Comment valoriser sa reconversion auprès des recruteurs ?

Faire carrière pendant 40 ans dans la même boîte, voilà un concept qui n’est plus d’actualité : le marché de l’emploi change, les métiers évoluent, et l’on rencontre de plus en plus de profils en reconversion. Laëtitia Barbier, chargée de recrutement chez HelloWork, nous partage ses conseils. Elle-même reconvertie après une formation dans le droit, elle nous aide à comprendre ce qui plaît aux recruteurs et comment renforcer vos chances d’être repéré !
Reconversion professionnelle : transmettez un CV qui retient l’œil
C’est un fait, les candidatures de profils en reconversion sont de plus en plus fréquentes. « Pour nous, ça n’a jamais été un frein », évoque Laëtitia. « Au contraire , une personne qui se reconvertit a peut-être plus mûri son envie de changer d'orientation, en se formant dans un nouveau domaine. » Comme l’explique notre chargée de recrutement, « j’aime bien voir un petit paragraphe pour expliquer le parcours de reconversion. Quand ça n'a rien à voir, c'est toujours agréable de savoir ce qui a mené le candidat à changer de métier. On veut voir tout de suite la cohérence et le sens de la démarche ». Votre CV est trop flou ? Vous savez ce qu’il vous reste à faire ! « Ça doit sauter aux yeux, ce que la personne a acquis et ce qu’elle peut apporter à l’entreprise. »
Ensuite, que cherche un recruteur lorsqu’il consulte votre CV ? « Je vais toujours regarder ce que la personne a fait avant », indique Laëtitia. « Dans les expériences passées, il y a toujours des compétences que l’on peut transférer, même si elles n'ont rien à voir avec le poste actuel. Ce sont des atouts, parce qu'on a acquis de la maturité professionnelle, on peut avoir appris à travailler en équipe, sur différents projets, etc. En tant que recruteur, on peut lire entre les lignes par rapport aux expériences passées d’un candidat. »
La partie formation est également scrutée : « aujourd’hui dans les reconversions, il y a beaucoup de petites formations qu'on appelle bootcamp (formations intensives sur quelques semaines) : on va s’assurer que la formation suivie correspond bien au niveau qui est attendu sur le poste. » Mettre en évidence le contenu de votre formation peut être un bon point lorsque vous rédigez votre CV.
Et la partie hobbies ? « J'aime bien quand dans le CV, il y a une partie loisirs : ça permet ensuite de sortir du cadre formel durant l'entretien, d'apprendre à mieux connaître la personne. » Et de terminer un CV personnalisé, qui dit l’essentiel sur vous !
La lettre de motivation ? « Une très bonne occasion de parler de vous »
Il est vrai que la lettre de motivation se fait de plus en plus rare. Comme l’explique Laëtitia, « un CV très bien structuré, avec toutes les informations, les détails pour chaque expérience, peut se suffire à lui-même. »
Bien qu’elle ne soit donc plus un passage obligé, la lettre de motivation garde tout de même un intérêt pour maximiser ses chances. « Une lettre de motivation peut ne pas être trop formelle, ça permet aussi de voir la personnalité du candidat. Il y a des gens qui nous écrivent une lettre de motivation pour raconter une expérience de vie, des cas concrets, pour mettre leur petite patte : c’est apprécié ! »
Vous vous lancez dans la rédaction d’une lettre de motivation ? Soyez authentique et restez concis. « C'est avant tout l'occasion de parler de soi. Quand une personne écrit une lettre de motivation par obligation, ça se sent. Il faut que chaque phrase apporte une idée, quelque chose de nouveau. A une époque, le plan était très formel : « moi, l'entreprise, nous » …On n’est plus autant attaché à ça aujourd’hui, il faut vraiment que ce soit très personnel ! »
Enfin, la lettre peut être un vrai plus pour détailler ce vers quoi vous voulez aller : un petit paragraphe sur le métier qui vous passionne et sur vos perspectives, voilà de quoi capter l’œil du recruteur !
Reconversion et entretien d’embauche : avoir les bons arguments
L’entretien est le moment d’affirmer les choix professionnels que vous avez fait, devant un recruteur déjà intéressé par votre CV. « Evidemment, un entretien d'embauche, ça se prépare toujours. Mais dans le cas d’une reconversion, il faut vraiment anticiper les questions que pourraient avoir le recruteur. Quand je reçois un candidat issu d’une reconversion, j’attends de lui qu’il fasse le lien entre ce qu’il a pu faire avant, ce qu’il peut apporter et transposer sur son futur poste », détaille Laëtitia. Vous êtes donc attendu sur ce sujet, que vous devez aborder de vous-même en vous présentant en début d’entretien.
Expériences passés, formations, soft-skills : autant de points à mettre en avant dans votre discours. Durant un entretien d'embauche, le rôle de Laëtitia est d'arriver à cerner votre potentiel : « On va s’assurer de la capacité à s’adapter, à rebondir. Est-ce que la personne sera capable de s'adapter à notre environnement de travail ? Et puis il est très important pour nous de sentir une réelle envie de pérenniser son métier. »
Le mot de la fin pour mettre en confiance les personnes en reconversion ? « Quel que soit le type de parcours, on ne porte pas de jugement. C'est ce que j'aime dans mon métier, découvrir la singularité de chaque personne, des chemins différents : c'est ce qui fait la richesse de nos échanges. L'objectif au final, c'est vraiment de faire matcher nos besoins de recrutement avec un candidat, une personnalité, des compétences. Notre rôle de recruteur, c'est de trouver cet équilibre. La diversité, c'est quelque chose qu'on accueille avec plaisir ! »
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