Comment devenir sophrologue

Le secteur du bien-être est en plein essor en France, avec un large éventail de métiers accessibles à différents niveaux d'études. Parmi ces opportunités, le métier de sophrologue suscite un intérêt croissant auprès d'une clientèle diversifiée (enfants, adolescents, adultes, personnes âgées) qui cherchent à être mieux dans leur corps et dans leur tête.
Qu'est-ce que la sophrologie ?
Créée par Alfonso Caycedo dans les années 1960, un neuropsychiatre espagnol, la sophrologie compte aujourd'hui de nombreux adeptes à travers le monde. Cette discipline encourage l'individu à prendre du recul sur une situation donnée et à changer son regard sur lui-même et le monde qui l'entoure afin de libérer son plein potentiel. La sophrologie s'est rapidement imposée comme une alternative possible pour améliorer la santé physique, mentale et émotionnelle des individus en complément de la médecine traditionnelle.
Dans un cabinet, en entreprise, à l’hôpital ou à domicile, le sophrologue réalise des séances individuelles ou collectives, qui sont composées de temps d’échange et de pratique d’exercices de sophrologie. En tant qu’animateur de ces séances, le sophrologue doit être capable d'établir une connexion avec ses patients et de créer une relation de confiance.
Quel est le rôle d'un sophrologue ?
Le sophrologue accompagne ses patients afin d'améliorer leur bien-être et leur qualité de vie, dans une logique d'épanouissement personnel. Il commence par identifier leurs problématiques, afin de mettre en place un accompagnement sur-mesure adapté à leurs besoins. Ses séances s'articulent autour de techniques de relaxation, de respiration et de visualisation, qui pourront être complétées par des exercices à pratiquer chez soi.
L'ensemble de ses actions et préconisations poursuivent un seul et même objectif : aider ses patients à mieux gérer leurs émotions et à mieux prévenir ou affronter certains maux du quotidien (troubles du sommeil, stress, anxiété, phobies, etc.). Le sophrologue assure un suivi personnalisé de ses clients sur plusieurs semaines ou plusieurs mois, afin de constater leurs progrès et d'ajuster son programme si nécessaire. Il doit aussi veiller à ce que chaque client puisse pratiquer ses méthodes de travail et les appliquer de manière autonome.
La prévention est au cœur du métier de sophrologue, et son travail ne se substitue en aucun cas à celui d'un médecin ou d'un autre professionnel de santé chargé de diagnostiquer et traiter les maladies, les pathologies et les symptômes associés de ses patients.
En dehors des temps d’accompagnement, le sophrologue effectue également :
- la gestion de son planning de rendez-vous
- l’information auprès de sa clientèle (méthode, déroulé des séances, etc.)
- la facturation et l’encaissement
- la gestion de sa communication
- la mise en œuvre de sa prospection
- le cas échéant, la gestion des démarches liées à son statut d’indépendant.
Quelles sont les qualités requises pour devenir sophrologue ?
Tourné vers les autres, le métier de sophrologue requiert un ensemble de compétences pour accompagner efficacement ses patients dans leur quête de bien-être.
Une bonne aisance relationnelle
Animé par sa volonté d'aider les gens à se sentir mieux dans leur vie quotidienne, le sophrologue est avant tout une personne dotée d'une véritable capacité d'écoute, d'un grand sens de l'empathie et d'une extrême bienveillance. Ces qualités humaines sont d'une grande importance pour pouvoir se mettre à la place de ses patients, instaurer une relation de confiance avec ces derniers et leur proposer le meilleur accompagnement possible.
Un large éventail de compétences techniques
Outre ses qualités relationnelles, le sophrologue doit posséder un certain nombre de connaissances théoriques et compétences techniques pour assurer ses tâches quotidiennes. Il doit notamment maîtriser les fondamentaux de la psychologie, de l'anatomie, mais aussi connaître les techniques d'animation de groupe. Il peut aussi s'ouvrir à une grande variété de disciplines complémentaires telles que le yoga, la PNL (programmation neurolinguistique) ou l'hypnose.
Des compétences en gestion
Si vous décidez de devenir sophrologue en profession libérale (auto-entrepreneur), vous devrez faire preuve d'autonomie et d'un grand sens de l'organisation pour assurer la gestion quotidienne de votre entreprise, qu'il s'agisse des tâches administratives en lien avec votre activité (comptabilité, finance, prospection, etc.) ou de la planification de vos séances avec les patients.
Quels études et diplômes pour devenir sophrologue ?
La profession de sophrologue n'est pas réglementée, ce qui signifie qu'aucun diplôme ou niveau de formation n'est nécessaire pour pouvoir exercer ce métier. On observe toutefois une professionnalisation du métier avec la création relativement récente du titre professionnel de sophrologue (bac+2) inscrit au RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles), une formation certifiante de moins d'un an permettant d'acquérir toutes les compétences nécessaires pour pratiquer la sophrologie dans les règles de l'art.
