Comment se reconvertir vers le métier de conducteur de travaux

Le conducteur ou la conductrice de travaux assure la supervision d’un projet de construction, de son lancement jusqu’à sa livraison au client. Son rôle consiste à coordonner les moyens humains, techniques et financiers nécessaires à la bonne tenue des travaux, tant en termes de qualité que de respect des délais et du budget.
Ses missions sont particulièrement variées : gestion des démarches administratives (comme les demandes de permis de construire), évaluation des plans d’architecte, négociation avec les sous-traitants, recrutement des équipes, et échanges réguliers avec l’ensemble des parties prenantes pour coordonner les actions : les chefs de chantier, bien évidemment, mais aussi les architectes, ingénieurs, techniciens, artisans, etc.
Pourquoi choisir le métier de conducteur de travaux pour sa reconversion ?
Votre job actuel ne vous convient plus ? Et si c’était le moment de changer de vie ? Voici quelques bonnes raisons de vous lancer dans une nouvelle aventure professionnelle en tant que conducteur de travaux :
- Un métier à mi-chemin entre le travail de bureau et le terrain : un compromis idéal pour celles et ceux qui ont du mal à tenir en place !
- Une grande variété de missions : l’ennui ou la routine ne font pas partie du vocabulaire du conducteur de travaux, dont chaque journée est rythmée par de nouveaux défis.
- Une profession gratifiante : la fierté de piloter un projet de construction de A à Z, des premières ébauches aux dernières finitions, et de voir concrètement le résultat de son travail sortir de terre.
- Une rémunération attractive : le métier de conducteur de travaux est l’un des mieux payés du secteur du bâtiment. Cela s’explique par son haut niveau d’expertise et les lourdes responsabilités qu’il endosse au quotidien.
Quelles sont les compétences requises pour réussir sa reconversion de conducteur de travaux ?
- Une excellente connaissance du secteur du BTP : ses métiers, ses spécificités, ses enjeux économiques et environnementaux, ainsi que ses évolutions technologiques ou juridiques.
- De bonnes qualités relationnelles et un sens aigu de la communication sont indispensables pour échanger avec les différents intervenants sur un chantier : artisans du BTP, fournisseurs, clients, etc.
- De solides aptitudes managériales : le conducteur de travaux est aussi un manager qui doit faire preuve de leadership pour motiver ses équipes et tirer le meilleur parti de chacun.
- Une grande rigueur, une certaine polyvalence et de solides compétences organisationnelles sont indispensables pour jongler entre la multitude de tâches dont il a la charge (contrôle des chantiers, commande de matériel, rendez-vous clients, renfort des équipes en cas de nécessité) et garantir la livraison des projets dans les délais.
- La maîtrise des règles de sécurité est l’une des principales priorités du conducteur de travaux, qui doit évidemment montrer l’exemple sur le chantier et veiller au respect strict des normes en vigueur par l’ensemble des intervenants.
- Des qualités rédactionnelles sont toujours les bienvenues pour accomplir les différentes démarches administratives accompagnant l’avancée des travaux.
- La maîtrise des outils informatiques fait partie des compétences attendues pour gérer efficacement les plannings, suivre les tableaux de bord, contrôler le budget ou encore utiliser les logiciels de CAO (Conception Assistée par Ordinateur) en autonomie totale.
- Une forte réactivité et une bonne capacité d’adaptation sont essentielles pour gérer efficacement les imprévus et les aléas susceptibles de survenir aux différentes étapes d’un chantier (panne, intempérie, conflits, etc.).
- Une bonne résistance physique est indispensable pour exercer ce métier : les déplacements sur chantier sont fréquents, le rythme soutenu, et les conditions météo parfois loin d’être idéales.
- Une bonne gestion du stress est recommandée, car le conducteur de travaux peut sentir une certaine pression sur ses épaules, que ce soit pour respecter les délais, le budget ou les normes de qualité.
- La flexibilité est une qualité importante dans ce métier car il faut être en mesure de se rendre rapidement sur un chantier et d'adapter son emploi du temps en fonction des urgences.
Quelle formation pour se reconvertir vers le métier de conducteur de travaux ?
