Comment devenir kiné

Entre expertise médicale et accompagnement humain, le kinésithérapeute redonne mobilité et autonomie aux patients, du sportif blessé à la personne âgée.
Mis à jour le , publié en juillet 2021
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Par L'équipe MaFormation

Spécialiste de la rééducation fonctionnelle, le masseur-kinésithérapeute intervient auprès de publics variés pour restaurer leurs capacités motrices après un traumatisme, une chirurgie ou dans le cadre d'une pathologie chronique. Cette profession paramédicale exige cinq années d'études supérieures et séduit par sa dimension thérapeutique concrète.

Quel est le rôle d'un kinésithérapeute ?

Le kinésithérapeute pose un diagnostic kinésithérapique et élabore un projet thérapeutique personnalisé pour chaque patient. Sur prescription médicale, il intervient dans trois domaines principaux : cardiaque et respiratoire, locomoteur et traumatologie, maladies neurologiques.

Ses missions principales :

  • réaliser des bilans fonctionnels pour évaluer les capacités motrices et les limitations du patient
  • concevoir des protocoles de rééducation adaptés aux pathologies et aux objectifs thérapeutiques
  • pratiquer des massages thérapeutiques et des mobilisations articulaires
  • encadrer des exercices de renforcement musculaire et de proprioception
  • utiliser des techniques antalgiques pour soulager la douleur
  • former les patients aux gestes et postures adaptés à leur vie quotidienne
  • travailler avec des appareillages spécifiques selon les besoins de rééducation
  • assurer le suivi et ajuster le traitement en fonction de l'évolution du patient.

Quelle formation pour devenir kinésithérapeute ?

Pour accéder au métier de kinésithérapeute, vous devrez suivre un parcours structuré en deux temps : une année de sélection suivie de quatre années en Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie. Cette formation de niveau bac +5 débouche sur un Diplôme d'État obligatoire pour exercer.

L'année de sélection constitue le sésame d'entrée en IFMK. Vous devrez valider l'une des formations suivantes :

  • Parcours d'Accès Spécifique Santé (PASS)
  • Licence avec option Accès Santé (LAS) en sciences, STAPS ou biologie

La formation en IFMK s'organise ensuite en deux cycles sur quatre ans, alternant enseignements théoriques et stages cliniques. Les deux premières années couvrent les fondamentaux de l'anatomie, de la physiologie et des techniques de base. Les deux années suivantes approfondissent les trois champs d'intervention spécifiques du métier : cardiovasculaire-respiratoire, locomoteur-traumatologie et neurologie.

Le nombre de places en formation reste régulé, chaque université mettant en place un numerus apertus par filière de santé.

Orientez-vous vers les IFMK (Instituts de Formation en Masso-Kinésithérapie) proposant des terrains de stage variés, car la diversité des environnements cliniques vous expose à des pratiques et pathologies variées. Au-delà du cadre pratique, renseignez-vous sur le taux de réussite au diplôme d'État de l'établissement et sur la qualité de l'accompagnement pédagogique proposé.

Si vous vous projetez déjà vers une spécialisation (sport, pédiatrie, gériatrie), vérifiez que l'institut propose des modules ou partenariats dans ces domaines dès la formation initiale, ce qui facilitera votre orientation future.

Enfin, anticipez le financement : avec cinq années d'études dont quatre en IFMK, le coût peut varier sensiblement entre instituts publics et privés, et votre région peut proposer des aides spécifiques, particulièrement si vous êtes en reconversion professionnelle.

Devenez kiné

Quelles sont les qualités requises pour devenir kinésithérapeute ?

L'empathie se révèle primordiale pour établir une relation de confiance avec des patients parfois fragilisés psychologiquement.

