Comment devenir médecin du travail

Le médecin du travail participe à la préservation de la santé et à la sécurité des salariés. Salarié d’une entreprise, prestataire de service externe ou occupant un emploi dans la fonction publique, il assure un rôle de prévention pour tous les employés. Il reçoit les salariés en consultation, tout au long de leur carrière, et dispense ses conseils en matière de sécurité et de prévention à son entreprise.

Quel est le rôle d’un médecin du travail ?

Le médecin du travail répond à l’obligation faite à l’employeur d’assurer la santé et la sécurité de ses salariés. Son métier a un rôle avant tout préventif, aussi bien auprès des employés, que des dirigeants, à qui il donne ses recommandations sur les conditions de travail des salariés.

Devenir médecin du travail

Surveiller l’état de santé des salariés

Le médecin du travail assure un rôle préventif : il ne délivre ni soin, ni ordonnance, ni arrêt maladie. Son objectif est de préserver la santé des salariés, tout au long de leur carrière. Il les rencontre à plusieurs occasions, lors de consultations individuelles :

• Visites médicales d’embauche
• Suivi individuel renforcé (pour les travailleurs exposés à des risques dans le cadre de son métier)
• Visite de pré-reprise (suite à un arrêt maladie de plus de trente jours)
• Visite médicale de mi-carrière (pour les 45 ans du salarié).

Le médecin est également disponible pour des consultations à la demande de l’employeur ou du salarié.

Conseiller l’entreprise en matière de sécurité et de qualité de vie au travail

Le médecin du travail intervient par ailleurs en tant que conseil aux dirigeants de l’entreprise. Il peut proposer des mesures en ce qui concerne les risques professionnels, la qualité de vie et les conditions de travail. Il peut visiter les locaux, analyser les postes de travail et identifier de potentiels risques professionnels. Il participe par ailleurs aux réunions CHSCT (Comité d’Hygiène, Sécurité et Condition de Travail).

Il assure aussi un rôle préventif dans les problématiques de harcèlement moral et sexuel, de consommation d’alcool et de stupéfiants, et organise les campagnes de vaccination au sein de l’entreprise.

Quelles sont les qualités requises pour devenir médecin du travail ?

Comme tout métier de santé, le médecin du travail dispose de qualités humaines. Il a un sens aiguisé de la communication. À l’écoute de ses patients, il est capable de mener un examen clinique, et sait déceler des signaux d’alerte. Outre ses compétences en médecine, il assure une prise en charge globale (médicale et psychologique). Il respecte les principes déontologiques liés à sa fonction, dont le secret médical.

Le médecin du travail dispose d’un certain sens de l’analyse et d’une connaissance des risques liés aux différents métiers. Il est capable de tirer la sonnette d’alarme en cas de danger, et de proposer des solutions pertinentes et adaptées à la situation.

Enfin, le médecin du travail n’exerce pas son emploi seul. Il peut être amené à animer et diriger l’équipe pluridisciplinaire dans laquelle il évolue (psychologues, ergonomes, infirmiers). Il sait donc travailler en équipe et communiquer avec ses collègues sur les différents dossiers traités.

Quelles études pour devenir médecin du travail ?

Un médecin du travail dispose de la même formation qu’un médecin généraliste. Après avoir suivi un cursus de six années en fac de médecine, puis trois années d’internat, le futur médecin présente une thèse qui lui permettra d’obtenir son diplôme de docteur en médecine.

C’est dans le cadre de son internat que le médecin choisit sa spécialité. Pour devenir médecin du travail, il doit suivre une formation de spécialité et obtenir son DES (Diplôme d’Études Spécialisées) en médecine et santé au travail. Cette certification dure quatre années. Durant ces huit semestres, l’étudiant suit des stages de disciplines transversales (addictologie, sommeil, médecine du sport) et des stages en médecine du travail. À l’issue de sa formation, il doit rédiger et soutenir un mémoire devant un jury.

Quel est le salaire d’un médecin du travail ?

Le salaire moyen d’un médecin du travail est d’environ 6 000 € bruts par mois. Sa rémunération varie selon le type de structure dans lequel il exerce. En effet, il peut occuper un poste dans une entreprise privée, au sein d’un SPSTI (Service de Prévention et de Santé au Travail Interentreprises) ou travailler en tant que titulaire ou contractuel de la fonction publique.

Dans le secteur privé, il débute aux alentours de 2 000 à 2 500 euros bruts. Avec de l’expérience, sa rémunération peut atteindre 8 000 euros bruts mensuels.

Dans la fonction publique, son salaire dépend de la grille indiciaire des médecins. Elle comporte six échelons : le premier à 3 283,49 € bruts et le sixième pouvant atteindre 4 784,95 € bruts par mois).

Quelle évolution pour un médecin du travail ?

Les médecins du travail peuvent évoluer vers un emploi de médecin inspecteur du travail. Le recrutement se fait par candidatures spontanées, ou en réponse à des offres d’emploi : il n’existe pas de concours spécifique. Recruté par le ministère du Travail, il doit disposer de solides compétences en médecine du travail et avoir une expérience dans un service de santé au travail. Affecté au sein d’une DREETS (Direction Régionale de l’Économie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités), il contribue aux politiques publiques de santé, à l’animation des services de prévention et de santé au travail, et à la gestion des crises sanitaires. Il travaille en étroite collaboration avec des agents de contrôle de l’inspection du travail. Il débute avec un salaire de 4 381,28 € bruts, et peut atteindre en fin de carrière une rémunération de 6 296,24 € bruts mensuels.

Le médecin du travail peut également s’orienter vers le secteur de la recherche, en occupant un emploi d’enseignant-chercheur.

Dans quel environnement évolue un médecin du travail ?

Très peu de médecins du travail exerce leur profession en libéral. Ils sont généralement en contrat avec une entreprise, un SPSTI ou fonctionnaire.

Dans une entreprise privée, le médecin dispose d’un statut de cadre, et est nommé avec l’accord du CSE (Comité Social et Économique) de l’entreprise. Il exerce dans un cabinet et reçoit les salariés de l’entreprise. Il n’est soumis à aucune garde ou astreinte, et reste indépendant dans sa pratique de la médecine.

Le médecin peut aussi travailler sous contrat avec un SPSTI. Il s’agit d’une association d’employeurs faisant le choix de mutualiser leurs moyens au service de la santé de leurs salariés. Pour rejoindre ce type d’organisation, le médecin doit être nommé par le comité d’administration du SPSTI.

Le médecin du travail peut adopter le statut de fonctionnaire (titulaire ou contractuel) au sein d’une organisation publique.

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