Formation professionnelle : les attentes des salariés

Qui prend l'initiative de se former ? Les salariés sont-ils satisfaits de leur formation ? Pour le savoir, le Groupe Cegos a réalisé une étude sur les attentes des salariés européens en matière de formation professionnelle.
Mis à jour le , publié en juin 2010
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Par Flavien Chantrel
FormationTendances

L'Observatoire Cegos a interrogé 2200 salariés en Allemagne, en Espagne, en France et au Royaume-Uni pour connaître leurs attentes au niveau de la formation professionnelle. Il en ressort des différences entre ces pays mais aussi des tendances communes. Première singularité française : dans un cas sur deux seulement c'est le salarié qui prend l'initiative de se former alors que la démarche dans les autres pays est beaucoup plus fréquente. 68% des salariés allemands sont ainsi à l'origine de la démarche de formation, même proportion en Espagne.

Décalage français
En France, l'initiative est souvent conjointe entre le salarié et le manager (31% des cas) mais n'atteint pas le niveau des Anglais. "Les managers anglais sont les plus impliqués dans la formation de leurs équipes : dans 40% des cas la formation est due à une initiative conjointe salarié/manager et les managers anglais sont deux fois plus nombreux à assurer un suivi post-formation que leurs homologues européens" note l'Observatoire Cegos.
Les salariés sont tout de même très satisfaits de leur formation professionnelle (dans 94% des cas) et sont persuadés que la formation continue en leur permettant d'acquérir de nouvelles connaissances professionnelles contribue fortement à leur évolution professionnelle. Ils sont même plus de 50% à se dire prêts à la financer eux-mêmes, quitte à le faire en dehors du temps de travail.

Les grandes PME forment plus que les multinationales
Contrairement aux idées reçues, les grandes PME forment plus que les grands groupes : selon l'étude, "les entreprises de taille moyenne (250 à 1000 salariés) forment 86% de leur personnel contre 71% pour les entreprises de plus de 1000 salariés". Sur les manières d'apprendre, la France reste assez classique avec une écrasante majorité de présentiel (formation en salle) alors que dans d'autres pays européens le e-learning est beaucoup plus fréquent. Alors que les salariés se disent prêts à expérimenter des formes nouvelles d'apprentissage, dans les faits, l'Observatoire constate un décalage français. Un paradoxe car la législation française est pourtant plus favorable pour le développement de serious game, du mobile learning/formation via téléphone portable et du e-learning en général. Même chose pour les pratiques mixtes (en ligne et en salle) qui reste mois courantes en France que chez nos voisins européens.
"On peut être assez déçu par le fait que malgré un arsenal législatif pro-formation parmi les plus conséquents d'Europe, la France est en retrait sur bien des points. Ainsi, malgré le CIF et le DIF, les Français sont ceux qui prennent le moins en main leur propre formation. Près du quart des Français non formés (22%) considèrent qu'ils ne font tout simplement pas partie du plan de formation, alors que seuls 6% des Allemands invoquent cette raison" conclut Mathilde Bourdat de Cegos.

Crédit photo : Pressmaster -Fotolia.com

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