Comment devenir herboriste

Passionné par les plantes médicinales et leurs vertus thérapeutiques ? Découvrez comment exercer cette profession millénaire en France.
Mis à jour le , publié en novembre 2021
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Par L'équipe MaFormation

Bien que le diplôme d'herboriste ait été supprimé en France en 1941, ce métier ancestral perdure sous une forme réglementée. Aujourd'hui, seuls les pharmaciens diplômés d'État sont autorisés à exercer cette profession et à commercialiser des plantes médicinales en prodiguant des conseils thérapeutiques.

Quel est le rôle d'un herboriste ?

L'herboriste maîtrise le savoir des plantes sauvages et cultivées aux propriétés thérapeutiques, capables de prévenir, réduire et soigner certains maux de l'organisme. Il accompagne les clients dans l'usage des plantes médicinales à des fins préventives et curatives, en conseillant sur les différentes formes galéniques disponibles : tisanes, gélules, huiles essentielles ou teintures-mères.

Au quotidien, l'herboriste en officine réalise les missions suivantes :

  • commercialiser des plantes médicinales et produits dérivés sous différentes formes galéniques
  • renseigner la clientèle sur les principes actifs des plantes et leurs propriétés thérapeutiques
  • conseiller sur les posologies, modes d'administration et contre-indications
  • assurer un rôle de prévention en matière de santé naturelle et orienter vers un médecin si nécessaire
  • préparer des mélanges personnalisés selon les besoins spécifiques des clients
  • veiller à la traçabilité, la qualité et la conservation optimale des plantes médicinales
  • gérer les stocks de matières premières végétales et contrôler leur conformité réglementaire

Quelle formation pour devenir herboriste ?

Seuls les titulaires du diplôme d'État de docteur en pharmacie sont légalement habilités à préparer et vendre des plantes médicinales, ainsi qu'à prodiguer des conseils sur leurs vertus thérapeutiques.

Comment obtenir le diplôme d'État de docteur en pharmacie ?

Le cursus s'organise en trois cycles successifs sur six années :

  • Premier cycle (3 ans) : accès via le PASS ou la LAS, puis enseignements en physique-chimie, molécules et substances actives, formulation des médicaments. Validation du DFGSP
  • Deuxième cycle (2 ans) : approfondissement en sciences biologiques et pharmaceutiques avec spécialisation progressive. Validation du DFASP
  • Troisième cycle (1 an minimum) : stage professionnel en officine ou industrie, soutenance d'une thèse

Le pharmacien diplômé devra compléter sa formation initiale par des enseignements en phytothérapie et aromathérapie pour exercer en tant qu'herboriste spécialisé.

Comment bien choisir sa formation ?

Orientez-vous vers une faculté de pharmacie proposant des enseignements optionnels en pharmacognosie et phytothérapie dès la deuxième ou troisième année, comme Paris Descartes, Lyon ou Montpellier. Privilégiez les stages de sixième année en officine spécialisée en phytothérapie plutôt qu'en pharmacie généraliste : vous y apprendrez la gestion d'un herboristère, les circuits d'approvisionnement auprès de producteurs de plantes et la réglementation des 148 plantes libérées (en vente libre).

Dès la fin de votre cursus, inscrivez-vous à un DU Phytothérapie et Aromathérapie pour compléter votre bagage théorique par une expertise reconnue sur le marché. Enfin, cultivez un réseau professionnel en participant aux salons spécialisés comme le salon Natexpo ou les journées de la Société Française d'Ethnopharmacologie, où vous rencontrerez des producteurs, des praticiens et des futurs employeurs potentiels.

Devenez herboriste

Quelles sont les qualités requises pour devenir herboriste ?

La maîtrise des savoirs botaniques et pharmaceutiques ne suffit pas : l'herboriste doit allier expertise scientifique et qualités humaines pour accompagner efficacement sa clientèle dans l'usage des plantes médicinales.

L'écoute active constitue le socle de la relation avec le client. L'herboriste doit identifier les besoins précis, comprendre les symptômes décrits et détecter d'éventuelles contre-indications avant de conseiller une plante. Par exemple, face à un client souffrant d'insomnies, il devra questionner sur les traitements en cours pour éviter toute interaction médicamenteuse.

La communication pédagogique permet d'expliquer clairement les propriétés des plantes, leurs modes d'utilisation et dosages. La rigueur et la précision sont vitales : une erreur de dosage ou une confusion entre deux plantes peut avoir des conséquences graves. L'herboriste doit également faire preuve de polyvalence, jonglant entre conseil, vente, préparation et gestion des stocks. Enfin, la passion pour la nature et la botanique nourrit sa motivation au quotidien.

Compétences techniques incontournables 

  • connaissance approfondie de la botanique, de la biochimie végétale et des principes actifs des plantes médicinales
  • maîtrise des propriétés thérapeutiques, indications, contre-indications et interactions médicamenteuses
  • techniques de préparation galénique : infusions, décoctions, macérations, gélules, teintures-mères, huiles essentielles

Compétences techniques complémentaires 

  • méthodes de culture, cueillette, séchage et conservation des plantes
  • connaissance de la réglementation sur la vente de plantes médicinales en France
  • notions en aromathérapie et phytothérapie clinique

Quel est le salaire d'un herboriste ?

