Comment se reconvertir vers le métier de sage-femme

Vous avez probablement fait sa connaissance à un jour particulier de votre vie : celui de votre naissance ! Du suivi de la grossesse à l’aide à l’accouchement en passant par les premiers soins aux nouveaux nés, la profession de sage-femme offre de réelles opportunités pour une reconversion dans le secteur de la santé.
Mis à jour le , publié en février 2022
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Par Istvan Drouyer
sage femme

Comme vous le savez sans doute déjà, la majorité des professionnels de l'accouchement sont des femmes. L'emploi peu courant du terme "maïeuticien" témoigne de cette présence encore minoritaire des hommes dans les maternités des cliniques et hôpitaux. Toutefois, le nombre d'hommes augmente d'année en année, et le simple fait d'être détenteur d'un chromosome XY ne doit pas vous empêcher d’envisager une reconversion professionnelle vers ce métier passionnant !

Contrairement à une idée reçue, la sage-femme accompagne les femmes de la puberté à la ménopause, et pas seulement avant, pendant et après l'accouchement. Toutefois, l'aide apportée aux femmes enceintes constitue le cœur de son métier et reste sa principale mission, divisée elle-même en une multitude de tâches. Un bref rappel des responsabilités de la sage-femme s'impose.

Quelles sont les principales missions d'une sage-femme ?

La sage-femme a un pouvoir de diagnostic et un droit de prescription, ce qui l’autorise à accomplir une grande diversité de missions :

  • séances de préparation à l'accouchement (échanges avec les futurs parents autour des différentes étapes de la grossesse, cours de yoga, exercices de relaxation, respiration, inspirés parfois des techniques de sophrologie)
  • suivi et surveillance médicale durant la grossesse (consultations prénatales, échographies, autres examens médicaux)
  • assistance pendant l'accouchement : la sage-femme peut faire appel à un gynécologue-obstétricien ou à un chirurgien en cas de complications pour déclencher par exemple une césarienne
  • soins du nouveau-né après la naissance : s'assurer de sa bonne santé, de son confort et de son bien-être, mais aussi veiller sur le bon rétablissement de la mère après l'accouchement, notamment les jours qui suivent (suivi du post-partum)
  • accompagnement des parents dans leur rôle parental pour qu’ils puissent répondre aux besoins du bébé (allaitement, rééducation périnéale, règles d'hygiène).

Pourquoi choisir le métier de sage-femme dans le cadre d’une reconversion ?

Les raisons qui peuvent vous encourager dans votre décision de vous reconvertir vers le métier de sage-femme sont nombreuses. Voici les principales :

  • Quoi de plus gratifiant et valorisant pour une sage-femme que d'aider les femmes à donner la vie ? Témoin privilégié d’un moment unique aux côtés des parents, la sage-femme exerce une profession enrichissante et chargée d'émotions.
  • La sage-femme bénéficie aujourd’hui d’une reconnaissance sociale (un jour de l'année lui est même dédié, le 5 mai, journée internationale de la sage-femme), mais aussi professionnelle : une réforme de 2023 reconnaît le métier de sage-femme comme profession médicale, au même titre que les médecins ou les chirurgiens-dentistes.
  • Des débouchés assurés et une sécurité de l'emploi garantie ! En effet, le manque de personnel se fait toujours sentir dans les maternités. L’insertion professionnelle s’en retrouve facilitée après le suivi d’une formation dans une école de sage-femme reliée à un CHU (Centre Hospitalier Universitaire).
  • Une diversité que l’on retrouve aussi bien dans les lieux d’exercice (hôpitaux, cliniques, cabinets libéraux, centres de PMI) que dans les spécialisations possibles (accompagnement à l’allaitement, suivi des grossesses à risque, rééducation périnéale, etc.).
  • La possibilité de se former tout au long de sa carrière et d’acquérir de nouvelles compétences qui pourront faciliter l’évolution professionnelle et l’accès à des postes à responsabilités.

Je me forme au métier de sage-femme

Quelles sont les compétences requises pour réussir sa reconversion de sage-femme ?

Difficile d'envisager une reconversion professionnelle pour devenir sage-femme si l'empathie, la bienveillance, la patience et le sens de l'écoute ne font pas partie de votre vocabulaire !

