui, je gère un portefeuille client avec lesquels je travaille sur leurs problématiques réseaux sociaux pour les aider dans leur prise de parole sur ces plateformes. Mon rôle consiste à traduire leurs enjeux business en enjeux médias, de répondre à leurs besoins et de remplir leurs objectifs par l'accompagnement qu'on peut avoir sur leurs réseaux sociaux.

On définit des stratégies adaptées aux problématiques de l'annonceur et on identifie les plateformes les plus appropriées pour atteindre leur audience. Aujourd'hui, c'est ça ma mission principale. Après, on pourrait citer de nombreuses missions secondaires qui gravitent autour comme la gestion de leur budget ou encore la relation régie avec les plateformes. En résumé, de nombreux items sont impliqués dans le  Social Ads !

J'ai aussi une brique, non pas de management à proprement dit, parce que je suis pas manager, mais que je qualifierais d'accompagnement des profils juniors. Dans notre équipe, nous fonctionnons généralement par binôme pour chaque client. L'idée, c'est de faire grandir les juniors et de les faire passer middles et seniors pour qu'ils puissent évoluer. Donc aujourd'hui, mon intitulé de poste c'est client lead. En résumé, c'est gérer un client de A à Z et accompagner des consultants plus juniors pour les faire monter en compétences.

Quelles sont vos principales sources de satisfaction ?

D'aider les clients à atteindre leurs objectifs ! Quand on a des briefs, on a toujours ce challenge d'aller répondre et de satisfaire le client.  Les objectifs sont de plus en plus hauts à chaque fois, donc, quand on les remplit, on va se challenger pour en atteindre de nouveaux. C'est ça ma source de satisfaction :  d'accompagner mes clients pour trouver les meilleures combinaisons, les meilleures stratégies pour y parvenir.

Ce qui me satisfait aussi, c'est tout l'écosystème en réalité. Le fait d'échanger avec les différentes régies, trouver de l'inspiration en faisant de la veille pour me tenir au courant de ce qui se passe. C'est comme un puzzle : tu prends des informations par-ci, par-là et, en fonction des briefs que tu as, il va y avoir des associations qui te reviennent "Ah j'ai repéré quelque chose d'intéressant lors de ma veille, je pourrais peut-être le tester pour un client !".

Avez-vous des projets d'évolution ?

L'idée, c'est de continuer à monter en compétences. Aujourd'hui, je suis senior, mais le secteur est tellement vaste, il y a tellement de choses à voir... d'autant plus que c'est un domaine qui évolue  régulièrement. J'aimerais continuer à me perfectionner et passer manager. Parallèlement à cela, j'ai d'autres projets personnels, qui ne sont pas nécessairement liés à mon travail actuel, mais qui reste des projets entrepreneuriaux très axés sur les réseaux sociaux.

Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui souhaitent se reconvertir dans le webmarketing ?

D'oser ! Je sais que j'avais beaucoup de mal au départ à oser interpeller les gens, poser des questions, etc. Aujourd'hui, on a des ressources qui sont géniales, je pense notamment à LinkedIn par exemple. Ça ne coûte rien d'aller faire des recherches de personnes travaillant dans une entreprise qui nous intéresse et de leur envoyer un petit message.

D'être curieux aussi parce que c'est un métier qui évolue tout le temps, donc c'est important de toujours se tenir au courant. Il faut également être motivé, car c'est quand même du travail, même si ce n'est pas le travail le plus compliqué que j'ai eu à faire, au sens physique du terme, on a quand même un confort, on exerce dans des bureaux, etc. Mais travailler dans un environnement confortable peut également demander de l'implication et de la motivation, en particulier dans ce secteur !