Formation continue : les actifs y consacrent moins de deux heures par semaine

Une étude met en lumière le paradoxe persistant entre la nécessité de se former et l'engagement réel des actifs.
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Par Istvan Drouyer

MaFormation s’est penché sur le baromètre IGENSIA Éducation 2025, qui interroge la relation des Français à l’apprentissage, à la formation et à l’emploi, réalisé en partenariat avec l’IFOP. On vous partage les principaux enseignements !

Développement des compétences, un net décalage entre les discours et les actes

C'est une opinion partagée de manière quasi unanime : la formation continue n'est plus perçue comme une option, mais comme une obligation pour rester compétitif sur un marché en profonde mutation, confronté à de nouveaux défis écologiques, à des bouleversements géopolitiques et à la transformation numérique.

Dans un contexte marqué par l’essor de l’IA, 9 actifs sur 10 reconnaissent qu'il est nécessaire de se former pour s'adapter aux évolutions du monde du travail, pour rebondir, se reconvertir ou encore pour s'enrichir personnellement.

La politique de formation des entreprises représente même un critère d'attractivité pour près de la moitié des actifs lors d'une candidature à un emploi. Pourtant, dans la pratique, la formation continue trouve difficilement sa place dans l'emploi du temps des travailleurs.

En moyenne, les actifs consacrent moins de deux heures à la formation ou à l'apprentissage par semaine (contre plus de 5 heures pour les étudiants), tandis que 40% des salariés interrogés déclarent ne pas se former de la semaine, que ce soit à titre professionnel ou personnel. Comment expliquer un tel paradoxe ?

© IGENSIA Éducation x IFOP

Le sentiment d'un manque d'accompagnement des actifs

La cause de ce décalage ne semble pas relever de raisons individuelles, mais plutôt de facteurs structurels. Plus d’un actif sur deux déclare ne pas avoir été correctement accompagné par son employeur pour se former, évoluer professionnellement ou changer de métier, tandis que 45 % estiment avoir bénéficié d’un accompagnement satisfaisant.

Parallèlement, un tiers des employeurs estiment que les formations disponibles sur le marché ne sont pas suffisamment alignées avec les besoins du terrain. Ils reconnaissent également que leur propre politique de formation reste insuffisamment développée, principalement en raison de contraintes budgétaires.

Dès lors, ce n’est pas tant l’absence de formation qui semble poser problème, mais plutôt le choix de parcours inadaptés, susceptibles d’alimenter l’insatisfaction des salariés… tout autant que celle des employeurs, qui peinent à obtenir les résultats escomptés en matière de performance et de montée en compétences.

Les entreprises sont particulièrement attendues sur ce point : 41 % des répondants affirment qu’ils souhaiteraient développer une compétence métier s’ils devaient s’engager dans une action de formation.

À l’heure où l’obsolescence des compétences progresse à vitesse grand V, employeurs et actifs ont aujourd’hui plus que jamais conscience que l’apprentissage n’est plus seulement un moyen de suivre le mouvement : c’est la clé pour le devancer.

©New Africa - stock.adobe.com

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