Les futures mamans et papas ont besoin d'être rassurés avant, pendant et après la grossesse (notamment en cas de dépression post-partum), ce qui sous-tend de posséder un minimum de qualités humaines et d'aptitudes relationnelles. Vous devrez trouver les bons mots et parfois expliquer certaines notions et gestes techniques toujours avec tact et pédagogie afin que la mère ne se sente pas incompétente.

Le pouvoir des sages-femmes est étendu, il faudra donc faire preuve d'un grand sens des responsabilités et savoir réagir rapidement si la situation l'exige. Une bonne gestion du stress peut donc être conseillée quand on exerce un tel métier. La sage-femme doit également avoir une certaine résistance physique et nerveuse pour pouvoir faire face à un rythme de travail parfois intense et à certaines situations compliquées sur le plan émotionnel.

Les connaissances scientifiques (connaissances en physiologie, en anatomie, en biologie...) et les compétences médicales de la sage-femme embrassent de nombreux domaines. Elle devra les associer à des gestes techniques précis destinés à apporter confort et bien-être à la maman et au nouveau-né.

Quelle formation pour se reconvertir vers le métier de sage-femme ?

Il faut désormais compter 6 ans d’études, contre 5 ans auparavant, pour devenir sage-femme depuis la loi du 16 janvier 2023. Cette réforme s’applique dès la rentrée 2024. A partir de cette date, toute personne n’étant pas déjà en formation devra suivre les étapes suivantes :

  • Un premier cycle de 3 ans majoritairement théorique, composé d’une première année de PASS (Parcours d’Accès Spécifique Santé) ou de LAS (Licence Accès Santé) suivi de 2 ans de maïeutique
  • un deuxième cycle de 2 ans, davantage axé sur la pratique avec des stages de plus en plus fréquents en milieu hospitalier, en cabinet libéral ou en centre de santé.
  • un troisième cycle d’une année visant à mieux préparer les futures sages-femmes aux missions élargies de la profession.

A l’issue de ce parcours, les élèves reçoivent le diplôme d’Etat de Docteur en Maïeutique, obligatoire pour exercer la profession

Bon à savoir : Pour rappel, le numérus clausus (nombres limités de personnes admises) a été supprimé au profit du numérus apertus : c'est aux universités de définir le nombre d'étudiants acceptés en formation maïeutique. Le PACES (Première Année Commune aux Études de Santé) n'est plus et a été remplacé par deux alternatives pour accéder aux écoles de sage-femme :  la LAS ou le PASS.

Il n’existe malheureusement pas d'exception pour les candidats à la reconversion même si certains pourront raccourcir leur parcours grâce à des passerelles ouvertes aux titulaires d'un master et aux professionnels de santé expérimentés.

Quelles sont les passerelles existantes pour accélérer sa reconversion vers le métier de sage-femme ?

Vous travaillez déjà dans le secteur de la santé ? Certains diplômes vous permettent de rejoindre la formation de sage-femme directement en deuxième année, voire en troisième année, après examen de votre dossier et un entretien devant un jury.

Voici la liste des diplômes ouvrant des passerelles pour les études de sage-femme :

  • diplôme de niveau master ou doctorat
  • diplôme d’Etat de docteur en médecine
  • diplôme d’Etat de docteur en chirurgie dentaire
  • diplôme d’Etat de docteur en pharmacie
  • diplôme d’état d’infirmier
  • diplôme d’Etat de vétérinaire
  • Diplôme d’Etat d’auxiliaire médical sanctionnant au moins trois années d’études supérieures
  • Titre d’ingénieur

Les admissions via la procédure de passerelles sont également possibles pour les candidats suivants :

  • Anciens élèves de l’une de écoles normales supérieures sous réserve d’avoir effectué deux années d’études et valider une première année de master
  • Enseignants-chercheurs de l’enseignement supérieur ou formateurs dans une UFR de médecine, de pharmacie, d’odontologie ou dans une structure de formation en maïeutique.

Comment se reconvertir vers le métier de sage-femme après avoir été infirmière ?

