Comment devenir maréchal-ferrant

Le terme "maréchal" vient du francique "marah" (cheval) et "skalk" (serviteur). Autrefois chargé de ferrer les montures de guerre, le maréchal-ferrant exerce aujourd'hui un métier artisanal essentiel au bien-être des chevaux.

Quel est le rôle d'un maréchal-ferrant ?

Le maréchal-ferrant est l'artisan spécialisé dans l'entretien et la protection des sabots des équidés. Il assure la santé locomotrice des chevaux en fabriquant et en posant des ferrures adaptées à chaque animal.

Ses missions principales comprennent :

• parer les sabots en taillant la corne pour maintenir un aplomb correct et prévenir les boiteries
• forger des fers sur-mesure en fonction de la morphologie du cheval et de l'usage qui en est fait
• poser les ferrures en clouant les fers avec précision pour assurer maintien et confort
• déferrer les chevaux en retirant l'ancienne ferrure et les clous de manière sécurisée
• diagnostiquer les pathologies podales comme les seimes, fourbures ou abcès pour orienter vers un vétérinaire si nécessaire
• réaliser des ferrures orthopédiques ou thérapeutiques prescrites par un vétérinaire
• entretenir sa forge mobile et ses outils de travail pour garantir des interventions de qualité
• conseiller les propriétaires sur l'entretien des sabots et la fréquence des ferrages

Quelle formation pour devenir maréchal-ferrant ?

Le métier de maréchal-ferrant s'apprend par des formations spécialisées qui combinent techniques de forge et connaissances hippologiques. Trois diplômes reconnus permettent d'accéder à cette profession artisanale exigeante.

Niveau CAP

• le CAP agricole maréchal-ferrant
• le CTM (Certificat Technique des Métiers) maréchal-ferrant

Niveau bac 

• le BTM (Brevet Technique des Métiers) maréchal-ferrant p

Pour choisir votre formation, privilégiez les établissements disposant d'une forge pédagogique entièrement équipée permettant de pratiquer dans des conditions réelles et d’acquérir une expérience concrète du travail du métal.

Vérifiez la présence d'un centre équestre partenaire permettant de travailler régulièrement sur différents types de chevaux. Renseignez-vous sur le taux d'insertion professionnelle des diplômés et consultez les avis d'anciens élèves sur la qualité de l'encadrement.

La maréchalerie exige une pratique intensive : assurez-vous que le programme prévoit un nombre d'heures conséquent en atelier. Enfin, certains centres proposent un hébergement sur place, critère important puisque les établissements formant à ce métier sont peu nombreux en France.

Devenez maréchal-ferrant

Quelles sont les qualités requises pour devenir maréchal-ferrant ?

Aimer travailler avec les chevaux est loin d'être la seule condition requise pour accéder au métier de maréchal-ferrant.

Les soft skills

• patience et calme : indispensables pour apaiser les chevaux nerveux ou craintifs et éviter les accidents lors des manipulations
• sens de l'observation : permet de détecter rapidement les anomalies de locomotion, les déséquilibres d'aplomb ou les signes de pathologies podales
• autonomie : le maréchal-ferrant travaille seul avec sa forge mobile et doit gérer son activité de manière indépendante
• résistance physique : le métier impose des postures contraignantes, le port de charges lourdes et le travail dans des positions courbées prolongées
• rigueur professionnelle : chaque intervention doit respecter des protocoles précis pour garantir la sécurité du cheval et la durabilité de la ferrure

Les compétences techniques incontournables

• maîtrise de la forge : savoir chauffer l'acier, le travailler sur l'enclume et façonner des fers parfaitement ajustés est le cœur du métier, car chaque cheval nécessite une ferrure adaptée à sa morphologie
• techniques de parage : tailler correctement la corne du sabot en respectant les angles physiologiques conditionne l'équilibre et la santé locomotrice de l'animal
• pose de ferrure : clouer un fer demande précision et dextérité pour ne pas blesser les tissus vivants du sabot tout en assurant un maintien solide

Compétences techniques complémentaires

• anatomie et physiologie du pied du cheval : connaître la structure interne du sabot permet d'éviter les erreurs lors du parage et du clouage
• utilisation des outils spécialisés : maîtriser rogne-pied, râpe, tricoises, brochoir et tablier de forge garantit des interventions efficaces et sécurisées
• notions de maréchalerie orthopédique : savoir identifier les cas nécessitant une ferrure thérapeutique permet d'orienter vers un vétérinaire et de collaborer aux soins

Avantages et inconvénients du métier de maréchal-ferrant

Comme toute profession artisanale au contact des animaux, la maréchalerie présente des atouts indéniables mais aussi des contraintes qu'il convient d'anticiper.

