Comment devenir espion

Espionnage industriel, contre-terrorisme, cyberattaque, les champs d’espionnage ont complétement évolué avec la fin de la guerre. Ainsi, les profils recherchés par la DGSE (Direction générale de la Sécurité extérieure), les services secrets français, ont aussi évolué pour favoriser des hommes et des femmes ayant des compétences en ingénierie, en cybersécurité, en langues étrangères ou en nouvelles technologies.
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Par L'équipe MaFormation
devenir espion

Comme tous les métiers du service public, l’agent d’espionnage doit surtout avoir un sens du devoir envers la France. Mais surtout, son recrutement est basé sur ses compétences techniques acquises après une longue formation. Loin de l’image glorifiée dans les fictions, les métiers de la DGSE sont administratifs.

Quel est le rôle d’un espion ?

L’espion ou l’agent secret est un fonctionnaire. En effet, il travaille pour les services de l’État et notamment de la DGSE, la Direction générale de la Sécurité extérieure. Contrairement aux idées reçues, un agent secret n’a pas seulement pour mission de trouver des renseignements. En fonction de ses compétences, il doit aussi bien recueillir que protéger des informations confidentielles. On distingue 3 métiers du renseignement :

- La reconnaissance du terrain ;

- L’analyse des données ;

- Les écoutes.

Un agent secret est spécialisé dans l’un des domaines de recrutements de la DGSE : renseignement, la cybersécurité, les sciences et technologies, les langues étrangères, l’administration générale, le soutien et la logistique et la sécurité.

En fonction de sa spécialisation, l’agent secret peut être amené à faire un travail sur le terrain. Mais bien qu’il puisse se déplacer à l’étranger pour réaliser ses missions, l’agent secret peut également se retrouver derrière un bureau. C’est le cas par exemple des professionnels de la cybersécurité, qui assurent  la protection des données des entreprises françaises liées à la défense et l’armement. Les traducteurs ou interprètes peuvent également officier sur le terrain que travailler sur la traduction de documents. Les espions français sont directement confrontés à la lutte contre le terrorisme et le contre-espionnage. Ces domaines sont partagés avec les agents secrets de la DGSI, la Direction générale de la sécurité intérieure.

Quelles sont les qualités pour devenir espion ?

Les caractéristiques d’un bon espion résident sur sa personnalité. Il doit avoir une nature discrète et savoir faire profil bas. En effet, l’espion ne doit pas attirer l’attention et se fondre dans la masse. Cette caractéristique induit aussi un sens du mensonge. Il ne peut pas révéler à ses proches son activité. L’espion doit aussi avoir un sens du contact. Il doit pouvoir facilement entrer en contact avec des inconnus pour trouver des renseignements. Un sens de l’adaptation est une qualité recherchée pour un espion. Il doit pouvoir rapidement s’adapter aussi bien à un nouvel environnement qu’à l’interlocuteur avec lequel il échange. Que ce soit dans l’action ou dans son bureau, l’agent secret doit avoir un esprit d’analyse. Face à une situation de terrain ou devant une potentielle menace, il doit pouvoir agir rapidement tout en analysant les conséquences. Dans certaines missions, l’agent secret est amené à être confronté au danger. Il doit donc pouvoir réfléchir et agir rapidement. Pour les agents secrets qui vont sur le terrain, une bonne condition physique est nécessaire. Des tests sont aussi réalisés avant d’intégrer la DGSE.

Un espion est aussi recruté pour ses compétences techniques. En effet, il doit avoir des connaissances dans son domaine d’activité. C’est le cas, d’un ingénieur dans l’armement ou d’un expert en cybersécurité. Une connaissance de la législation et de la politique étrangère est aussi demandée pour les agents de terrain. Ces connaissances s’accompagnent aussi d’une connaissance approfondie de la culture des pays de mission. Que ce soit pour le traducteur ou l’interprète, un agent secret doit parler une ou plusieurs langues étrangères. Les langues les plus demandées sont notamment liées à la géopolitique actuellement : le mandarin, le russe, l’anglais, l’arabe, etc.

Quelles études pour devenir espion ?

