Comment devenir technicien de maintenance

Une chaîne de production s'arrête brutalement à 3 heures du matin : le technicien de maintenance intervient, diagnostique, répare et relance la fabrication avant l'aube.
Mis à jour le , publié en janvier 2022
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Par L'équipe MaFormation

Sans maintenance, aucune usine ne tourne longtemps. Les machines s'usent, les composants lâchent, les capteurs se dérèglent. Le technicien de maintenance anticipe ces défaillances et intervient dès qu'un problème surgit, préservant ainsi la continuité de production qui fait vivre l'entreprise.

Quel est le rôle d'un technicien de maintenance ?

Rattaché au responsable maintenance ou à la direction industrielle, le technicien de maintenance veille au bon fonctionnement des équipements de production. Son intervention se décline en deux temps : prévenir les pannes par un entretien régulier, puis dépanner en urgence lorsqu'une machine connaît malgré tout une défaillance.

Ses principales missions sont les suivantes :

  • inspecter régulièrement les installations pour détecter l'usure anormale
  • effectuer les opérations de maintenance préventive (graissage, réglage, nettoyage)
  • diagnostiquer l'origine d'une panne par des tests et des mesures
  • remplacer les pièces défectueuses (roulements, courroies, vérins pneumatiques)
  • corriger les paramètres des automates programmables industriels
  • remettre en service l'équipement après vérification complète
  • renseigner les fiches d'intervention dans le logiciel de GMAO
  • gérer les stocks de pièces de rechange

Quelle formation pour devenir technicien de maintenance ?

Théoriquement accessible dès le bac professionnel, ce métier attire surtout les recruteurs quand le candidat possède un diplôme de niveau bac +2 ou bac +3. Les entreprises privilégient ces profils car ils maîtrisent mieux l'électrotechnique, l'automatisme et l'informatique industrielle, trois piliers du métier.

Bac :

  • bac pro MSPC (Maintenance des Systèmes de Production Connectés)
  • Titre professionnel technicien de maintenance industrielle

Bac +2 :

  • BTS maintenance des systèmes option systèmes de production (BTS MS-SP)
  • BTS conception et réalisation de systèmes automatiques (BTS CRSA)
  • BTS électrotechnique
  • BTS conseil et commercialisation de solutions techniques (BTS CCST)

Bac +3 :

  • BUT génie industriel et maintenance (BUT GIM)
  • BUT génie électrique et informatique industrielle (BUT GEII)
  • licence professionnelle mention maintenance des systèmes industriels, de production et d'énergie
  • licence professionnelle mention maintenance et technologie : systèmes pluritechniques

Les entreprises industrielles embauchent prioritairement les candidats qui ont déjà mis les mains dans les machines pendant leur formation. Choisissez donc un parcours en alternance dès que possible.

Vérifiez que l'établissement dispose d'équipements récents dans ses ateliers : travailler sur du matériel moderne (automates programmables, systèmes pneumatiques) vous préparera mieux aux exigences du terrain. Si vous hésitez entre plusieurs cursus, privilégiez ceux qui incluent des modules en automatisme et en GMAO, deux compétences systématiquement recherchées lors des recrutements.

Devenez technicien de maintenance

Quelles sont les qualités requises pour devenir technicien de maintenance ?

Réparer une machine sous pression, dans le bruit d'une usine qui tourne, demande autant de sang-froid que de compétences techniques.

Soft skills

Chaque geste compte en maintenance : oublier de resserrer une vis ou confondre deux câbles électriques peut provoquer un accident grave ou une nouvelle panne. Vous devez faire preuve de rigueur à chaque étape. Quand une ligne s'arrête, chaque minute coûte cher à l'entreprise. Être capable de réagir vite tout en restant méthodique fait la différence.

Les interventions sous pression demandent du sang-froid : garder les idées claires quand la direction attend une remise en route immédiate ne s'improvise pas. Maîtriser plusieurs domaines techniques accélère les diagnostics : passer de la mécanique à l'électricité puis à l'automatisme sans perdre le fil du raisonnement vous rend efficace.

Les grandes opérations de maintenance planifiée mobilisent plusieurs techniciens sur différentes parties d'une installation, ce qui nécessite un bon esprit d’équipe pour coordonner efficacement vos actions avec celles de vos collègues.

Hard skills

Compétences techniques incontournables

  • lecture et interprétation de schémas électriques, pneumatiques et hydrauliques
  • utilisation d'appareils de mesure (multimètre, oscilloscope, manomètre)
  • dépannage électrique, mécanique et pneumatique sur machines automatisées

Compétences techniques complémentaires

  • programmation d'automates industriels
  • maîtrise des logiciels de GMAO (Gestion de la maintenance assistée par ordinateur)
  • lecture de documents techniques en anglais

Quel est le salaire d'un technicien de maintenance ?

Les secteurs industriels les plus automatisés (automobile, aéronautique, pharmaceutique) rémunèrent généralement mieux que d'autres branches.

