Les Atrides- notre humanite - Comment s-emparer du mythe des Atrides aujourd-hui a partir de la reecriture de ce mythe

Avec ce stage A. de La Roche interrogera notre humanité, au sens d'une sensibilité individuelle et collective, quand elle est à ce point fragile et gage de résilience. Dans sa réécriture du mythe des Atrides, T. Rodrigues rappelle aussi bien les éléments constitutifs de la Tragédie que les possibilités de l'empêcher. Le Chœur d'Iphigénie notamment, exhorte à un exercice de mémoire sur les événements qui créent la tragédie, tout en interrogeant précisément ce qui permettrait de ne pas y sombrer. Comment des situations virent-elles au tragique quand le pire semble pouvoir être encore évité ? Mémoire collective et pouvoir sont-ils donc irréconciliables ? Ces histoires nous touchent également parce qu'elles racontent des liens familiaux millénaires regardés à dimension humaine par l'auteur. Agamemnon, Clytemnestre, Iphigénie, Achille, Cassandre, Électre.... n'incarnent plus des figures tragiques lointaines, mais des hommes et des femmes aux prises avec des situations inouïes dans l'écriture de T. Rodrigues, proches de vous.

A. de La Roche prendra le temps de rencontrer les stagiaires en expérimentant la place du chœur, sa fonction, son impact dramatique. De cette entité émergeront peu à peu les personnages de ces pièces. La recherche sera enrichie par d'autres textes écrits sur ce mythe et à partir de la question : comment le pouvoir peut posséder les hommes et céder à une justice régie par la loi du talion ?

L'art du jeu est un art fragile dit A. de La Roche. Par fragilité, il entend ce qui naît du doute et du questionnement intérieur, comme la matrice d'un geste créateur. Il s'agira de chercher à construire différents dispositifs scéniques pour explorer la parole du chœur, un dialogue, un monologue comme on pourrait marcher sur un fil à 10 m de hauteur, là où le corps et la voix pourraient n'avoir pour seul guide qu'une nécessité à être absolument perçus et entendus. Il s'agira de travailler une sorte de fabuleuse improvisation enrichie au fur et à mesure de l'avancée du stage.

Il sera aussi question de ré-interroger la perception du public pour qui le texte est raconté. Comment le public peut-il rester un réel partenaire ? Quelle est la nature de ce lien quand on transmet un récit ? Un public complice viendra se prêter au jeu sur plusieurs temps de travail ciblés au cours du stage.

A. Orhon, compagnon de route d'Antoine de La Roche depuis plus de 10 ans, apportera sa singularité de pédagogue et d'interprète par la connaissance qu'il a du travail de Antoine de La Roche. Julie de Maupeou (dramaturge) apportera un éclairage des écrits passés sur ce mythe, des enjeux des situations traversées, une matière à la fois intellectuelle et sensible au service de la vie au plateau. Son regard permettra d'envisager le mythe des Atrides dans sa grande richesse et sa complexité.

En amont du chantier, un travail d'apprentissage de textes issus de la trilogie sera demandé aux participant.e.s.