Le profil des espions recrutés est divers. Plusieurs diplômes et formations professionnelles permettent donc d’accéder au métier d’agent secret. Pour intégrer la DGSE, il existe plusieurs concours avec des niveaux d’accès différent.

Sans diplôme, les personnes peuvent passer par le concours de la catégorie C d’adjoint administratif ou de surveillant. Ouvert à tous, le concours peut être préparé grâce à une classe préparatoire. Pendant quelques mois, les élèves s’entraînent pour réussir à passer le concours visé. Proposées par des centres de formations professionnelles ou des formations en ligne, ces classes servent exclusivement à la réussite du concours en question. Il ne forme pas à un métier.

De niveau bac, la DGSE recrute via le concours de catégorie B de secrétaire administratif spécialisé et de contrôleur spécialisé. Le concours d’attaché de la catégorie A est ouvert aux personnes bénéficiant d’un diplôme de niveau bac+3. Ces postes de fonctionnaire de catégorie B concernent des métiers du domaine du renseignement, des langues et de l’administration générale. Pour la catégorie A, les métiers visés sont davantage tournés en géopolitique, en administration, en langue et en sciences et technologie.

Les formations postbacs dans le domaine de l’administration publique et des langues sont les plus susceptibles de correspondre aux attendus du concours. On retrouve donc des formations universitaires de niveaux bac+3 (licence de droit, licence en administration publique, licence LLCER ou LEA, licence pro métiers des administrations et collectivités territoriales, licence sciences politiques, etc.) et de niveau bac+5 (master administration publique, master sciences politique, master civilisation étrangères, master droit…). Pour les métiers spécialisés, ce sont des formations de niveau bac+5 qui sont les plus recherchées telles que master géopolitique, master relations internationales, master cybersécurité, diplôme d’ingénieur de l’armement, diplôme d’ingénieur mécanique, etc.

Quelle formation continue pour devenir espion ?

Les différentes formations postbacs sont proposées sous la forme de formation continue. Ainsi, les candidats à la DGSE peuvent commencer par obtenir un diplôme pour passer les concours de la fonction publique. Pour avoir le statut de fonctionnaire, il est indispensable de justifier d’un niveau de diplôme minimum. Pour maximiser ses chances, des classes préparatoires sont spécialisées dans la réussite des concours de la fonction publique.

Pour les formations éligibles, les candidats peuvent faire appel à leur CPF (Compte professionnel de formation) pour financer une partie ou en totalité la formation concernée. Un salarié en reconversion peut faire une demande de PTP (Projet de transition professionnel). En accord avec leur entreprise, il est autorisé à s’absenter pour intégrer une formation. Il conserve son contrat de travail et perçoit une partie de son salaire mensuel. Pour les demandeurs d’emploi, France Travail propose plusieurs aides pour l’intégrer d’une nouvelle formation comme l’Aide individuelle de formation (AIF).

Quelle évolution pour un espion ?

Après plusieurs années d’expérience, l’agent secret peut monter en compétences. En tant que fonctionnaire, il peut passer par des concours internes pour évoluer vers la catégorie au-dessus (B ou A). Ainsi, l’espion peut encadrer une équipe ou se tourner vers un autre poste à responsabilité, et s’éloigner du terrain. Il peut également se tourner vers la formation des nouveaux agents. Dans un autre registre, il peut retourner dans la vie civile. Ses compétences techniques peuvent lui permettre de continuer dans son domaine d’activité mais dans un environnement éloigné de l’espionnage. Par exemple, un expert en cybersécurité peut intégrer une entreprise privée ou publique et poursuivre dans son domaine d’activité.  

Quel est le salaire d'un espion ?

Comme tous les fonctionnaires, la rémunération de l’agent à la DGSE est dictée par une grille commune à tous les agents de la fonction publique. La rémunération va dépendre de la catégorie et de l’échelon du fonctionnaire. Pour un fonctionnaire de catégorie C, le salaire se situe entre 1 600 et 2 200 euros bruts par mois. Pour les salariés de catégorie B, la rémunération est comprise entre 1 500 et 2 500 euros contre 1 800 à 4 500 euros bruts par mois pour un fonctionnaire de catégorie A.

Travailler dans la fonction publique

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