Comment devenir puéricultrice

Accompagner les premiers sourires, les premières nuits, les premières angoisses parentales : et si votre vocation était de veiller sur les tout-petits ? Voici tout ce qu'il faut savoir pour exercer ce métier essentiel.
Mis à jour le , publié en septembre 2021
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Par L'équipe MaFormation
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L'infirmière puéricultrice (ou infirmier puériculteur, bien que la profession soit très largement féminine) est une spécialiste de la santé infantile. Elle s'occupe des activités de soins, d'éducation et de prévention auprès des enfants, de la naissance à l'adolescence.

Contrairement à l'auxiliaire de puériculture ou à l'assistante maternelle qui ont des missions différentes et des formations plus courtes, la puéricultrice détient un diplôme d'État de niveau bac+4 et exerce des fonctions médicales.

Quel est le rôle d’une puéricultrice ?

La puéricultrice pose des diagnostics de santé et évalue le développement de l'enfant. Son rôle varie considérablement selon son lieu d'exercice :

En milieu hospitalier, elle intervient dans :

  • Les services de pédiatrie générale ou de chirurgie infantile
  • La réanimation néonatale
  • Les urgences pédiatriques
  • Les services spécialisés (cancérologie, pédo-psychiatrie, neurologie)
  • Les maternités, où elle accompagne les jeunes parents sur l'allaitement, les soins du nouveau-né et le développement du nourrisson

En PMI (Protection Maternelle et Infantile), ses missions s'orientent davantage vers :

  • Les consultations à domicile en période postnatale
  • Le soutien et les conseils aux parents (hygiène, diététique, éducation, éveil)
  • Le dépistage précoce des troubles visuels, auditifs ou psychomoteurs
  • La détection de situations familiales ou sociales à risque

Dans les structures d'accueil (crèches, haltes-garderies), elle coordonne les équipes et garantit le bien-être et la sécurité des enfants accueillis.

Devenez puéricultrice

 Quelles sont les qualités requises pour devenir puéricultrice ?

Tour d’horizon des compétences clés que vous devrez développer tout au long de votre carrière de puéricultrice.

Les soft skills

  • L’amour des enfants : Cela semble évident, mais travailler quotidiennement auprès de nourrissons, tout-petits et adolescents exige une réelle appétence pour le contact avec les enfants. Si les pleurs ou l'agitation vous épuisent rapidement, mieux vaut s'orienter vers un autre domaine !
  • Une curiosité professionnelle : Le domaine de la petite enfance évolue continuellement : nouvelles méthodes de soins, rapports de santé publique, innovations en matière de développement... La puéricultrice doit actualiser régulièrement ses connaissances et s'intéresser à des patients qui ne communiquent pas toujours avec des mots.
  • Un sens de l’observation aiguisé : Déceler en amont un retard psychomoteur, un trouble du développement ou des signes de maltraitance demande une vigilance permanente et une capacité à lire les signaux subtils du comportement infantile.
  • Une grande empathie : Accompagner les enfants, c'est aussi soutenir leurs parents ou tuteurs légaux, parfois confrontés à des difficultés, des angoisses ou des épreuves. L'empathie facilite la création d'un lien de confiance indispensable.
  • Un réel sens de la pédagogie : Les missions de prévention (dans les écoles, les centres de santé, les structures d'accueil) exigent de savoir transmettre des messages clairs et de faire adhérer son public aux bonnes pratiques.
  • Un bon esprit d’équipe : cette compétence facilite la collaboration avec de multiples métiers (sage-femmes, éducateurs de jeunes enfants et travailleurs sociaux) nécessite de comprendre le rôle de chacun et de communiquer de façon claire et professionnelle

Les compétences techniques incontournables

  • Maîtrise des techniques de soins pédiatriques : vous devez savoir réaliser des gestes techniques spécifiques aux enfants (pose de perfusion sur un nourrisson, surveillance des paramètres vitaux, administration de médicaments adaptée au poids) qui diffèrent des soins adultes par leur délicatesse et leur précision
  • Connaissance approfondie du développement de l'enfant : comprendre les étapes normales du développement psychomoteur, cognitif et affectif vous permet d'identifier rapidement des anomalies et d'orienter vers les spécialistes appropriés
  • Compétences en éducation à la santé : savoir concevoir et animer des séances de prévention sur l'alimentation, le sommeil ou la sécurité demande des capacités pédagogiques et une bonne connaissance des recommandations officielles de santé publique

