Comment devenir chaudronnier

Métier aussi ancien qu’indispensable, le chaudronnier façonne l’industrie moderne, du bâtiment à l’aéronautique. Un savoir-faire rare et recherché, qui offre des débouchés concrets à ceux qui aiment le travail manuel.
Mis à jour le , publié en novembre 2021
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Par L'équipe MaFormation

À l’origine, le chaudronnier fabriquait… des chaudrons ! Mais le métier a bien changé avec la révolution industrielle et la modernisation des ateliers. Aujourd’hui, ce spécialiste des métaux travaille pour des secteurs aussi variés que la construction navale, l’aéronautique, l’agroalimentaire ou encore le bâtiment.

Peu connu, mais très demandé, le métier de chaudronnier offre de belles perspectives à celles et ceux qui cherchent un emploi technique et utile. Découvrez tout ce qu’il faut savoir pour devenir chaudronnier et vous lancer dans une carrière pleine d’avenir.

Quel est le rôle d’un chaudronnier ?

Le chaudronnier, également appelé artisan en chaudronnerie ou technicien en chaudronnerie, est un spécialiste des métaux chargé de concevoir, fabriquer, assembler et réparer des pièces métalliques pour l’industrie.

Ses principales missions :

  • Lire et interpréter des plans techniques en deux et trois dimensions
  • Découper et façonner des tôles, tubes et profilés métalliques
  • Assembler les différentes pièces par soudure, rivetage ou boulonnage
  • Utiliser des machines spécifiques (plieuses, cisailles, presses)
  • Contrôler la conformité des pièces réalisées et effectuer des ajustements si nécessaire
  • Diagnostiquer et réparer des éléments déformés ou usées
  • Assurer la maintenance préventive et corrective des équipements
  • Veiller au respect des normes de sécurité et de qualité dans tous ses travaux.

En fonction de sa spécialité, il peut exercer en petite chaudronnerie, où il fabrique essentiellement des petits produits (appareils électroménagers, chaudière, carrosserie automobile, chaudronnerie d’art, etc.), ou en grosse chaudronnerie, où il travaille sur de très gros équipements (réservoirs de stockage, coque de navire, mât d’éolienne, grosse tuyauterie, etc.).

Quelle formation pour devenir chaudronnier ?

Pour accéder au métier de chaudronnier, il existe plusieurs cursus, accessibles dès la sortie du collège ou après le bac. Le CAP reste la porte d’entrée la plus courante, mais il est possible d’aller plus loin pour viser des postes à responsabilités ou dans des secteurs très spécialisés.

Niveau CAP

  • CAP réalisation industrielle en chaudronnerie ou soudage
  • CAP conduite de systèmes industriels, production et transformation de métaux
  • CAP composites plastiques chaudronnés

Niveau bac

  • Bac pro réalisation d’ouvrages chaudronnés et de structures métalliques
  • Bac pro technicien en chaudronnerie industrielle
  • La MC (mention complémentaire) technicien en soudage ou MC chaudronnerie aéronautique et spatiale : en un an après le CAP

Niveau bac +2

Niveau bac +3

  • Licence pro structures métalliques spécialité conception et réalisation en chaudronnerie industrielle (CRCI)

L’alternance est largement plébiscitée dans le secteur, et reste la voie royale pour acquérir une première expérience tout en se formant. N’hésitez pas à comparer les programmes, à vous renseigner sur les taux d’insertion des écoles ou centres de formation, et à privilégier les cursus intégrant des périodes d’immersion professionnelle en entreprise.

Quelles sont les qualités requises pour devenir chaudronnier ?

Maîtriser l’art de la chaudronnerie ne s’improvise pas. Au-delà des compétences techniques, certaines qualités humaines sont incontournables pour s’épanouir dans ce métier exigeant.

Les soft skills

  • Minutieux : cette profession demande d’être habile manuellement. Le chaudronnier doit être précis et méticuleux à toutes les étapes de la production des pièces ou équipements industriels, afin de respecter la taille et la forme de l’objet final. Par conséquent, il s’agit d’un métier qui requiert beaucoup de patience et de rigueur.
  • Esprit d’équipe : même s’il peut être amené à gérer seul la réalisation de certaines tâches, le travail en atelier se fait souvent en binôme. Il doit donc avoir une appétence pour le travail en équipe et savoir communiquer efficacement avec d’autres corps de métiers.
  • Résistance physique : le chaudronnier doit avoir une bonne condition physique, car est amené à travailler debout pendant de longues heures, dans un environnement bruyant et poussiéreux, ainsi qu’à porter des charges lourdes et encombrantes.
  • Patience et persévérance : La fabrication de pièces complexes demande du temps et de la minutie. Le chaudronnier doit savoir gérer les tâches répétitives sans perdre en qualité.