  • Vous devez également développer une écoute active qui vous permettra de comprendre les douleurs, les appréhensions et les limites de chacun.
  • La patience joue un rôle central, car les progrès peuvent être lents et nécessitent un accompagnement sur le long terme.
  • Votre pédagogie servira à expliquer clairement les exercices et à motiver les patients dans leurs efforts de rééducation.
  • L'esprit d'équipe facilite la coordination avec les médecins, chirurgiens, infirmiers et autres professionnels gravitant autour du patient.Compétences techniques incontournables :maîtrise des techniques manuelles de massage et de mobilisation articulaire
  • capacité à réaliser un diagnostic kinésithérapique et à élaborer un projet thérapeutique
  • connaissance approfondie de l'anatomie, de la biomécanique et de la physiologieCompétences techniques complémentaires :
  • utilisation d'appareillages de rééducation (électrothérapie, ultrasons, ondes de choc)
  • pratique des techniques de drainage lymphatique et de kinésithérapie respiratoire
  • aptitude à concevoir et suivre des protocoles de rééducation sportive

Quel est le salaire d'un kinésithérapeute ?

La rémunération varie considérablement selon le statut et le mode d'exercice choisi.

  • En début de carrière, un kinésithérapeute libéral remplaçant perçoit entre 24 000 et 29 000 euros brut par an, soit 1 590 à 1 920 euros net par mois.

Après cinq ans d'expérience, un kinésithérapeute libéral installé atteint une fourchette de 35 000 à 40 000 euros brut annuels, correspondant à 2 320 à 2 650 euros net mensuels.Dans la fonction publique hospitalière, la grille salariale issue du Ségur de la santé garantit 1 983 euros net mensuels en début de carrière et peut atteindre 3 552 euros net en fin de parcours. Le statut libéral offre un potentiel de revenus plus élevé mais implique de gérer les charges du cabinet, les cotisations sociales et l'investissement en matériel. À l'inverse, le salariat en structure hospitalière ou en EHPAD procure une stabilité financière avec des revenus fixes et des avantages sociaux complets.

La localisation géographique influence également les revenus, particulièrement en libéral. Les zones sous-dotées en professionnels de santé permettent une activité soutenue avec une patientèle importante, tandis que les grandes métropoles saturées obligent parfois à baisser les honoraires pour rester compétitif.

Les perspectives d'évolution pour votre carrière

Le parcours professionnel d'un kinésithérapeute évolue au fil de l'expérience acquise et des opportunités qu'il saisit pour développer son expertise ou élargir son champ d'intervention.

Après quelques années d'exercice, vous pouvez accéder à des postes à responsabilités comme cadre de santé en établissement hospitalier ou en centre de rééducation, supervisant alors une équipe de professionnels paramédicaux. La direction de soins représente une évolution hiérarchique supplémentaire, nécessitant une formation complémentaire en management.

La spécialisation constitue une voie d'évolution horizontale prisée : kinésithérapie du sport, rééducation périnéale, kinésithérapie respiratoire ou pédiatrique permettent d'affiner votre expertise dans un domaine précis et d'attirer une patientèle spécifique.

L'installation à votre compte en cabinet libéral, après quelques années comme remplaçant, vous offre une autonomie totale dans l'organisation de votre activité et la gestion de votre patientèle.

Enfin, vous pouvez vous orienter vers l'enseignement en IFMK ou la recherche clinique, transmettant ainsi votre savoir-faire aux futures générations de kinésithérapeutes ou contribuant à l'évolution des pratiques professionnelles.

Votre futur environnement de travail

Vous exercerez soit en cabinet libéral, soit au sein d'une structure de soins, deux univers aux ambiances radicalement différentes. En libéral, vous gérez votre planning en totale autonomie, recevez vos patients dans votre cabinet équipé de tables de massage, d'appareils de physiothérapie et parfois d'une salle dédiée à la rééducation active.

Vous alternez entre séances individuelles de 30 minutes, durant lesquelles vous êtes concentré sur les manipulations et l'accompagnement thérapeutique, et tâches administratives pour la gestion du cabinet. Certains kinésithérapeutes libéraux effectuent également des visites à domicile auprès de patients à mobilité réduite, ce qui implique des déplacements réguliers avec votre matériel portable.

