5 idées reçues sur le secteur de la petite enfance

Le secteur de la petite enfance compte plus de 400 000 professionnels, parmi eux des assistantes maternelles, des éducateurs de jeunes enfants, des auxiliaires de puériculture, qui ont tous été au moins une fois confrontés aux préjugés que nous allons exposer. Voici un aperçu des principales idées reçues qu'on a l'habitude d'entendre lorsqu'on travaille avec des enfants.
1. Un travail qui consiste à jouer avec les enfants toute la journée
A t'on vraiment besoin de compétences particulières pour faire de la pâte à modeler, jouer au ballon ou lire une histoire ? C'est le discours à peine caricatural que peuvent parfois entendre les professionnels de la petite enfance. Il faut d'abord rappeler que ces jeux s'inscrivent souvent dans un projet pédagogique visant à favoriser le développement psychomoteur, l'autonomie et l'épanouissement de l'enfant.
Si l'on reprend chacun de ces exemples : réaliser une forme en pâte à modeler permet de développer la motricité en même temps que la créativité. Jouer au ballon enseigne la coordination, les règles de jeu en même temps que l'esprit d'équipe. Raconter une histoire permet aux enfants d'enrichir leur vocabulaire, de stimuler leur imagination et d'améliorer leurs capacités d'écoute.
De plus, réduire les métiers de la petite enfance aux activités ludiques et récréatives, c'est aussi vite oublier les responsabilités cruciales de ces professionnels : assurer la sécurité des enfants, répondre à leurs besoins individuels et collaborer étroitement avec les parents. Autant de missions qui nécessitent de réelles aptitudes et ne laissent que peu de place à l'improvisation !
2. Les métiers de la petite enfance ne nécessitent pas de qualification particulière
L'idée que le fameux instinct maternel ou paternel suffirait à être opérationnel une fois sur le terrain reste encore bien ancrée. Seul un cursus adapté à votre projet professionnel vous permettra d'acquérir les compétences requises pour commencer à faire vos premiers dans le domaine.
Rien que le CAP AEPE (Accompagnant éducatif petite enfance), le diplôme de base pour travailler au contact d'enfants, comprend 1204 heures, soit deux ans d'enseignements théoriques agrémentés de périodes de formation en milieu professionnel.
Pour devenir assistante maternelle, il faut par exemple suivre une formation obligatoire et gratuite de 120 heures dont une de 80 heures avant d'être autorisé à accueillir un enfant à domicile. Le métier d'éducateur de jeunes enfants n'est accessible qu'après 3 ans de formation, dont 15 mois de stage, tandis que l'infirmière puériculture doit être titulaire d'un bac+4 pour commencer à prendre soin des tout-petits. Autant d'exemples qui illustrent l'importance de la formation dans le secteur de la petite enfance.
3. Les évolutions de carrière sont limitées
Ces professionnels voient les enfants progresser de jour en jour, pourquoi n'auraient-ils pas eux aussi droit d'évoluer ? Les opportunités en termes d'évolution professionnelle sont plus nombreuses qu'on pourrait le penser dans ce secteur.
Les manières de redonner un second souffle à sa carrière sont multiples : l'expérience est bien sûr un moyen efficace d'arriver à ses fins, mais il existe également d'autres voies. Il est par exemple possible d'évoluer en suivant une formation complémentaire, en profitant des passerelles offertes dans le domaine ou en passant un concours de la fonction publique.
Ces options permettent aux professionnels de la petite enfance d'accéder à des postes à responsabilité (ex : directeur de crèche) ou de se spécialiser (ex : psychomotricien) dans un domaine spécifique en fonction de leurs appétences.
4. Des métiers exclusivement féminins
Statistiquement, il est difficile de le nier : les femmes sont surreprésentés parmi les professionnels de la petite enfance, constituant près de 97% des effectifs dans le domaine. À quand remonte la fois où vous avez entendu parler quelqu'un du métier d'assistante maternelle au masculin ? Il y a d'abord une explication historique : c'est seulement depuis 1983 que les métiers de la petite enfance se sont ouverts aux hommes.
Aujourd'hui, toute personne, indépendamment de son genre, peut s'orienter vers ce secteur porteur. Nul doute qu'une meilleure mixité permettrait de concevoir une éducation plus égalitaire et moins stéréotypée, en offrant des modèles variés aux enfants.
5. La baisse de natalité va entraîner une baisse des recrutements
En 2023, le taux de natalité en France n'a jamais été aussi bas depuis la Seconde Guerre mondiale. Faut-il s'en inquiéter ? Quelles seront les répercussions sur les intentions d'embauche dans le secteur ces prochaines années? Aucun signe de ralentissement n'est observé à ce jour. Les nombreux départs à la retraite des baby-boomers, la diversification des structures d'accueil de la petite enfance et la volonté du gouvernement d'atteindre 200 000 places disponibles d'ici 2030, reflètent un besoin persistant et croissant de professionnels qualifiés.
Je me forme aux métiers de la petite enfance
©Seventyfour - stock.adobe.com
S'informer sur les métiers de Petite-enfance

5 diplômes pour travailler dans la petite enfance

20 métiers adaptés au télétravail

10 métiers pour travailler avec les enfants (avec ou sans diplôme)

30 métiers qui recrutent pour une reconversion en 2024

Travail en crèche : à quel salaire s'attendre ?
