Comment devenir cuisiniste

Pour créer la cuisine sur-mesure dont ses clients rêvent, le cuisiniste allie le côté fonctionnel qu’une cuisine doit avoir, avec notamment l’électroménager, les espaces de rangement ou encore les placards, et l’aspect esthétique de la cuisine.
Quel est le rôle d’un(e) cuisiniste ?
Le cuisiniste, dont le métier appartient au code ROME D1212, combine 3 axes majeurs dans son emploi : technique, commerce et design pour réaliser ses cuisines sur mesure.
Technique
Côté technicité du métier, le cuisiniste réalise des plans de la future cuisine, souvent en 3D, afin d’aider son client à imaginer et se projeter dans le projet, de s’assurer de la cohérence des mesures prises et de coordonner le chantier de pose et d’installation. S’il est indépendant, le cuisiniste réalise parfois lui-même l’installation de la cuisine, tandis que s’il travaille pour une entreprise, il déléguera le plus souvent l’installation aux artisans qui travaillent pour cette même entreprise, ou auxquels celle-ci sous-traite. Il peut prendre la responsabilité de la commande des matériaux : plan de travail, façades de cuisine, électroménager, rangements…
Commerce
Côté commercial, le cuisiniste doit en premier lieu être attentif aux besoins de ses clients : qui utilise la cuisine ? envisagent-ils la pièce séparée ou intégrée aux pièces de vie ? Lorsqu'il reçoit des couples, il n’est pas rare que les deux partenaires n’aient pas les mêmes envies et besoins, il doit alors trouver le meilleur compromis d'agencement. Ce professionnel des cuisines doit aussi proposer la meilleure offre commerciale pour ses clients, au risque de les voir partir chez une autre enseigne de cuisines. Le cuisiniste propose également un service après-vente, qui dépend de la franchise à laquelle il est affilié. Cela peut comprendre des options de garantie, par exemple.
Design
Enfin, côté design, le cuisiniste joue un véritable rôle de conseil, composant avec des matériaux aussi diversifié que le bois massif, le bois stratifié, l’inox, le marbre, le travertin ou encore le grès émaillé, à titre d’exemple Le cuisiniste doit connaître les contraintes et caractéristiques de chacun des matériaux afin de conseiller au mieux son client dans le choix. Pour une esthétique harmonieuse, le choix des couleurs se révèle important, et peut être un élément clé de l'aménagement intérieur de la cuisine. Parfois, le cuisiniste doit faire une création complète de cuisine, tandis que parfois, certains éléments existants sont conservés et doivent être pris en compte dans l'élaboration des cuisines.
Quelles sont les qualités requises pour devenir cuisiniste ?
Pour devenir cuisiniste, certaines qualités et compétences sont essentielles ! On peut lister :
- Un esprit pratique et à l’aise dans l’aménagement d’espaces, pour concevoir des cuisines ergonomiques, fonctionnelles et adaptées à la vie de son client.
- Un certain sens de l’air du temps : la cuisine de demain n’est pas celle d'aujourd'hui ! Anticiper les évolutions de la société, en termes d’usages et de consommation, est un véritable atout.
- Une bonne dose de minutie et de précision, pour transformer avec justesse l’idée en cuisine.
- Les connaissances techniques liées aux cuisines : plomberie, menuiserie, électricité, carrelage, ventilation… Autant de savoir-faire du bâtiment et des travaux qu’il lui faudra combiner.
- La maîtrise d’outils de conception 3D, pour élaborer des plans et vues de la cuisine future.
- Une certaine aisance commerciale et une force de persuasion, afin de convaincre son client de la capacité de son entreprise à mener à concevoir la cuisine de ses rêves.
Quelles études pour devenir cuisiniste ?
Que vous soyez élève en collège, lycée, étudiants ou même dans la perspective d’une reconversion professionnelle, le métier de cuisiniste est accessible à toutes et tous ! La profession n’étant pas réglementée, il n’y a pas de diplôme obligatoire pour exercer cet emploi. Néanmoins, il est vivement recommandé d’opter pour une formation qualifiante ou un diplôme, afin de faciliter votre insertion professionnelle, et d’attester de vos compétences.
Le Compagnonnage
La voie du compagnonnage offre une formation en alternance pour devenir cuisiniste : le BCP (Brevet de Compagnon Professionnel) Menuisier Agenceur. Cette formation se réalise en partie en entreprise, sous contrat d’apprentissage ou de professionnalisation, sur une durée d’un an.
Les CAP pour devenir cuisiniste
Les CAP (Certificat d’Aptitudes Professionnelles) liés au métier du bois permettent de devenir cuisiniste. On retient le CAP Mobilier et Agencement, le CAP Menuisier Installateur, le CAP Fabricant de Menuiserie, le CAP Ébéniste, ou encore le CAP Arts du Bois.
Les Bac pour devenir cuisiniste
Du côté des baccalauréats professionnels, 2 diplômes coexistent : le Bac Pro Étude et Réalisation d’Agencement et le Bac Pro Technicien Menuisier Agenceur. Du côté des baccalauréats technologiques, le Bac STI2D (Sciences et Technologies de l’Industrie et du Développement Durable) offre la spécialité Architecture et Construction, qui est adaptée pour devenir cuisiniste.
