Comment devenir famille d'accueil

Être famille d’accueil est un métier visant à accueillir chez soi des mineurs séparés de leur famille : dans le cadre de la protection de l’enfance, ils sont alors confiés pour une durée déterminée. Ce type de démarche fait suite à une décision du Juge des enfants, l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance) pouvant ensuite décider d’un placement en famille d’accueil.
L’assistant familial, formé et agréé par le Conseil départemental, hébergera l’enfant et sera rémunéré durant cette période. Il peut accueillir à son domicile des enfants de 0 à 21 ans, qui lui sont confié pour une durée allant de quelques mois à plusieurs années. Il est nécessaire de bien se renseigner sur les démarches permettant de devenir famille d'accueil, les conditions à remplir étant nombreuses pour obtenir l'agrément.
Quel est le rôle d’un assistant familial ?
Dans la mesure du possible, le maintien d’un enfant au sein de sa famille est toujours privilégié. Mais dans les cas où la situation s'avère trop compliquée, que les parents ne peuvent plus assumer leur rôle et que l’enfant n’est plus en sécurité, un placement peut être décidé par les services sociaux. Pour une durée qui sera adaptée selon chaque cas, il sera placé au domicile d’une famille d’accueil, c’est-à-dire auprès d’une personne qui pratique le métier d’assistant familial et peut accueillir jusqu’à trois enfants maximum.
Grâce à des conditions adaptées qui contribuent à son développement, l’enfant peut continuer à évoluer dans un lieu de vie sain et équilibré. Pour être assistant familial, quelques prérequis s’imposent :
- Il est très important que l’ensemble de la famille soutienne ce projet de vie, qui implique une disponibilité permanente de la part de l’assistant familial,
- Le logement doit être adapté à l’accueil d’enfants et sécurisé,
- Il faut avoir suivi un parcours permettant l’obtention de l’agrément, délivré par le Conseil départemental,
- Des capacités éducatives sont requises, afin d’accompagner les enfants et les aider à traverser des situations familiales délicates,
- La famille d’accueil communique également avec les parents et les organismes qui gèrent le suivi de l’enfant, dans le but de garantir son bien-être.
Quelles sont les qualités essentielles pour devenir famille d’accueil ?
L’assistant familial a pour mission d’aider l’enfant à grandir, tout en respectant son identité et son histoire familiale. Pour cela, certaines compétences sont indispensables :
Une aptitude à dialoguer
L’assistant familial ne travaille pas seul, mais en collaboration avec des spécialistes de l’aide sociale tels que des assistantes sociales, psychologues ou autres référents selon le dossier de l’enfant. L’objectif d’une famille d’accueil est aussi de faciliter les rencontres entre l’enfant et sa famille d’origine, en fonction des conditions définies par le service d’accueil familial : l’idée reste toujours de favoriser un retour de l’enfant dans sa famille, dès lors que la situation le permet.
Une implication permanente
La famille d’accueil est là pour aider chaque enfant à retrouver un environnement stable, dans lequel il pourra s’épanouir. Selon son âge, il sera accompagné afin de gagner en autonomie et sa scolarité sera suivie (aide aux devoirs, réunions avec les professeurs, etc.). L'assistant familial doit savoir poser un cadre et faire accepter certaines règles de vie, que l'enfant n'a peut-être pas connu auparavant.
Sécuriser les enfants et assurer leur confort
Responsable de la santé de l’enfant, la famille d’accueil assure l’accès aux soins médicaux et offre des conditions de vie dignes et adaptées aux besoins. L’enfant est intégré au sein de la famille, où des règles claires lui permettent de trouver sa place. Il doit bénéficier de sa chambre ou d’un espace à lui, qui contribuera à son bien-être.
Savoir trouver l’équilibre entre attachement et prise de recul
Le métier d’assistant familial est un pilier très important pour aider les jeunes en difficulté : ils peuvent y trouver le réconfort et l’affection nécessaires, en étant également encouragé dans les interactions sociales. La famille d’accueil apporte son expérience et son énergie pour accompagner l’enfant sur une période donnée, tout en favorisant sa future indépendance.
Quelles étapes pour devenir famille d’accueil ?
Accessible sur diplôme d’Etat, ce métier donne lieu à un contrat de travail et à une rémunération. Pour pouvoir solliciter l’agrément, il faut être de nationalité française (ou ressortissant d’un pays de l’UE ou titulaire d’un titre de séjour), ne pas avoir fait l’objet de condamnation pénale et fournir un certificat médical d’aptitude au métier.
Avant de solliciter un agrément pour la première fois, il est conseillé de se renseigner auprès du Conseil départemental et de participer à une réunion d’information : cela permet d’être sûr de ses choix et de savoir concrètement ce qu’implique le fait de devenir famille d’accueil. Vous pourrez ensuite remplir le formulaire Cerfa dédié, puis envoyer votre dossier complet au Conseil départemental. Celui-ci a ensuite 4 mois pour instruire la demande. Une enquête est réalisée par l’ASE, les services sociaux et la PMI (Protection Maternelle et Infantile) : plusieurs visites seront réalisées à votre domicile, suivies d’un entretien avec un psychologue. L’objectif est de vérifier que tous les critères d’agrément sont respectés et que la famille d’accueil est prête à s’engager sur la durée.