  • En sortie de formation, la fourchette de salaire pour un technicien de maintenance s'établit entre 22 000 et 27 000 euros brut par an, soit 1 458 à 1 789 euros net par mois
  • La rémunération atteint 28 000 à 33 000 euros brut par an pour un technicien expérimenté, ce qui correspond à 1 855 à 2 187 euros net par mois

Les grandes entreprises industrielles proposent des salaires plus élevés que les PME, souvent accompagnés d'avantages comme un 13e mois, une prime d'intéressement ou une participation aux bénéfices. Travailler en équipe de nuit, de week-end ou en astreinte génère des primes qui peuvent augmenter la rémunération mensuelle de 200 à 400 euros. Les techniciens qui acceptent une mobilité géographique ou qui se spécialisent dans un domaine pointu (robotique, maintenance prédictive) négocient des salaires supérieurs à la moyenne du marché.

Les perspectives d'évolution pour votre carrière

La polyvalence acquise au fil des années ouvre plusieurs portes professionnelles.

Après quelques années passées sur le terrain, vous pouvez prendre la responsabilité d'une équipe de maintenance en devenant chef d'équipe, puis responsable maintenance si vous confirmez vos capacités managériales.

Certains préfèrent se spécialiser dans un domaine technique précis comme la robotique industrielle, la maintenance prédictive par analyse vibratoire ou la supervision d'automates, ce qui valorise leur expertise et améliore leur employabilité.

D'autres s'orientent vers le contrôle qualité, où leur connaissance intime des processus de production représente un atout. Les postes en bureau d'études ou en méthodes industrielles attirent également les techniciens qui souhaitent quitter le terrain pour concevoir des procédures, optimiser les processus ou participer à l'implantation de nouvelles lignes de production.

Votre futur environnement de travail

Vous travaillez dans une usine, au contact direct des machines qui tournent en permanence. Votre journée alterne entre les tournées d'inspection (vérifier les niveaux d'huile, écouter les bruits suspects, relever les températures anormales) et les opérations de maintenance planifiées : remplacer un roulement usé, régler un vérin pneumatique, nettoyer les capteurs.

Quand une ligne s'arrête, vous intervenez immédiatement : ouvrir l'armoire électrique, tester les circuits, changer le relais défectueux. Le niveau sonore diffère selon les zones, tout comme les températures en fonction des processus industriels.

Les opérateurs vous signalent les dysfonctionnements, les responsables d'atelier planifient les interventions lourdes. Dans les grandes structures, vous intégrez une équipe spécialisée (électriciens, mécaniciens, automaticiens), dans les PME, vous gérez tout seul.

Les horaires varient : journée classique, équipes alternantes ou astreintes selon l'organisation. Vous portez des équipements de protection (chaussures de sécurité, casque, gants, lunettes) et respectez les consignes lors des interventions sous tension ou en hauteur.

Avantages et inconvénients

Ce métier technique et polyvalent offre de réelles opportunités professionnelles, mais s'accompagne de contraintes physiques et organisationnelles.

Avantages

  • Forte demande sur le marché du travail : Les entreprises peinent à recruter des techniciens qualifiés. Cette pénurie garantit une insertion rapide après la formation et facilite la mobilité professionnelle tout au long de la carrière.
  • Variété des missions : Vous ne faites jamais deux fois exactement la même chose. Diagnostic électrique le matin, remplacement mécanique l'après-midi, programmation d'automate le lendemain : la diversité chasse l'ennui.
  • Possibilité de travailler dans tous les secteurs : Automobile, agroalimentaire, chimie, aéronautique, pharmaceutique : toutes les industries ont besoin de maintenance. Cette polyvalence sectorielle multiplie les opportunités géographiques et professionnelles.
  • Évolution professionnelle accessible : Avec de l'expérience, vous pouvez devenir responsable d'équipe, vous spécialiser dans un domaine technique ou évoluer vers les méthodes industrielles sans reprendre de longues études.

Inconvénients

  • Horaires atypiques fréquents : Travailler en équipes alternantes, assurer des astreintes nocturnes ou intervenir le week-end peut chambouler la vie personnelle et familiale, surtout dans les industries fonctionnant en continu.
  • Conditions physiques variables : Le métier implique des interventions dans différentes zones de production, avec des niveaux sonores variables et des postures parfois inconfortables (travailler accroupi, en hauteur ou dans des espaces restreints). Le port de charges et les déplacements fréquents font partie du quotidien.
  • Pression lors des pannes urgentes : Quand une ligne s'arrête, toute l'usine attend votre diagnostic et votre intervention. Cette pression constante génère du stress, d'autant que les enjeux financiers sont élevés pour l'entreprise.

Quelle formation continue pour se reconvertir dans la maintenance industrielle ?

Plusieurs dispositifs facilitent l'accès à ce métier pour les adultes en reconversion. France Travail finance régulièrement des formations qualifiantes pour les demandeurs d'emploi. Des organismes de formation dispensent des titres professionnels de technicien de maintenance industrielle en huit mois environ, avec des périodes en entreprise pour valider les acquis pratiques.

Le CPF peut aussi prendre en charge tout ou partie des frais d’une formation certifiante. La branche de la métallurgie a mis en place des certifications paritaires (CQPM ou CQPI) que les industriels reconnaissent bien. Ces formations se déroulent fréquemment en alternance, via un contrat de professionnalisation ouvert à tous les âges, qui vous rémunère pendant l'apprentissage. Les recruteurs apprécient les profils en reconversion : leur maturité et leur vécu professionnel viennent compléter les compétences techniques fraîchement acquises.

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