Les BTS pour devenir cuisiniste
Enfin, trois BTS (Brevet de Technicien Supérieur) permettent de devenir cuisiniste : le BTS Études et Réalisation d’Agencement, le BTS Développement et Réalisation Bois et le BTS Agencement de l’Environnement Architectural.
Avantages et inconvénients du métier de cuisiniste ?
Que vous exerciez en tant qu’indépendant ou en tant que salarié, l’emploi de cuisiniste comporte à la fois des avantages et des inconvénients, bien entendu !
Les aspects positifs :
- Une grande part de contact humain fait partie du métier : il faut aimer la relation client, puisque vous allez (presque) devoir vous immiscer dans sa vie pour concevoir la cuisine de son quotidien.
- La créativité a toute sa place dans cette profession. De plus en plus de particuliers font faire des cuisines sur-mesure, ou des aménagements sur-mesure dans leur cuisines existantes. Les clients qui s’adressent à des cuisinistes sont à la recherche de conseils sur les couleurs, les matières et les innovations possibles dans leurs intérieurs.
- L’inattendu : chaque projet est différent, chaque client aussi ! En tant que cuisiniste, vous aurez beau toujours travailler sur des cuisines, chacune sera différente ! Et encore plus si vous travaillez pour des particuliers et des professionnels !
Les aspects négatifs :
- Comme dans tout chantier, la notion du temps est extrêmement importante : il s’agit de tenir des délais et de coordonner tous les intervenants à tenir ces délais également ! A la clé ? La réputation du cuisiniste, mais aussi les chantiers suivants qui pourraient être annulés pour cause de retard de début des travaux…
- Dans le BTP, le port de charge lourde est une contrainte physique qui peut décourager certains. Bien entendu, des outils tels que des sangles ou des diables peuvent être utilisés, et surtout observer une posture ergonomique vous protégera des blessures et de la fatigue.
- En travaillant avec des particuliers, les jours et horaires de travail peuvent être contraignants : vos clients seront surtout disponibles le soir et les weekends, ou pendant les vacances d’été…
Dans quel environnement de travail évolue un(e) cuisiniste ?
En termes d’environnement de travail, un cuisiniste commence souvent sa carrière soit intégré à un réseau de franchise de distribution, soit dans une entreprise industrielle qui fabrique des cuisines, soit dans une entreprise artisanale qui commercialise ses agencements. Ses premières expériences professionnelles sont donc des contrats salariés ou intérimaires. Il collabore alors souvent avec des artisans, soit indépendants, soit salariés de l’entreprise. Dans le cas où il est employé chez un fabricant, il peut être amené à travailler avec des fournisseurs de matériaux et de logiciels. S’il travaille pour une franchise, il sera alors au contact des clients du magasin.
S’il est indépendant, il assurera l’ensemble des activités précédemment décrites !
Quel est le salaire d’un cuisiniste ?
En entreprise, la rémunération d’un cuisiniste salarié est estimée entre 2000 et 3000 bruts par mois. Selon l’entreprise qui l’emploie, le cuisiniste peut parfois percevoir des primes en fonction de ses objectifs commerciaux, lorsqu’il travaille pour un magasin ou une franchise. Un profil junior gagne en moyenne 1700 euros bruts par mois, soit environ 1400 euros nets par mois, en début de carrière. Pour un cuisiniste plus confirmé, le salaire peut avoisiner les 3000 euros bruts mensuels, soit environ 2300 euros nets par mois. Certains avantages peuvent venir compléter la rémunération, tel qu’un treizième mois.
En travaillant à son compte, le cuisiniste est alors libre de fixer ses tarifs. Néanmoins, il devra payer des cotisations et impôts sur son chiffre d’affaires ou ses bénéfices. Il devra prendre en compte ses charges lors du calcul de ses prix, comme une assurance professionnelle, une prévoyance santé ou encore un véhicule destiné à l’exercice de son
Quelle évolution pour un(e) cuisiniste ?
Tout au long de sa carrière, un cuisiniste peut faire évoluer son métier. Au sein de réseaux de franchise, les évolutions les plus fréquentes vous feront monter les échelons d’un point de vue hiérarchique. Vous pourriez potentiellement bénéficier d’une formation en leadership et management, pour devenir chef de rayon ou manager d’équipe par exemple.
Une autre évolution possible est la spécialisation. Le cuisiniste peut se distinguer en choisissant de se former au métier d’agenceur de cuisines et salle de bains. En effet, ces deux types de pièces sont fréquemment associées, puisque ce sont des pièces dites pièces d’eau. Autre perspective possible, celle de devenir décorateur ou architecte d’intérieur, afin de se concentrer sur l’aspect design des cuisines.
Avec un peu d’expérience, la voie de l’entreprenariat peut s’avérer intéressante si vous avez envie de travailler à votre compte, parfois même en s’associant avec d’autres artisans pour offrir des prestations plus complètes et compétitives à vos clients.
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