Avantages

• passion du cheval au quotidien : exercer auprès des chevaux transforme une passion en métier et apporte une réelle satisfaction personnelle
• diversité des interventions : chaque cheval présente des particularités morphologiques et comportementales qui rendent le travail varié et stimulant
• indépendance professionnelle : la plupart des maréchaux-ferrants s'installent à leur compte, gèrent librement leur planning et choisissent leur clientèle
• métier en tension : la profession manque de candidats qualifiés, ce qui facilite l'insertion et assure une demande constante de services

Inconvénients

• pénibilité physique importante : les positions courbées prolongées, le port du sabot entre les jambes et la manipulation d'outils lourds sollicitent intensément le dos, les articulations et les muscles. L'exposition à la chaleur de la forge et aux fumées s'ajoute aux contraintes physiques quotidiennes
• conditions de travail exigeantes : le maréchal-ferrant exerce par tous les temps, souvent en extérieur, et doit composer avec des déplacements constants entre différents sites d'intervention
• risques professionnels : les coups de pied, les morsures ou les écrasements font partie des principaux risques du métier. Le maréchal-ferrant doit donc être à cheval sur les règles de sécurité !

Quel est le salaire d'un maréchal-ferrant ?

• Un maréchal-ferrant débutant gagne entre 20 000 et 25 000 euros brut par an, soit environ 1 330 à 1 660 euros net par mois
• Après cinq années d'exercice, le salaire brut annuel se situe entre 26 000 et 31 000 euros, ce qui représente 1 730 à 2 060 euros net mensuels

Les maréchaux-ferrants exerçant à leur compte bénéficient d'une rémunération directement liée à leur volume d'activité. Dans les régions à forte densité équine comme la Normandie ou les zones d'élevage, les revenus tendent à être plus élevés grâce à une demande soutenue. Les maréchaux-ferrants spécialisés dans les ferrures orthopédiques ou travaillant auprès de chevaux de sport de haut niveau peuvent facturer des prestations plus importantes.

La tarification se fait généralement à la prestation : une pose de quatre fers standards coûte entre 70 et 120 euros selon la région et le type de ferrure. Les ferrures spécialisées ou orthopédiques peuvent atteindre 150 à 200 euros. Le parage seul, pour les chevaux non ferrés, est facturé entre 30 et 50 euros. Les déplacements sont parfois comptabilisés en supplément, notamment en zone rurale.

Les perspectives d'évolution pour votre carrière

Le métier de maréchal-ferrant offre peu d'évolutions hiérarchiques classiques car la profession s'exerce majoritairement en indépendant. Les opportunités de progression se situent davantage dans la spécialisation technique et le développement d'une expertise reconnue.

• spécialisation en maréchalerie orthopédique : en se formant aux ferrures thérapeutiques prescrites par les vétérinaires, le maréchal-ferrant peut intervenir sur des cas complexes et de facturer des prestations à plus forte valeur ajoutée
• expertise en chevaux de sport : développer des compétences spécifiques pour le ferrage des chevaux de compétition (CSO, dressage, course) ouvre l'accès à une clientèle exigeante et mieux rémunératrice
• installation à son compte : créer son entreprise artisanale après quelques années d'expérience salariée permet de gérer librement son activité et d'augmenter ses revenus
• enseignement et formation : transmettre son savoir-faire en devenant formateur dans les centres de formation professionnelle constitue une reconversion possible après plusieurs années d'exercice
• poste dans des structures publiques : la Garde républicaine, l'armée ou les Haras nationaux recrutent occasionnellement des maréchaux-ferrants pour leurs écuries

Votre futur environnement de travail

Le maréchal-ferrant exerce son métier directement sur les lieux de vie des chevaux, équipé de sa forge mobile installée à l'arrière de son véhicule utilitaire. Il intervient dans des écuries privées, des centres équestres, des haras d'élevage ou des établissements d'entraînement de chevaux de course. Son quotidien se déroule en extérieur ou sous des abris, exposé aux variations climatiques.

Il collabore régulièrement avec des vétérinaires équins qui le sollicitent pour des ferrures orthopédiques, des propriétaires de chevaux de loisir, des moniteurs d'équitation, des éleveurs professionnels et des entraîneurs de chevaux de sport. Cette diversité de contacts enrichit son activité et lui permet de développer un réseau professionnel solide dans le milieu équestre.

Quelle formation continue pour un maréchal-ferrant déjà en exercice ?

Les maréchaux-ferrants en activité peuvent enrichir leurs compétences par des formations continues spécialisées. La maréchalerie orthopédique, qui nécessite des connaissances approfondies en biomécanique et pathologie, fait l'objet de stages professionnels proposés par des organismes comme l'École nationale professionnelle des haras ou des associations de maréchaux-ferrants.

Les ferrures spécifiques pour chevaux de sport (ferrures de course, ferrures de compétition) s'acquièrent également par des formations courtes dispensées par des maréchaux-ferrants reconnus. Ces perfectionnements permettent d'élargir son offre de services et de répondre aux demandes d'une clientèle plus exigeante.

Le compte personnel de formation (CPF) peut financer ces formations continues. Les artisans installés peuvent également mobiliser leur contribution à la formation professionnelle versée auprès de leur chambre de métiers et de l'artisanat pour se former régulièrement aux nouvelles techniques.

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