Reconversion : de vendeuse à aide-soignante, le témoignage de Virginie

Virginie a relevé le défi de reprendre ses études pour se consacrer à un domaine qui l'a toujours passionné : celui des soins aux personnes. Elle revient sur son parcours de reconversion !
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Par Istvan Drouyer
aide soignante

En 2021, Virginie a quitté La Réunion avec sa famille pour s'installer en Bretagne, près de Rennes. Un nouveau départ qui marque aussi le début d'une nouvelle vie professionnelle. Du métier de vendeuse de chaussures à celui d'aide-soignante, il n'y a qu'un pas ? Retour sur une reconversion réussie dans un secteur qui recrute massivement.

Quelle est votre formation initiale ?

J'ai suivi un BEP Vente Action Marchande, ce qui m'a amené à travailler dans le monde du commerce. J'ai démarré comme apprenti en tant que vendeuse dans un magasin de chaussures et maroquinerie à La Réunion, dans le sud, du côté de Saint-Joseph. Une fois diplômée, j'ai signé un CDI et évolué de vendeuse à responsable de magasin. Je suis resté près de 18 ans dans ce magasin, dont les cinq dernières années en tant que responsable. À la suite d’un licenciement dû à une liquidation judiciaire, j'ai décidé de changer de voie et de me tourner vers le métier d'aide-soignante.

Qu'est-ce qui vous a amené à choisir ce métier pour votre reconversion ?

Le domaine de la santé m'a toujours intéressé. Tout comme le métier d'aide-soignante ! J'avais d'ailleurs commencé des études en BEP Carrières sanitaires et sociales, puis en première et terminale SMS (Sciences médico-sociales), mais j'ai dû arrêter en fin d'année pour des raisons familiales. J’ai alors changé de voie pour trouver du boulot, ce qui m’a amené à la vente.

En fait, ma mère étant famille d'accueil pour personnes âgées, j'ai été attiré très tôt par le fait de prendre soin des autres, de les écouter et de passer du temps avec eux. J'ai aussi commencé à travailler comme aide à domicile où j'apportais un soutien aux personnes dont je m'occupais. Mais je ne pouvais pas les aider autant que nécessaire dans les gestes de la vie quotidienne, car sans diplôme je n'étais pas autorisée à effectuer certaines tâches essentielles comme le change.

Cela donnait lieu à des situations absurdes, comme devoir nourrir une personne souillée en attendant que l'infirmière vienne le changer. C'est pourquoi j'ai décidé de me former pour aller plus loin dans les soins afin d’offrir un accompagnement plus complet des personnes dont je m'occupe.

C'est ce qui vous a dirigé vers la formation d'aide-soignante ?

Oui ! L'avantage qu'on a aujourd'hui par rapport aux années précédentes, c'est qu'il n'y a plus de concours pour devenir aide-soignant ! Désormais, l'admission se fait sur dossier et entretien. On postule auprès d'un IFAS (Institut de Formation des Aides-Soignants) en joignant un dossier dans lequel on détaille notre parcours professionnel et on expose notre motivation. J'ai commencé à envoyer des dossiers quand j'étais encore à La Réunion. Je cherchais d'abord une formation sur l'île mais en l'absence de nouvelles, j'ai décidé d'élargir mon périmètre de recherche. Finalement, c'est l'IFAS de Redon en Bretagne qui m'a acceptée après un entretien téléphonique.

Avez-vous rencontré des difficultés particulières pendant votre reconversion ?

Oui, notamment en raison de mon âge. Reprendre des cours après tant d'années était difficile, surtout le fait de devoir jongler avec la vie familiale et professionnelle. De plus, je devais aussi m'adapter à une nouvelle ville et à un nouveau climat, ce qui n'était pas simple non plus ! Pour ce qui est de la formation, au début, j’avais un peu peur de ne me retrouver qu'avec des jeunes...Heureusement, à l'IFAS, il y avait des étudiants de tous âges, de 17 ans à 57 ans, ce qui était encourageant et stimulant !

Bon… la petite difficulté que j'avais c'est que je n’étais pas équipée comme la plupart des élèves, qui prenaient des notes sur leur ordinateur. J’'utilisais plutôt mon carnet et mon stylo comme à l’école (rires). Je n'ai pas non plus rencontré de difficultés pour financer ma formation, car celle-ci était prise en charge par la région !

Comment s'est passée votre intégration dans le monde du travail à l'issue de la formation ?

Avant de commencer la formation en janvier 2022, j'ai travaillé comme ASH (Agent des Services Hospitaliers) dans un EHPAD (Etablissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) pour mieux connaître le secteur. Cette expérience m'a beaucoup appris et m'a motivée à poursuivre ma formation afin d'être mieux formée sur certains soins. On est vraiment sur un métier qui recrute, ce qui fait que j’ai rapidement trouvé un poste d’aide-soignante à l’issue de ma formation.

Quel est votre quotidien en tant qu'aide-soignante ?

J'aide les personnes dans leur vie quotidienne, je les accompagne dans les différentes tâches de la vie telles que les soins d'hygiène, l'habillage, la prise des repas, les déplacements, etc. Je suis à leur écoute et je prends soin d'eux. C'est un métier très humain et varié où l'on est confronté à tous types de situation. Être aide-soignant, ce n'est pas seulement faire la toilette et nourrir la personne comme certains peuvent le résumer, c'est aussi l'écoute, être présent pour apporter un soutien moral et beaucoup de partage !

Quelles sont les qualités à avoir pour exercer ce métier ?

Il faut être patient, courageux, et fort mentalement et psychologiquement. On voit de tout dans ce métier et on peut facilement passer du rire aux larmes avec des situations de détresse, des maladies graves, etc. Dans de tels moments, il peut être difficile de trouver les mots justes, mais parfois, le simple fait d’être présent peut déjà offrir du réconfort au patient et à sa famille. Pour devenir aide-soignant, je dirais donc qu’il est important de savoir faire la part des choses et de lâcher prise pour ne pas laisser ce qui se passe au travail envahir sa vie personnelle.

Avez-vous des projets d'évolution dans votre carrière ?

Actuellement, je travaille en gériatrie, mais j'aimerais me spécialiser dans le domaine de la petite enfance, peut-être en devenant auxiliaire puéricultrice ou bien profiter de la passerelle après 3 ans d'expérience pour devenir infirmière. En tout cas pour le moment, je me sens bien à mon poste, et comme les aides-soignants ont acquis beaucoup plus de compétences et des responsabilités au cours de l’année 2021 (décret du 23 juillet), c'est plutôt valorisant.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaiterait se reconvertir vers le métier d'aide-soignante ?

Tout d’abord, il faut vraiment qu'elle se pose la question de savoir pourquoi elle veut faire ce métier. Il ne faut pas se lancer pour de mauvaises raisons, comme simplement chercher un emploi stable ou en forte demande sur le marché du travail. Il faut aussi bien avoir en tête que c'est une profession qui demande beaucoup d'investissement et qui peut être difficile aussi bien moralement que physiquement. Comme dans tous les métiers, il y a aussi des inconvénients : on peut travailler le week-end, la nuit, en horaires décalés, etc. Il faut donc avoir une réelle envie d'aider les autres et s'intéresser sincèrement au bien-être des patients.

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