En établissement hospitalier ou en centre de rééducation, vous intégrez une équipe pluridisciplinaire et travaillez en coordination étroite avec médecins, ergothérapeutes, infirmiers et aides-soignants. Votre journée se déroule dans des salles de rééducation collectives où plusieurs patients peuvent pratiquer leurs exercices simultanément, sous votre supervision.

L'environnement y est plus rythmé, avec des protocoles établis et des réunions de service régulières pour discuter des prises en charge. En EHPAD, vous intervenez auprès de personnes âgées pour maintenir leur autonomie, dans une ambiance plus calme mais nécessitant une grande adaptabilité aux fragilités de ce public.

Les horaires varient selon le statut : en libéral, vous pouvez aménager vos créneaux selon vos préférences, tandis qu'en structure, vous suivez des horaires fixes en journée, parfois avec des astreintes le week-end en milieu hospitalier.

Avantages et inconvénients

Avantages

  • Métier à fort impact thérapeutique : Vous constatez directement les progrès de vos patients au fil des séances, ce qui procure une satisfaction professionnelle immédiate. Voir quelqu'un retrouver sa mobilité après un accident ou reprendre une activité sportive grâce à votre accompagnement renforce le sens donné à votre travail quotidien.
  • Diversité des publics et des pathologies : Vous ne vous ennuyez jamais : sportifs, enfants, personnes âgées, patients post-opératoires ou atteints de maladies chroniques sollicitent des approches thérapeutiques variées. Cette richesse maintient votre curiosité professionnelle et vous évite la routine.
  • Excellentes perspectives d'emploi : La profession connaît une demande soutenue sur l'ensemble du territoire. Le vieillissement de la population et l'augmentation des pathologies chroniques garantissent des débouchés durables, que vous choisissiez le libéral ou le salariat.
  • Flexibilité du statut libéral : Si vous optez pour l'installation en cabinet, vous gérez librement vos horaires et votre organisation, conciliant ainsi plus facilement vie professionnelle et personnelle selon vos priorités.Inconvénients :

Inconvénients

  • Charge physique importante : Les manipulations, massages et mobilisations de patients sollicitent intensément votre dos, vos épaules et vos mains. Cette pénibilité physique peut générer des troubles musculosquelettiques à long terme si vous ne prenez pas soin de votre posture et de votre condition physique.
  • Investissement financier conséquent en libéral : L'installation en cabinet nécessite un apport initial important pour le local, le matériel de rééducation et les charges de fonctionnement. Les premières années peuvent être financièrement tendues avant que la patientèle ne se stabilise.
  • Formation initiale longue et sélective : Les cinq années d'études, dont une année de sélection très compétitive, exigent un investissement personnel intense et une motivation solide pour accéder au diplôme d'État.

Quelle formation pour un kinésithérapeute déjà en exercice ?

Le Développement Professionnel Continu (DPC) constitue une obligation légale pour tous les kinésithérapeutes en exercice. Tous les trois ans, vous devez justifier d'actions de formation permettant de maintenir et d'actualiser vos connaissances théoriques et pratiques.

Ces formations continues couvrent des thématiques variées : approche de la douleur chronique, prise en charge kinésithérapique après un cancer du sein, techniques de drainage lymphatique manuel, rééducation de la déglutition chez la personne âgée, ou encore kinésithérapie respiratoire en service de réanimation. Vous pouvez opter pour des formations courtes de quelques jours ou vous engager dans un parcours de spécialisation plus long.

Certains kinésithérapeutes choisissent de se spécialiser dans un domaine précis : oro-maxillo-faciale et ORL, kinésithérapie cardiovasculaire, rééducation post-chirurgicale ou kinésithérapie du sport. Cette montée en expertise vous permet d'affiner votre pratique et de développer une patientèle spécifique recherchant votre savoir-faire particulier.

Le Compte Personnel de Formation (CPF) finance une partie de ces formations, tout comme certains dispositifs spécifiques aux professionnels libéraux via le FIFPL (Fonds Interprofessionnel de Formation des Professionnels Libéraux). Les kinésithérapeutes salariés bénéficient quant à eux du plan de formation de leur établissement.

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