Comment devenir contrôleur aérien

En France, on compte plus de 4000 contrôleurs aériens, dont un tiers de femmes ! Envie de devenir le chef d'orchestre des pilotes d'avion en coordonnant leurs mouvements et leurs trajectoires ? On vous dit tout ce qu'il faut savoir sur ce métier méconnu du grand public !
Quel est le rôle d’un contrôleur aérien ?
Le contrôleur aérien ou l'aiguilleur du ciel est la personne qui assure le contrôle et la gestion du trafic aérien en temps réel. Il veille à la fluidité du trafic et à ce que chaque avion circule en toute sécurité du décollage jusqu'à l'atterrissage. Il travaille généralement dans une tour de contrôle située dans un aéroport ou bien dans un centre de contrôle en route dans une zone à faible densité de population.
C'est lui qui communique avec les pilotes par radio pour leur donner des informations, des instructions, des recommandations ou des autorisations visant à garantir un vol de qualité pour les passagers. Il peut notamment leur donner des informations sur les conditions météorologiques, leur indiquer les distances de sécurité à respecter pour éviter tout risque de collision ou encore l'altitude à maintenir avant d'atterrir.
Quelles sont les qualités requises pour devenir contrôleur aérien ?
- Chaque jour, le contrôleur aérien est garant de la sécurité de plusieurs centaines de passagers. S'il s'agit d'un travail gratifiant, cette responsabilité implique la mobilisation de certaines compétences complémentaires telles qu'une concentration accrue, une excellente acuité visuelle, une bonne gestion du stress, ainsi qu'une capacité à prendre des décisions rapidement en cas d'imprévus.
- Savoir travailler en équipe est essentiel quand on exerce dans une tour de contrôle : les aiguilleurs du ciel travaillent en binôme, l'un gère le trafic aérien en dehors de l'aéroport, l'autre surveille les entrées et les sorties autour de la piste. Chacun est à même d'accomplir les tâches de l'autre, ce qui permet une plus grande flexibilité et efficacité dans l'organisation du travail.
- Parler de la pluie et du beau temps est loin d'être un sujet de discussion anodin pour un contrôleur aérien qui doit avoir une connaissance approfondie de la météorologie pour pouvoir adapter ses instructions de vol en conséquence. Ses connaissances théoriques englobent d'autres domaines d'expertise telles les règles de l'aviation civile ou encore la physique aéronautique.
- Un contrôleur aérien doit avoir une bonne aisance relationnelle et des compétences en communication afin de transmettre des informations claires et précises aux pilotes ainsi qu'à ses collègues de travail.
- Le métier de contrôleur nécessite un (très) bon niveau d'anglais car la langue de Shakespeare reste incontestablement la langue étrangère la plus utilisée dans le domaine de l'aviation.
Quelles études pour devenir contrôleur aérien ?
En dehors de la filière militaire qui dispose de ses propres programmes de formation pour les personnes de moins de 30 ans titulaires du baccalauréat, il existe une seule école pour se former au métier de contrôleur aérien en vue d'exercer dans le civil : l'ENAC (l'Ecole Nationale de l'Aviation Civile). La formation des Ingénieurs du Contrôle de la Navigation Aérienne (ICNA) est rémunérée et s'étend sur 18 mois. Le cursus intègre la théorie et la pratique avec des stages d'immersion professionnelle dans des tours de contrôle.
L'ENAC est une école prestigieuse reconnue pour ses outils pédagogiques à la pointe de la technologie avec des simulateurs de contrôle d'approche et des simulateurs de contrôle d'aérodrome qui permettent aux élèves d'être confrontés à des scénarios qu'ils seront amenés à gérer dans leur quotidien de contrôleur aérien. Les élèves qui obtiennent leur MCTA (Management et Contrôle du Trafic Aérien) sont fonctionnaires pour une durée obligatoire de 7 ans minimum et intègrent la DGAC (Direction Générale de l'Aviation Civile).
Quelles sont les conditions d'admission au concours de l'ENAC ?
Pour pouvoir être accepté à l'ENAC, il faut réussir un concours d'entrée réputé sélectif comprenant notamment des épreuves de mathématiques, de physique, de français et d'anglais.
Les conditions d'admission sont les suivantes :
- être titulaire d'un diplôme de niveau bac+2 dans une filière scientifique
- avoir 27 ans maximum
- être en bonne condition physique (des tests d'aptitudes sont prévus)
- avoir un excellent niveau d'anglais.
Les places sont limitées en fonction des besoins de l'aviation civile : les intentions d'embauche ne dépassent généralement pas la centaine de personnes par an.
Quelle formation continue pour devenir contrôleur aérien ?
Il n'existe pas de passerelle pour devenir contrôleur aérien, mais si vous avez suivi un parcours scientifique et décroché un diplôme de niveau égal ou supérieur à bac+2, vous pouvez dès maintenant tenter de passer le concours d'entrée de l'ENAC après avoir pris soin d'avoir suivi une préparation minutieuse. Il faut d'ailleurs souligner que beaucoup d'élèves admis à l'Ecole Nationale d'Aviation Civile ont suivi une classe préparatoire. Par ailleurs, la formation continue reste un moyen incontournable pour les contrôleurs aériens en activité de renouveler leurs compétences et de rester informé des dernières évolutions technologiques, scientifiques ou juridiques.
Quelle évolution pour un contrôleur aérien ?
Un contrôleur aérien peut changer d'environnement de travail en travaillant pour d'autres centres de contrôle et aéroports ou accéder à des fonctions managériales (ex : chef d'équipe) en fonction de ses appétences et de ses opportunités professionnelles.
Quel est le salaire d’un contrôleur aérien ?
La rémunération d'un contrôleur aérien débutant atteint généralement 2500 euros brut par mois, elle peut ensuite s'envoler autour de 4000 euros après plusieurs années d'expérience. En fin de carrière, les contrôleurs aériens peuvent toucher 8000 euros brut mensuel.
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