Lorsque la demande est acceptée, vous recevez une attestation d’agrément valable 5 ans et précisant le nombre d’enfants que vous êtes autorisé à accueillir. Avant de prendre en charge un premier enfant, il vous faudra suivre une formation de 60 heures. Par la suite, une seconde formation de 240 heures complétera vos compétences : à suivre sur une durée de 18 à 24 mois, elle permet de présenter le Diplôme d’État d’Assistant Familial (DEAF).
L’obtention de ce diplôme national, bien que non obligatoire pour exercer, permet un renouvellement automatique de l’agrément sans limitation de durée. Il est également possible d’accéder à ce diplôme via la VAE (Validation des Acquis de l’Expérience).
Quels sont les droits et les devoirs de l’assistant familial vis-à-vis de l’enfant ?
Le principal devoir d’une famille d’accueil est de fournir à chaque enfant des conditions de vie leur assurant sécurité et épanouissement. Généralement, les parents biologiques de l’enfant conservent leurs droits et devoirs : il s’agit de l’autorité parentale. L’assistant familial doit ainsi solliciter leur accord dans certaines circonstances (consulter un médecin, autoriser les sorties le soir, participer à un voyage scolaire, etc.). La famille d’accueil doit également :
- Aider l’enfant dans sa vie quotidienne et garantir son bien-être, physique comme moral,
- Exercer un rôle éducatif tout en restant bienveillant, à l’écoute, sans jugement et en respectant les choix personnels qui ont été fait par l’enfant et sa famille (valeurs, orientation scolaire, etc.),
- Respecter le devoir de réserve : les informations à caractère personnel concernant l’enfant ne seront pas divulguées.
Dans le cadre de ses fonctions, l’assistant familial possède également certains droits, notamment :
- L’accès aux bénéfices de l’Assurance maladie et au régime général de retraite,
- Le droit d’accéder à la formation, initiale ou continue,
- L’obtention de congés mensuels.
Des contrôles ont lieu régulièrement au domicile, en vue de s’assurer des bonnes conditions de vie de chaque enfant accueilli.
Peut-on travailler en parallèle lorsque l’on est famille d’accueil ?
Si le secteur médico-social est actuellement porteur d'emplois, notamment dans les grandes villes, il n’est pas facile pour une famille d’accueil d’évaluer ses revenus sur la durée. D’autant qu’en début d’activité, un assistant familial ne pourra accueillir qu’un seul enfant. Il peut ainsi être autorisé à cumuler plusieurs emplois, sous certaines conditions. Il faudra ainsi obtenir l’accord de l’employeur, en justifiant que le second emploi ne représente qu’un complément et ne nuit en aucun cas à l’accueil des enfants à domicile.
Ce métier implique une grande disponibilité sur une forte amplitude horaire : une solide organisation est incontournable ! Avoir exercé comme assistant familial peut également ouvrir des portes selon les envies d’évolution de chacun : il est possible par la suite d’envisager le passage d’un diplôme d’État, afin d’intégrer certains métiers médico-sociaux tels qu’éducateur spécialisé ou auxiliaire de puériculture.
Comment est rémunéré un assistant familial ?
Employés par le Conseil Général de leur région, ou parfois par des instituts privés associatifs avec l'autorisation du département, les assistants familiaux ont le statut de salarié et bénéficient d’un régime fiscal spécial. La rémunération est calculée en fonction du nombre d'enfants accueillis et de leur temps de présence. Le salaire varie aussi selon le lieu d’habitation, puisque c’est le Conseil départemental qui fixe le montant de rémunération.
Pour un enfant accueilli, la rémunération sera au minimum équivalente à un Smic mensuel (1 766,92 € brut), déduit des cotisations sociales. A cela s’ajoute une indemnité complémentaire, appelée « indemnité d'entretien », qui permet de compenser les frais d’hébergement, d’alimentation, de loisirs, etc. Pour chaque accueil supplémentaire, les parts équivalent au minimum à 70 fois le Smic horaire mensuel, soit 815,50 € brut par enfant.
Accueillir chez soi un enfant placé est un véritable métier, qui suppose un engagement fort. Les familles d’accueil sont le principal dispositif d’hébergement pour les enfants confiés à l’ASE. Une famille d’accueil peut parfois bénéficier d’une majoration pour sujétion : cette indemnité est versée en cas de risques ou de contraintes particulières, par exemple lorsqu’un enfant nécessite certains soins spécifiques. Dans les cas où l’employeur n’a plus d’enfants à confier sur une durée de 4 mois ou plus, une indemnité d’attente est versée en compensation.
©zinkevych – stock.adobe.com