4 propositions pour réformer la formation professionnelle

Actuellement, si les entreprises ne forment pas leurs salariés, elles doivent payer une pénalité. Un principe du "former ou payer" critiqué par trois chercheurs de l'Institut Montaigne dans un récent rapport. Ils préconisent la création d'une cotisation sociale liée à la formation professionnelle et une mise en concurrence des OPCA.
Mis à jour le , publié en octobre 2011
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Par Flavien Chantrel
formation professionnelle

Révolutionner la formation professionnelle, c'est l'idée de trois chercheurs de l'Institut Montaigne. Dans une étude intitulée "La formation professionnelle des adultes : pour en finir avec les réformes inabouties", Pierre Cahuc (professeur à Polytechnique et directeur du laboratoire de macroéconomie du Crest), André Zylberberg (directeur de recherche au CNRS, membre de l'Ecole d'économie de Paris) et Marc Ferracci (maître de conférence à l'université Paris-Est Marne-la-Vallée) ont fait 4 propositions destinées à révolutionner la formation en France. 

Trop d'offres et de dépenses, pas assez d'efficacité
Des mesures nécessaires selon eux, pour plusieurs raisons. En quarante ans, d'innombrables dispositifs et réformes se sont accumulés, mais le système reste toujours aussi inégalitaire. " En 2008, les entreprises ont dépensé 12,6 milliards d'euros pour la formation de leurs salariés. Or, les résultats sont décevants. Dotée d'une offre pléthorique et non contrôlée, la formation professionnelle bénéficie en priorité à un public déjà formé et ne touche pas les plus fragiles" explique les chercheurs. 
D'autre part, l'obligation légale de financement nuit à l'efficacité de la dépense de formation, les dispositifs de formation sont trop complexes et les salariés peu responsabilisés, et l'offre de formation est pléthorique et la certification insuffisante.

Révolutionner le système
Les chercheurs de l'Institut Montaigne font donc 4 propositions pour "révolutionner" ce système : 
1. Remplacer progressivement le système "former ou payer" par un système de subventions à travers notamment des déductions fiscales.
2. Instituer un "chèque-formation" pour les chômeurs.
3. Transférer aux URSSAF la collecte de la cotisation spécifique (actuellement confiée aux OPCA).
4. Évaluer et certifier les formations, pour s'assurer de la qualité des formations que l'état subventionne.

Chaque année, expliquent ces chercheurs, le système éducatif français "perd" 150.000 jeunes, qui le quittent sans qualification ni diplôme. Une situation qui constitue un handicap pour la compétitivité du pays, qui plus est lorsque la formation pour adultes n'est pas assez efficace pour combler ces lacunes. La formation professionnelle n'est certes pas une solution miracle, mais elle contribue à améliorer les perspectives professionnelles de nombreux français, pourvu qu'elle soit utilisée efficacement.

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