Comment devenir conférencier

Quel est le rôle du conférencier ?
Popularisé par les conférences TEDx, le métier de conférencier reste en France beaucoup moins connu qu’aux Etats Unis. Outre-Atlantique, la profession d’orateur ou « speaker » s’est en effet développé depuis les années 70 grâce à deux associations : la global speakers federation (GSF) et la national speakers association (NSA).
Avant de présenter comment devenir conférencier, il faut donc revenir sur le rôle de celles et ceux qui ont choisi d’embrasser ce métier.
Le conférencier professionnel est avant tout un spécialiste de son domaine. Intervenant au service de différents clients (avant tout des entreprises, mais aussi des associations ou des collectivités), il a pour mission de transmettre grâce à son discours un message fédérateur et galvanisant à son public.
Il pourra par exemple intervenir à l’occasion de séminaires d’entreprise, auprès de certains salariés (commerciaux ou responsables de ventes par exemple) afin de fédérer les équipes ou d’apporter de la motivation. Dans les moments clés de la vie d’une société (rachat, transformation…), il pourra également être sollicité pour rassembler les collaborateurs autour d’un nouveau projet et les embarquer dans cette nouvelle aventure professionnelle.
Quelles sont les qualités requises pour devenir conférencier ?
La principale qualité du conférencier ou speaker doit être de savoir capter l’attention de son auditoire. Cette maîtrise de l’art du discours repose sur différentes techniques d’éloquence, telle que la capacité à structurer son message, à faire porter sa voix et à adopter une gestuelle et une posture qui viendront renforcer la portée de ses propos.
La conférence est un véritable art de la scène et partage en cela des similitudes avec le métier d’acteur. En plus d’une expression orale parfaite, le conférencier devra pouvoir apprendre avec sérieux son texte et le répéter jusqu’à le maîtriser dans le détail. Il doit aussi être capable d’improvisation pour retomber sur ses pieds en cas de perturbation de sa prise de parole.
Mais être bon acteur ne suffit pas pour être un bon speaker. Car ce métier réclame aussi une grande capacité de conviction et la capacité à convaincre et entraîner son public avec soi. Le conférencier est aussi à sa manière un formateur ou un professionnel du coaching. Dans l’exercice de son métier, il doit être capable de mettre son charisme au service de son discours.
Quelles études pour devenir conférencier ?
Il n’existe pas de formation initiale à proprement parler pour devenir conférencier. Parmi ceux qui exercent cette profession, on trouve ainsi notamment d’anciens sportifs de haut niveau, des personnalités des médias ou d’anciens hommes politiques. Beaucoup de personnes issues du monde de l’entreprise (directeur des ressources humaines, responsables commerciaux ayant occupé des postes de haut niveau) exercent aussi le métier de conférencier professionnel. Leur point commun est d’avoir acquis une expertise au fil de leur expérience qui pourra être transposable dans d’autres univers et inspirer les autres.
En soutien au projet de devenir conférencier, on peut néanmoins esquisser plusieurs pistes d’études. On pourra notamment s’orienter vers des cursus de niveau bac+5, en école de commerce ou en école d’ingénieur. Les spécialités du domaine de la gestion des ressources humaines ou de la gestion d’entreprises peuvent présenter une bonne base pour devenir conférencier.
A l’université, on pourra s’orienter vers des diplômes en sciences sociale, en sciences humaines ou en psychologie de niveau Master. Certaines universités proposent également des diplômes d’établissement dans le domaine du coaching professionnel ou du coaching d’entreprise.
Quelle formation continue pour devenir conférencier ?
En réponse à la demande de personnes se demandant comment devenir conférencier, on a assisté à l’éclosion récente d’une offre de formation dédiée. Plusieurs "écoles" existent aujourd’hui, ou cycles de cours, généralement créés par des conférenciers professionnels.
Ce type de formation propose des enseignements à distance ou en présentiel dédié à l’art de la conférence et de la prise de parole en public. On y trouvera notamment des conseils techniques, pour organiser la structure d’une conférence et développer ses propos selon un plan efficace. Le formateur abordera également la manière de s’exprimer selon son public, la position du corps et de la voix (vitesse, rythme, articulation silences…), ainsi que la communication non-verbale (gestuelle, regard, posture…).
La formation de conférencier peut également aider à mieux appréhender le contexte professionnel dans lequel évolue ce métier, à identifier les thématiques sur lesquelles on souhaite se spécialiser, ou donner des pistes pour développer un réseau et trouver des clients.
Quelle évolution pour un conférencier ?
La principale évolution que peut connaître un conférencier est de voir accroître sa notoriété. Il est ainsi important de travailler sa réputation et son réseau, à la fois pour s’assurer davantage d’activité et pour demander des rémunérations plus élevées. Un conférencier expérimenté pourra également se lancer dans la publication de livres ou dans la formation.
A savoir : l’association américaine de la national speakers association (NSA) délivre la certification internationalement reconnue de CSP (« certified speaking professionnal »). L’obtention de la certification nécessite d’avoir suivi trois sessions de formation auprès de la NSA. Le postulant doit également adhérer depuis au moins un an à une association membre de la global speakers federation (GSF) et justifier d’avoir déjà donné au moins 250 conférences payantes ayant rapporté au moins 50 000 dollars pendant cinq ans au cours des 10 dernières années.
Quel est le salaire d’un conférencier ?
Le conférencier est un entrepreneur qui exerce en indépendant. Sa rémunération dépendra de sa notoriété et de son expérience. Les anciens présidents de la république peuvent ainsi espérer toucher plusieurs centaines de milliers d’euros par conférence : jusqu’à 400 000 dollars pour Barack Obama et entre 150 000 et 200 000 euros pour l’ancien président Nicolas Sarkozy. En dehors de ces rémunérations de stars, un conférencier professionnel peut espérer facturer environ 2 500 euros pour un conférencier débutant et entre 4 000 et 5 000 euros pour un conférencier expérimenté (jusqu’à 7 000 euros pour un conférencier certifié CSP), selon le blog du conférencier Mathieu Boinet.
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