Les compétences techniques incontournables

  • Maîtrise des procédés de soudure, de découpe et de façonnage des métaux
  • Savoir lire et interpréter des plans en deux ou trois dimensions
  • Maîtrise les normes de sécurité

Les compétences techniques à ne pas oublier

  • utilisation de machines à commande numérique, de plus en plus présentes dans les ateliers modernes
  • capacité à réaliser des opérations de traçage et de contrôle dimensionnel pour garantir la qualité finale

Devenez chaudronnier

Quelle formation continue pour devenir chaudronnier ?

En plus des formations initiales, il existe également les formations continues, qui permettent aux personnes en reprise d’études, aux adultes en reconversion professionnelle et aux demandeurs d’emploi d’envisager une nouvelle carrière, dans la voie qu’ils souhaitent emprunter.

Certains centres de formation proposent notamment des titres professionnels dans le secteur de la chaudronnerie, comme le titre professionnel technicien en chaudronnerie, le le TP chaudronnier aéronautique ou le TP agent de fabrication d'ensemble métallique. À l’issue de ces formations, pendant lesquelles les candidats acquièrent de nouvelles compétences professionnelles, une certification professionnelle leur est attribuée. Cette dernière favorise l’accès à l’emploi ou l’évolution professionnelle de son titulaire.

De même, afin de favoriser l’évolution professionnelle des personnes en activité dans ce secteur, plusieurs certificats de qualification paritaire de la métallurgie (CQPM) relatifs au métier de chaudronnier existent. Il s’agit du CQPM chaudronnier d'atelier, du CQPM chaudronnier aéronautique et du CQPM chaudronnier polyvalent.

A noter que ces formations sont éligibles au CPF (Compte Personnel de Formation), ou encore au PTP (Projet de Transition Professionnelle), ce qui facilite leur financement

Avantages et inconvénients du métier

Avantages

  • Un secteur qui recrute : les chaudronniers sont très recherchés sur le marché du travail. Une pénurie de main-d’œuvre qui profite aux jeunes diplômés ainsi qu’aux personnes en reconversion dans ce domaine porteur.
  • La diversité des secteurs d’activité : aéronautique, automobile, agroalimentaire, bâtiment… Les opportunités sont variées selon vos appétences.
  • La valorisation du travail manuel : le plaisir de voir un objet prendre forme grâce à son savoir-faire

Inconvénients

  • Des conditions de travail parfois difficiles : travail dans le bruit, par forte chaleur, posture debout prolongée, port de charges lourdes… Bien que les avancées technologiques permettent de soulager le travail quotidien du chaudronnier, le métier reste physiquement exigeant et suppose une certaine endurance.
  • le métier peut s’avérer dangereux (blessures aux mains, éclats de métaux dans les yeux, maladies respiratoires, etc.) si l’on n’est pas suffisamment vigilant vis-à-vis des règles de sécurité.

Votre futur environnement de travail

En tant que chaudronnier, vous exercez principalement en atelier industriel, dans des entreprises de métallurgie, de construction ou de maintenance industrielle. Vous pouvez aussi intervenir directement sur des chantiers, parfois en déplacement, pour assembler ou réparer des structures sur site. Le quotidien alterne entre le bruit des machines, l’odeur du métal chauffé et l’effervescence de l’atelier. Vous travaillez en lien avec d’autres chaudronniers, des soudeurs, des techniciens de maintenance, des ingénieurs et parfois des clients lors de la mise en service des équipements.

Les perspectives d’évolution pour votre carrière

Le métier offre de nombreuses perspectives d’évolution, parmi lesquelles :

  • chef d’équipe ou chef d’atelier
  • s’installer à son compte en tant qu’artisan
  • se spécialiser dans un domaine précis (ex : énergie)
  • traceur ou contrôleur qualité
  • formateur en chaudronnerie

Quel est le salaire d’un chaudronnier ?

Le salaire varie selon l’expérience, la région, la taille de l’entreprise ou le secteur d’activité. Dans l’aéronautique ou le nucléaire, les rémunérations sont souvent plus attractives. Les primes (d’assiduité, d’ancienneté, d’équipe) et les heures supplémentaires viennent souvent compléter le salaire de base.

  • Salaire d’un chaudronnier débutant : 22 000 à 27 000 euros brut par an, soit entre 1420 et 1 710 € net par mois
  • Salaire d’un chaudronnier après 5 ans d’expérience : 27 000 à 32 000 euros brut par an, soit entre 1710 et 2 040 € net par mois.

©Thomas - stock.adobe.com

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