Suite à un arrêté du 24 mars 2017, les titulaires d’un diplôme d’Etat d’infirmier (IDE) ont désormais la possibilité de rejoindre une école de sage-femme à partir de la deuxième ou de la troisième année. Auparavant, les infirmiers et les infirmières souhaitant accéder à cette passerelle devaient justifier d’au moins deux ans d’expérience professionnelle. Ce dispositif est en vigueur depuis 2019.

Sous quel statut exercer le métier de sage-femme ?

La plupart des sages-femmes exercent en tant que salariés, mais il est possible de pratiquer en libéral après avoir créé sa micro-entreprise. Une sage-femme à son compte peut exercer en cabinet, au domicile des patientes pour des consultations ou même un accouchement à domicile. Une sage-femme salariée peut travailler dans une grande variété de structures : cliniques, hôpitaux, centres de protection maternelle et infantile (PMI), maisons de naissance, , etc.

Quel salaire pour une sage-femme ?

Une sage-femme qui débute dans le métier touche en général une rémunération comprise entre 2000 et 2500 euros brut par mois. Au fil de l'expérience, elle pourra s’approcher progressivement des 3000 € brut mensuel, et parfois même les dépasser.

Les revenus d’une sage-femme libérale peuvent fluctuer en fonction de sa charge de travail qui elle-même dépendra du nombre de patients qu’elle pourra accueillir sur une période donnée. Il est donc plus difficile de donner des chiffres précis concernant la rémunération d’une sage-femme à son compte, mais celle-ci peut aller de 2000 à 4000 euros par mois.

Quelle évolution pour une sage-femme ?

Faire une reconversion pour devenir sage-femme ne vous oblige en rien à exercer votre nouveau métier tout au long de votre carrière. Vous pourrez être tenté de découvrir de nouveaux horizons et de vous tourner vers d'autres professions médicales ou paramédicales.

Le domaine de la santé est large et les opportunités de mobilité nombreuses. Vous aurez souvent à suivre des formations complémentaires, passer des concours ou emprunter des passerelles quand cela est possible pour accélérer votre projet d'évolution professionnelle.

Parmi les métiers vers lesquels se tournent généralement les sages-femmes ayant quelques années d'exercice à leur actif : infirmière puéricultrice, infirmière-anesthésiste, ostéopathe, gynécologue-obstétricienne, pédiatre, directrice de crèche ou encore cadre de santé. Par ailleurs, une sage-femme libérale peut faire le choix de devenir salarié ou fonctionnaire de la fonction publique hospitalière et vice-versa.

Comment financer sa reconversion de sage-femme ?

Votre formation maïeutique en école de sages-femmes peut être financée par votre CPF (Compte Personnel de Formation) si vous avez cumulé suffisamment de droits à la formation durant ces dernières années. Si votre solde est insuffisant et que vous êtes actuellement demandeur d'emploi, vous pouvez  demander un abondement auprès de France Travail via la plateforme Mon Compte Formation. C'est également sur ce site (ou l'application du même  nom) que vous pourrez consultez en un clin d'œil le montant de votre solde CPF.

Vous êtes salarié et vous vous demandez si votre employeur actuel pourrait financer votre projet de reconversion en tant que sage-femme ? Le Projet de Transition Professionnelle (PTP, aussi appelé CPF de Transition) est un dispositif spécialement créé pour les personnes qui souhaitent changer de métier. Comme son nom le laisse deviner, il ne peut être activé que si la formation choisie est éligible au CPF.

L’agence régionale de santé ou le conseil régional peuvent aussi être des interlocuteurs privilégiés pour obtenir un financement dans le cadre de votre reconversion professionnelle.

Quels débouchés pour la profession de sage-femme ?

Il est toujours plus rassurant de cibler un métier qui recrute lorsqu’on souhaite se reconvertir ! C’est bel et bien le cas pour la profession de sage-femme, qui reflète parfaitement les fortes tensions présentes dans le secteur de la santé. En 2024, France Travail évalue à 37 250 le nombre de projets de recrutements d’infirmiers et de sages-femmes. La DRESS (Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques) fait état de 23 354 sages-femmes exerçant en France. Prêt à rejoindre les rangs ?

AntonioDiaz - stock.adobe.com

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