Comment devenir élagueur

Vous ne craignez pas les hauteurs et appréciez le travail en extérieur ? Le métier d'élagueur-grimpeur pourrait bien être la branche sur laquelle bâtir votre avenir !
Mis à jour le , publié en novembre 2021
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Par L'équipe MaFormation

Perché à quinze mètres du sol, une tronçonneuse dans les mains, vous redonnez forme à un platane centenaire en pleine zone urbaine. Le travail d’élagueur-grimpeur demande un vrai sens de l’équilibre, une solide culture arboricole et une application stricte des règles de sécurité.

Quel est le rôle d'un élagueur ?

Également appelé arboriste-élagueur, ce professionnel intervient sur les arbres en hauteur pour les entretenir, les sécuriser ou les abattre. Chaque intervention commence au sol : vous analysez l'arbre, détectez les anomalies, évaluez les risques et choisissez le matériel adapté avant de grimper équipé de votre harnais, cordes et tronçonneuse. Vous travaillez sous la responsabilité d'un chef d'équipe qui coordonne les opérations et garantit le respect des protocoles de sécurité.

Vos missions :

  • analyser l'état sanitaire de l'arbre et identifier les pathologies, parasites ou branches mortes
  • déterminer le type d'intervention nécessaire : taille d'entretien, taille esthétique, élagage de sécurité ou abattage
  • grimper dans l'arbre à l'aide de techniques spécifiques (cordes, harnais, poulies) pour accéder aux zones à tailler
  • tailler les branches en respectant la physiologie de l'arbre et les règles de coupe raisonnée
  • mettre en place un haubanage lorsque l'arbre nécessite un soutien structurel
  • abattre les arbres dangereux ou condamnés en sécurisant la zone d'intervention
  • nettoyer et évacuer les déchets verts du chantier avec l'équipe
  • appliquer rigoureusement les protocoles de sécurité pour protéger l'équipe et les riverains.

Quelle formation pour devenir élagueur ?

L'accès au métier passe par des formations dans les secteurs agricole, horticole, paysager ou forestier, complétées par une spécialisation en arboriculture. Le Certificat de Spécialisation Arboriste Élagueur représente la qualification clé pour exercer.

Niveau CAP

  • CAP Agricole Jardinier-paysagiste
  • CAP Agricole Travaux forestiers
  • BPA Travaux des aménagements paysagers (Brevet Professionnel Agricole)

Niveau bac

  • Bac pro Aménagements paysagers
  • Bac pro Forêt
  • Bac pro Conduite de productions horticoles

Spécialisation obligatoire (1 an après CAP ou bac pro)

  • CS Arboriste Élagueur (Certificat de Spécialisation) : formation d'un an alternant cours théoriques et pratiques
  • CS Diagnostic et Taille des Arbres

Une cinquantaine d'organismes proposent ces formations en France. Le CS se déroule en alternance, combinant apports théoriques sur la physiologie des arbres et pratique intensive de la grimpe. Le CACES plateforme élévatrice mobile de personnes (nacelle) est souvent exigé par les employeurs, notamment pour les interventions urbaines.

Pour les adultes en reconversion, vous devez d'abord obtenir un CAP ou bac pro dans les secteurs agricole, horticole, paysager ou forestier avant d'accéder au Certificat de Spécialisation.

Si vous exercez déjà une activité professionnelle dans ces domaines depuis au moins un an, vous pouvez directement intégrer le CS. Les formations durent de 9 mois à 2 ans, en alternance, à distance ou en contrat de professionnalisation, éligibles au CPF. Rapprochez-vous de l'OPCO de votre employeur ou de votre conseiller France Travail pour connaître vos droits et organiser la prise en charge financière.

Devenez élagueur

Quelles sont les qualités requises pour devenir élagueur ?

Ce métier exige des qualités physiques exceptionnelles et une solide expertise technique pour travailler en hauteur en toute sécurité.

L'absence de vertige constitue un prérequis absolu. Vous passez plusieurs heures suspendus à plus de 15 mètres du sol, attaché par un harnais. Votre excellente condition physique vous permet de manier des outils lourds comme la tronçonneuse pendant de longues périodes.

La souplesse facilite vos déplacements dans l'arbre et votre acuité visuelle garantit la précision de vos coupes. Votre réactivité vous aide à prendre les bonnes décisions rapidement face aux situations imprévues. L'esprit d'équipe s'avère indispensable car vous travaillez rarement seul : communication et coordination avec vos collègues au sol assurent la sécurité de tous.

Compétences techniques incontournables

  • maîtrise des techniques de grimpe sur corde et utilisation du matériel d'escalade (harnais, longes, poulies)
  • connaissance approfondie des essences d'arbres et de leur développement pour pratiquer une coupe raisonnée
  • maniement sécurisé des outils de coupe : tronçonneuses thermiques, serpes, scies d'élagage

Compétences techniques complémentaires

  • connaissance des règles phytosanitaires pour identifier pathologies et parasites nécessitant un abattage
  • respect strict des normes de sécurité spécifiques au métier et des protocoles d'intervention en hauteur
  • capacité à évaluer les risques et adapter sa méthode de travail selon les conditions (météo, environnement urbain)

Quel est le salaire d'un élagueur ?

La rémunération varie selon l'expérience, le statut et la région. Le métier offre des perspectives d'évolution intéressantes avec l'ancienneté et les certifications complémentaires.

  • En début de carrière, vous gagnez entre 21 600 et 26 600 euros brut par an, soit environ 1430 à 1760 euros net par mois.
  • Avec cinq ans d'expérience, votre rémunération progresse vers 24 000 à 30 000 euros brut par an, soit 1590 à 1990 euros net par mois.