Le titre professionnel de sophrologue comprend 3 blocs de compétences :
- Application du cadre d'accompagnement sophrologique d'une personne ou d'un groupe
- Animation de séances de sophrologie en lien avec le champ d'application du projet d'accompagnement
- Gestion de son activité de sophrologie.
Même s'il n’existe pas de diplôme d’État de sophrologue ni de Master, il arrive que certains diplômes universitaires soient délivrés. La Chambre Syndicale de la Sophrologie indique toutefois qu’ils n’ont pas la même valeur ou reconnaissance que les autres diplômes d’université comme la licence ou le doctorat.
De nombreux organismes et écoles de sophrologie enseignent la discipline, et l’offre de formation est très diverse. Il existe différents courants de sophrologie. En fonction des affinités de l’étudiant pour l’un de ces courants, il est possible de choisir parmi les quatre grands types d'écoles de sophrologie suivants :
- les écoles caycédiennes affiliées à la fédération Alfonso Caycedo (fondateur de la sophrologie),
- les écoles non caycédiennes
- les écoles de "pseudo-sophrologie" dont la formation mélange différentes techniques de relaxation, de visualisation et diverses autres théories,
- les écoles d'inspiration caycédienne qui s'inspirent de la sophrologie caycédienne sans être affiliées à la fédération Alfonso Caycedo.
Aucun prérequis n’est demandé pour commencer une formation de sophrologue, les personnes s’orientant vers cette profession proviennent en effet de tous horizons, ce qui en fait un métier tout à fait adapté pour une reconversion professionnelle.
Quelle formation continue pour les sophrologues en activité ?
S'engager dans une formation continue en vue d'acquérir de nouvelles compétences est une stratégique gagnante, indépendamment du secteur dans lequel on évolue. En tant que sophrologue, il peut être judicieux de se former dans des domaines aussi différents que la réflexologie, l'hypnose, la nutrition ou l'art-thérapie, afin de mieux répondre aux besoins de ses patients. Vous pouvez opter pour une formation à distance afin de profiter d'une grande liberté d'apprentissage. N'oubliez pas que vous avez la possibilité d'utiliser votre CPF (Compte personnel de Formation) pour financer votre formation en sophrologie, si celle-ci est éligible au dispositif.
Quel est le statut du sophrologue ?
Le sophrologue peut travailler au sein d'un établissement de santé ou de bien-être avec le statut salarié. Toutefois, selon la Chambre Syndicale de la Sophrologie, ce professionnel exerce majoritairement en libéral dans son propre cabinet.
Depuis le mois d’avril 2013, les sophrologues sont considérés par l’INSEE comme des professions libérales non réglementées car elles ne sont soumises à aucun ordre professionnel.
Le sophrologue ne peut légalement procéder à aucun acte médical, tel qu'un diagnostic, un traitement médical ou la prescription de médicaments. C’est pourquoi les sophrologues ne disposent pas de n° Adeli, qui est réservé aux professions de santé réglementées.
Quelle évolution pour un sophrologue ?
Le sophrologue peut avant tout s'orienter vers des projets professionnels, et le développement de nouvelles compétences au cours de sa carrière.
Voici quelques exemples d'évolution :
- ouvrir son propre cabinet de sophrologie après plusieurs années d'exercice
- se former à d'autres courants de la sophrologie
- se former à l'hypnose, la reikologie, la pleine conscience...
- proposer des séances de kinésithérapie en parallèle des consultations de sophrologie pour les sophrologues à temps partiel
- devenir formateur et enseigner la sophrologie dans des écoles ou des centres de formation.
Quel est le salaire d'un sophrologue ?
Le salaire d'un sophrologue varie selon le nombre de consultations effectuées. Le coût d'une consultation est estimé entre 40 et 80 €, selon la région et l'expérience du sophrologue.
La constitution d'une clientèle peut prendre un certain temps, et il n'est pas rare qu'un sophrologue exerce une autre activité afin de se dégager des revenus pour pouvoir vivre confortablement. Ainsi, en fonction du nombre de rendez-vous qu'il peut assurer par semaine, la rémunération du sophrologue peut fluctuer entre 1500 et 2000 euros net par mois, voire (beaucoup) plus s'il jouit d'un excellent bouche à oreille et qu'il est reconnu pour son expertise.
Comment financer sa reconversion de sophrologue ?
Vous avez la possibilité de financer votre formation de sophrologue à l’aide de votre Compte personnel de Formation (CPF), si celle-ci est bien inscrite parmi les formations éligibles. En fonction de votre situation, France Travail ou votre employeur peuvent vous apporter une aide financière afin de faciliter votre accès ou retour à l’emploi.
> En savoir plus sur le coût d'une formation de sophrologue
© kint_rin - stock.adobe.com