Les autres compétences techniques à ne pas oublier

  • gestion des urgences pédiatriques : être capable de réagir rapidement face à une détresse respiratoire, une convulsion fébrile ou un arrêt cardiaque chez l'enfant peut sauver des vies dans les services hospitaliers ou en PMI
  • utilisation des outils de suivi médical : maîtriser les logiciels de dossier patient informatisé, les carnets de santé dématérialisés et les outils de surveillance du développement facilite le travail en équipe pluridisciplinaire.

 Quelle formation pour devenir puéricultrice ?

Devenir puéricultrice nécessite un parcours en deux temps : obtenir d'abord un diplôme d'État d'infirmier ou de sage-femme, puis se spécialiser via le Diplôme d'État de puériculture.

Avant toute spécialisation, vous devez détenir :

  • le Diplôme d'État d'infirmier (DEI) : formation en 3 ans accessible après le bac via Parcoursup, au sein d'un Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI)
  • ou le Diplôme d'État de sage-femme : formation en 5 ans après le bac, dont une première année en parcours spécifique santé (PASS ou L.AS) puis 4 ans en école de maïeutique

Le concours pour entrer en école de puériculture

Une fois votre diplôme d'infirmier ou de sage-femme obtenu, vous devez réussir le concours d'admission qui comporte :

  • une épreuve d'admissibilité écrite : Questions à Choix Multiples (QCM) et Questions à Réponses Ouvertes et Courtes (QROC) portant sur vos connaissances infirmières
  • une épreuve d'admission orale : analyse d'une situation professionnelle infirmière (20 minutes de préparation), suivie d'un exposé de 10 minutes et d'un entretien de 10 minutes avec le jury sur vos motivations

La formation en école de puériculture

La formation en école de puériculture dure 12 mois. Elle se compose d’un enseignement théorique et d’un enseignement clinique (stages pratiques) répartis selon un cadre national fixé par arrêté.

L'enseignement théorique (800 heures) couvre trois grands domaines : la connaissance de l'enfant sain et malade (naissance, développement, besoins alimentaires, pathologies, protocoles de soins), la promotion de la santé (sociologie familiale, santé publique, hygiène collective) et le cadre juridique et professionnel (droits de l'enfant, organisation sanitaire et sociale).

L'enseignement pratique (700 heures) se déroule sous forme de stages en néonatalogie, pédiatrie hospitalière, maternité, PMI et structures d'accueil comme les crèches. La validation du diplôme repose sur une évaluation continue des stages, trois épreuves écrites réparties sur l'année et des épreuves finales comprenant un projet professionnel de fin d'études et un projet d'action d'éducation à la santé.

 Quelle formation continue pour devenir puéricultrice ?

Pour devenir puéricultrice, seul le DE (Diplôme d'Etat) de puériculture vous autorise à exercer en tant que telle. Il est possible de choisir la voie de la formation continue, dans le cadre d’une évolution professionnelle. On pense notamment aux infirmières et infirmiers qui souhaitent se spécialiser en puériculture.

Divers financements sont possibles : il existe le CPF (Compte Personnel de Formation), qui vous permet d'acquérir des droits à la formation tout au long de votre carrière (500 € par an), mais vous pouvez aussi solliciter votre employeur actuel si cette évolution de carrière a du sens pour votre projet professionnel mais aussi pour la structure qui vous emploie.

Par ailleurs, dans le cadre d’une reconversion, il existe le PTP (Projet de Transition Professionnelle). Ce dispositif permet aux salariés en poste de suivre une formation certifiante (pendant ou en dehors du temps de travail) pour changer de métier ou de profession par la suite. L’avantage de ce dispositif (instauré depuis moins de 3 ans) réside dans le maintien du salaire et la prise en charge des frais pédagogiques, à condition, bien sûr, de remplir certaines conditions.