  • Un pharmacien herboriste débutant perçoit un salaire annuel brut compris entre 28 000 et 33 000 euros, soit un revenu mensuel net de 1 860 à 2 190 euros.
  • Avec cinq ans d'expérience, un pharmacien herboriste confirmé voit sa rémunération progresser entre 35 000 et 40 000 euros brut par an, ce qui correspond à un salaire net mensuel de 2 320 à 2 650 euros.

La rémunération d'un herboriste varie considérablement selon son statut et son environnement professionnel. Dans les zones urbaines, notamment les grandes métropoles, les salaires sont généralement supérieurs de 10 à 15 % par rapport aux zones rurales.

Les pharmaciens herboristes gérants de leur propre officine bénéficient d'un potentiel de revenus bien plus élevé, pouvant dépasser 3 500 euros nets mensuels, voire davantage selon le chiffre d'affaires et la notoriété de l'établissement.

Les officines spécialisées dans les produits naturels et la phytothérapie offrent parfois des avantages complémentaires : participation aux bénéfices, remises sur les produits, formations continues financées. Les indépendants vendant des plantes libérées (hors statut de pharmacien) perçoivent des revenus très variables, généralement plus modestes, dépendant de leur volume de ventes et de leur réseau commercial.

Les perspectives d'évolution pour votre carrière

Le pharmacien herboriste dispose de plusieurs voies d'évolution au cours de sa carrière, en fonction de ses aspirations et compétences.

  • Gérant d'officine spécialisée en phytothérapie et produits naturels
  • Responsable du rayon herboristerie dans une grande officine ou parapharmacie
  • Directeur technique dans une entreprise de phytothérapie ou de compléments alimentaires
  • Spécialisation pointue en aromathérapie, gemmothérapie ou mycothérapie
  • Expert-conseil auprès de laboratoires pharmaceutiques développant des gammes phyto
  • Phytothérapeute en cabinet privé pour des consultations individualisées.

Après quelques années d'expérience, l'herboriste peut créer sa propre officine ou boutique spécialisée, développer une gamme de produits à base de plantes (cosmétiques, tisanes), ou encore se lancer dans la culture biologique de plantes médicinales et leur commercialisation. L'herboriste expérimenté peut également transmettre son savoir en devenant formateur en phytothérapie auprès d'écoles ou d'organismes de formation professionnelle, ou s'orienter vers la recherche en pharmacognosie.

Votre futur environnement de travail

Vous exercerez principalement en officine, généraliste ou spécialisée en phytothérapie. Vous pourrez aussi travailler en parapharmacie, magasin bio ou laboratoire pharmaceutique. Au quotidien, vous collaborerez avec d'autres pharmaciens, préparateurs, naturopathes et médecins phytothérapeutes, tout en restant en contact direct avec les clients et fournisseurs.

Les déplacements professionnels restent occasionnels (salons, formations, visites de producteurs). Les horaires suivent ceux de l'officine, avec ouverture en journée et parfois le samedi. Votre environnement de travail se situera au comptoir, dans l'espace de vente et l'arrière-boutique pour la préparation et le stockage des plantes.

Avantages et inconvénients du métier d'herboriste

Le métier d'herboriste allie passion pour la botanique et accompagnement vers une santé naturelle, mais s'inscrit dans un cadre légal strict qui impose certaines contraintes.

Avantages

  • Métier passionnant et porteur de sens : Accompagner les clients vers une santé plus naturelle, valoriser un savoir-faire ancestral et contribuer au bien-être d'autrui apportent une grande satisfaction personnelle.
  • Polyvalence et diversité des activités : L'herboriste jongle entre conseil personnalisé, préparation de mélanges, gestion commerciale et veille scientifique, évitant ainsi la routine.
  • Autonomie et possibilité d'entrepreneuriat : Après quelques années d'expérience, possibilité d'ouvrir sa propre officine spécialisée, de créer sa marque de produits phyto ou d'exercer en libéral.

Inconvénients 

  • Parcours d'études long et exigeant Devenir pharmacien herboriste nécessite 6 ans d'études minimum, avec une première année très sélective et un investissement personnel conséquent.
  • Cadre légal strict et responsabilité importante Seuls les pharmaciens diplômés peuvent légalement exercer l'herboristerie thérapeutique. Une erreur de conseil ou de dosage peut avoir des conséquences graves sur la santé.
  • Revenus modestes en début de carrière En tant que salarié débutant, le salaire reste dans la moyenne sans prime substantielle. Il faut souvent devenir gérant pour augmenter significativement ses revenus.

Quelle est la différence entre un herboriste et un phytothérapeute ?

Ces deux métiers sont souvent confondus car ils concernent l'usage des plantes à des fins de santé, mais leurs missions diffèrent.

L'herboriste est un commerçant spécialisé. Le monopole pharmaceutique institué en 1941 réserve cette profession aux pharmaciens diplômés d'État. Il vend des plantes médicinales, prépare des mélanges et conseille sur leur usage préventif ou curatif. Sa formation : 6 ans de pharmacie complétés par une spécialisation en phytothérapie.

Le phytothérapeute est un praticien qui utilise les plantes dans une démarche thérapeutique globale. Médecin, naturopathe ou thérapeute formé spécifiquement, il établit un bilan de santé et prescrit des plantes adaptées aux besoins individuels. Contrairement à l'herboriste, il ne vend pas de plantes mais oriente vers des professionnels habilités.

En résumé : l'herboriste commercialise et conseille, le phytothérapeute intègre les plantes dans un suivi thérapeutique personnalisé.

©Yakobchuk Olena - stock.adobe.com

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