Dans la fonction publique territoriale, votre salaire suit une grille définie. Un adjoint technique principal de première classe perçoit entre 1800 et 2200 euros brut par mois selon l'échelon.

Des primes s'ajoutent régulièrement : indemnités de déplacement lorsque vous intervenez loin de votre base, primes de hauteur compensant la pénibilité, primes d'intéressement ou de résultat dans certaines entreprises privées.

À votre compte, vous fixez vos tarifs entre 35 et 60 euros de l'heure selon la complexité et les risques. Un indépendant expérimenté peut générer 3 000 à 4 000 euros net mensuels, voire davantage avec une clientèle établie.

Les perspectives d'évolution pour votre carrière

Le métier offre plusieurs voies d'évolution après quelques années d'expérience :

  • Devenir chef d'équipe ou chef de chantier : après trois à cinq ans, vous coordonnez les interventions, gérez une équipe d'élagueurs et supervisez la réalisation des chantiers.
  • Créer ou reprendre une entreprise : votre expertise vous permet de vous installer à votre compte et développer votre propre clientèle de particuliers et collectivités.
  • Se spécialiser dans d'autres domaines : vous pouvez élargir vos compétences vers la conduite d'engins forestiers, l'aménagement paysager complet ou la gestion d'espaces verts.
  • Obtenir des certifications complémentaires : le CQP cordiste ou des qualifications en taille et soins des arbres renforcent votre expertise et augmentent votre rémunération.

Votre futur environnement de travail

Les chantiers se succèdent dans des environnements très variés. Vous intervenez dans les parcs et jardins publics des collectivités territoriales, le long des voies départementales pour sécuriser les abords des routes, sur des propriétés privées de particuliers souhaitant entretenir leurs arbres. Les entreprises d'élagage et les groupements de travaux forestiers constituent vos principaux employeurs dans le secteur privé. L'Office national des forêts recrute également pour la gestion des espaces forestiers publics.

Votre quotidien s'organise en équipe de deux à cinq personnes. Un chef d'équipe coordonne les interventions tandis que vous grimpez équipé de votre matériel de sécurité : casque, harnais, longes, mousquetons, cordes de grimpe. Vos collègues au sol assurent le périmètre de sécurité, réceptionnent les branches coupées, alimentent le broyeur et évacuent les déchets verts vers le camion. Cette coordination permanente garantit la sécurité de tous et l'efficacité du chantier.

La météo influence directement votre activité : le vent fort, la pluie ou le gel interrompent les chantiers pour des raisons de sécurité. Vous travaillez principalement en extérieur, exposé aux intempéries et aux variations saisonnières.

L'été concentre une activité intense avec de longues journées pouvant dépasser 8 heures, tandis que l'hiver peut ralentir certaines interventions, notamment les tailles qui respectent les cycles biologiques des arbres. Les déplacements quotidiens vous mènent d'un chantier à l'autre dans votre secteur géographique, parfois avec des nuitées lorsque vous intervenez loin de votre base.

Avantages et inconvénients

Le métier séduit les amoureux de la nature et du travail en extérieur mais impose des contraintes physiques importantes.

Avantages

  • Travailler en pleine nature : Vous exercez exclusivement en extérieur, au contact direct des arbres et de la végétation. Cette proximité avec la nature représente un atout majeur pour les personnes qui ne supportent pas le travail de bureau.
  • Diversité des interventions : Chaque arbre présente des caractéristiques uniques. Vous ne répétez jamais exactement la même tâche et découvrez quotidiennement de nouveaux environnements.
  • Perspectives d'évolution réelles : La profession manque de candidats qualifiés. Votre expérience vous ouvre rapidement des opportunités d'encadrement ou d'installation à votre compte.

Inconvénients

  • Métier physiquement exigeant et dangereux : Le travail en hauteur expose à des risques de chute graves. Le port de charges lourdes et les positions inconfortables génèrent une usure physique importante au fil des années.
  • Conditions climatiques difficiles : Vous subissez les intempéries : chaleur estivale intense, froid hivernal, pluie. Ces conditions peuvent rendre certaines journées particulièrement éprouvantes.
  • Salaire de départ modeste : La rémunération débute au niveau du SMIC. Il faut plusieurs années d'expérience pour atteindre des revenus plus confortables.

5 conseils pour bien démarrer dans ce métier

  • 1. Investissez dans du matériel de qualité dès le départ : Votre sécurité dépend de votre équipement. Privilégiez un harnais conforme aux normes EN 358 et EN 361, des cordes semi-statiques homologuées et des mousquetons certifiés.
  • 2. Multipliez les expériences pendant votre formation : Profitez de vos stages pour découvrir différents types de chantiers : élagage urbain, forestier, d'entretien ou d'abattage. Chaque contexte développe des compétences spécifiques.
  • 3. Entretenez votre condition physique toute l'année : Pratiquez du renforcement musculaire pour le dos, les épaules et les jambes. Le yoga améliore votre souplesse, indispensable pour vous déplacer dans les arbres.
  • 4. Développez votre réseau professionnel dès la formation : Échangez avec vos formateurs et les élagueurs rencontrés sur les chantiers. Rejoignez les associations professionnelles du secteur. Ces contacts vous aideront à trouver votre premier emploi.
  • 5. Formez-vous en continu : Le métier évolue constamment. Participez aux formations continues et passez des certifications complémentaires comme le CACES nacelle ou le CQP cordiste pour élargir vos compétences et augmenter votre rémunération.

©Roy Pedersen - stock.adobe.com

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