D’autre part, la formation continue des puéricultrices passe aussi par des formations spécialisées, pour faire évoluer leur carrière professionnelle. Les organismes de formations proposent diverses thématiques de formation autour de la puériculture. À titre d’exemple, il existe des formations axées autour de l’alimentation, du soin et bien-être, de la gestion des modes d’accueil, de la communication, la psychologie et les sciences comportementales ou encore au sujet de l’exercice professionnel de la puéricultrice.

Les perspectives d'évolution pour votre carrière

Le métier de puéricultrice offre de nombreuses possibilités d'évolution, tant en termes de responsabilités que de spécialisation ou de changement d'environnement professionnel.

  • puéricultrice coordinatrice ou directrice de crèche : après quelques années d'expérience, vous pouvez prendre en charge la gestion d'une structure d'accueil (recrutement, budget, projet pédagogique) en suivant une formation complémentaire en management
  • cadre de santé puéricultrice : en passant le concours de cadre de santé (accessible après 4 ans d'exercice) suivi d'une formation d'un an, vous accédez à des fonctions d'encadrement d'équipes dans les services hospitaliers
  • puéricultrice de PMI référente : avec l'expérience, vous pouvez devenir référente technique au sein d'une PMI et coordonner l'action des équipes sur un territoire
  • formatrice en école de puériculture ou en IFSI : si la transmission vous attire, vous pouvez devenir enseignante auprès des futurs professionnels de santé après une formation pédagogique complémentaire
  • puéricultrice spécialisée : vous pouvez vous orienter vers des domaines pointus (néonatalogie, cancérologie pédiatrique, handicap) en accumulant de l'expérience et en suivant des formations spécifiques
  • consultante en lactation ou en périnatalité : certaines puéricultrices se spécialisent dans l'accompagnement à l'allaitement ou la prévention périnatale et développent une activité libérale de conseil

Quel est le salaire d’une puéricultrice ?

  • Débutant : 24 000 – 29 000 euros brut par an, soit entre 1 600 et 1 900 euros net par mois
  • À partir de 5 ans d'expérience : 28 000 – 33 000 euros brut par an, soit entre 1 856 et 2 188 € net par mois ;

Votre salaire de puéricultrice varie selon plusieurs critères. Dans la fonction publique hospitalière, vous bénéficiez d'une grille indiciaire qui fait évoluer votre rémunération régulièrement avec l'ancienneté. En fin de carrière, vous pouvez atteindre environ 3 100 euros brut mensuels.

Le type de structure influe également sur votre rémunération. Dans le secteur privé (crèches privées, cliniques), les salaires peuvent être légèrement supérieurs à ceux du public, mais les avantages sociaux diffèrent. Les puéricultrices exerçant en libéral (à domicile ou en PMI) ont des revenus variables selon leur volume d'activité.

La localisation géographique joue aussi un rôle : exercer en Île-de-France ou dans les grandes métropoles offre généralement des rémunérations plus élevées qu'en zone rurale, en raison du coût de la vie et de la demande plus forte.

Enfin, les responsabilités assumées impactent directement votre salaire. Une puéricultrice coordinatrice ou cadre de santé gagne significativement plus qu'une puéricultrice de terrain, avec des rémunérations pouvant atteindre 3 500 à 4 000 euros brut mensuels.

 Votre futur environnement de travail

La puéricultrice évolue au sein d'équipes pluriprofessionnelles dont la composition varie selon la structure dans laquelle elle travaille :

  • En milieu hospitalier, elle collabore étroitement avec des médecins spécialistes (pédiatres, chirurgiens pédiatriques en orthopédie, traumatologie ou ORL), des infirmiers et des auxiliaires de puériculture.
  • En maternité et en réanimation néonatale, elle travaille main dans la main avec les sages-femmes pour assurer le suivi des nouveau-nés et l'accompagnement des jeunes parents.
  • En PMI, son réseau professionnel s'élargit aux éducateurs de jeunes enfants, aux travailleurs sociaux et aux psychologues, permettant une prise en charge globale des familles.
  • En structure d'accueil comme les crèches, elle coordonne des équipes composées d'auxiliaires de puériculture, d'éducateurs de jeunes enfants et d'agents de service, garantissant ainsi le bien-être et la sécurité des enfants accueillis.

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