Avec ou sans expérience dans le domaine du BTP, le titre professionnel de conducteur de travaux du bâtiment et du génie civil apparaît comme une certification idéale pour une reconversion réussie dans ce métier. Cette formation de niveau bac+2 d’une durée de 12 mois permet d’acquérir toutes les compétences nécessaires à la supervision d’un chantier, que ce soit sur le plan humain, technique, ou budgétaire.
Le titre professionnel de conducteur de travaux est reconnu par l’Etat et les professionnels du secteur. La formation peut s’effectuer à distance ou en présentiel en fonction des organismes et de vos préférences d’apprentissage. Le programme comprend deux blocs de compétences aux intitulés explicites : « préparer un chantier de bâtiment et de génie civil » et « conduire les travaux d’un chantier de bâtiment et de génie civil.»
Chacun des blocs de compétences fait l’objet d’une évaluation finale composée d'une mise en situation professionnelle (ou d’une présentation d’un projet réalisé en amont), d’un dossier retraçant les pratiques professionnelles du candidat, ainsi que les résultats des évaluations passées au cours de la formation.
D’autres formations sont envisageables pour devenir conducteur de travaux (dans le cadre d’une reconversion ou non) :
- Titre professionnel de conducteur de travaux du bâtiment et du génie civil
- BTS Bâtiment
- BTS TP (Travaux Publics)
- BTS EEC (Etudes et économie de la construction)
- BUT génie civil
- Licence Pro Métiers du BTP : Bâtiment et construction
- Diplôme d’ingénieur dans le domaine du bâtiment
- Mastère Manager de projets BTP
La plupart de ces formations peuvent être suivies en alternance. En combinant enseignements théoriques en établissement et formation pratique en entreprise, cette formule d’apprentissage est la meilleure option si vous souhaitez acquérir rapidement les compétences clés du métier de conducteur de travaux. Les heures passées aux côtés de professionnels aguerris du BTP vous permettront de devenir rapidement opérationnel une fois diplômé.
A noter que vous pouvez également obtenir l’un de ces diplômes par la voie de la VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) si vous avez déjà une expérience en gestion de projet (même de courte durée) dans le secteur du bâtiment.
Quel salaire pour un conducteur de travaux ?
À sa prise de poste, un conducteur de travaux touche généralement entre 2 500 et 3 000 euros brut par mois. Après plusieurs années d’expérience, sa rémunération peut atteindre 3 500 euros brut mensuels. En fin de carrière, ses revenus plafonnent autour de 4 000 euros brut par mois. À ce salaire, il faut ajouter les primes et certains avantages, tels que la participation ou l’intéressement.
Quelle évolution possible pour un conducteur de travaux ?
Le conducteur de travaux occupe déjà l’un des niveaux hiérarchiques les plus élevés dans le domaine du bâtiment. Avant de pouvoir prétendre à ce poste, il doit souvent faire ses preuves par des postes opérationnels sur le terrain, que ce soit en tant que chef de chantier, assistant conducteur de travaux ou encore conducteur d’engins.
Bien que les perspectives d’évolution verticale soient plus restreintes une fois (presque) tout en haut de l'échelle, il est encore possible de gravir les échelons en tant que conducteur de travaux.
Vous pouvez notamment évoluer vers les métiers suivants :
- Chargé d’études
- Directeur de travaux
- Directeur d’exploitation
- Responsable de secteur.
Comment financer sa reconversion de conducteur de travaux ?
Nombre de projets de reconversion se retrouvent bloqués pour des raisons financières. Ne laissez pas une telle situation vous freiner dans votre élan et envisagez toutes les solutions de financement adaptées à votre situation.
Les principaux dispositifs susceptibles de financer votre reconversion sont :
- Le CPF (Compte Personnel de Formation), accessible à tous les actifs ;
- Le PTP (Projet de Transition Professionnelle), dédié aux salariés souhaitant se former pour changer de métier ;
- Les aides du conseil régional, réservées aux demandeurs d’emploi et aux personnes en reconversion dans des secteurs porteurs dans leur région ;
- Les aides de France Travail, comme l’Aide Individuelle à la Formation (AIF), destinées aux demandeurs d’emploi.
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