Reconversion : un Français sur deux y songe (sans forcément passer à l'action)

Le temps où l'on pouvait faire carrière au sein de la même entreprise semble bel et bien révolu. Aujourd'hui, changer de métier n'est plus l'exception, mais presque la règle. Chaque année, les enquêtes sur la reconversion confirment cette tendance : les Français sont de plus en plus nombreux à redéfinir leurs priorités et à vouloir s'envoler vers de nouveaux horizons professionnels.

L'étude réalisé par l'éditeur de solutions RH, Lucca, en collaboration avec l'institut Augmented Talent, et publié fin septembre, met en lumière un chiffre marquant : un Français sur deux envisage de changer de métier.

Quelles sont les principales raisons qui poussent ces salariés à redessiner les cartes de leur avenir professionnel ? Comme le montre l’étude, les motivations sont diverses et varient selon le profil des salariés.

Des aspirations à la reconversion qui varient selon le profil des salariés

Les plus jeunes semblent avoir pleinement intégré l’idée qu’une carrière n’est plus forcément linéaire. Ils sont 60% à envisager un changement de métier. Un état d’esprit partagé par les plus diplômés (bac+5) puisqu’ils sont 59% à vouloir se reconvertir.

L’étude identifie quatre types de profils de salariés, chacun avec une perception distincte de la reconversion :

• Le profil "découragé" : il s’agit de salariés insatisfaits de leur situation professionnelle, mais pour qui la reconversion semble être un véritable parcours du combattant, souvent perçu comme difficile à entreprendre (37%)
• le profil "déterminé" : il regroupe les salariés mécontents de leur emploi actuel, mais qui ne doutent pas de leur capacité à embrasser une nouvelle carrière (17%)
• le profil "pragmatique" : il s’agit de salariés globalement satisfaits de leur travail, mais qui restent ouverts aux nouvelles opportunités et n’hésiteraient pas à changer d’emploi si une meilleure occasion se présentait (33%)
• le profil "préoccupé : ce groupe rassemble des salariés satisfaits de leur condition actuelle, mais qui s’inquiètent des évolutions de leur métier et de leur capacité à s’adapter à ces changements plus ou moins brutaux (12%)

Le manque d'accompagnement à la formation pointé du doigt

Quête de sens (et/ou d’un meilleur salaire), aspiration à plus d'indépendance, besoin d'un meilleur équilibre entre vie pro et vie privée... Les raisons d’envisager une reconversion professionnelle ne manquent pas. Parmi elles, l’étude met en avant l’incapacité à développer de nouvelles compétences, que ce soit pour évoluer dans son poste, ou tout simplement s’adapter aux exigences du marché.

Les chiffres sont alarmants :  73% des salariés estiment avoir besoin d’acquérir de nouvelles compétences, mais seulement 20% osent aborder le sujet avec leur manager. Au total, c’est plus de la moitié des salariés (52%) qui disent ne pas se sentir accompagnés dans le renforcement ou le développement de leurs compétences.

En privilégiant le recrutement au détriment du développement de leurs collaborateurs, les entreprises s’exposent à une perte de savoir-faire et prennent le risque de contribuer à la démotivation et au désengagement de ces derniers, jusqu’à les voir partir vers de nouvelles opportunités.

Au 1^er trimestre 2024, ils étaient 478 000 à avoir démissionné, selon les données fournies par la DARES. Difficile de prédire si la tendance sera à la hausse pour une année marquée par un contexte économique et politique incertain, propice à l'instabilité et à la prudence.

Face aux risques liés à un changement de trajectoire professionnelle, il existe heureusement tout une palette d'outils pour sécuriser cette transition. Parmi eux, on retrouve des dispositifs comme le bilan de compétences, qui permet d'évaluer ses aptitudes et d'identifier un projet en phase avec ses aspirations, ainsi que l'enquête métier, toujours utile pour recueillir des témoignages de professionnels et se faire une idée plus précise d'un secteur d'activité ou d'un poste en particulier.

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