Comment devenir couvreur

Secteur du BTP en tension, le métier de couvreur offre des débouchés concrets et des formations courtes accessibles à tous, y compris en reconversion professionnelle.
Mis à jour le , publié en décembre 2021
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Par L'équipe MaFormation

Le couvreur protège les bâtiments des intempéries en assurant l’étanchéité et l’isolation des toitures. Métier physique du BTP très recherché, il bénéficie de bonnes perspectives d’emploi grâce à la rénovation énergétique des logements.

Quel est le rôle d'un couvreur ?

Le couvreur intervient après la pose de la charpente pour garantir l’étanchéité et la protection du bâtiment. Également appelé couvreur-ardoisier selon sa spécialité, il calcule en amont les quantités de matériaux nécessaires (tuiles, ardoises, zinc) et adapte sa technique de pose au support et au climat local.

Ses missions principales :

  • poser les matériaux de couverture (tuiles en argile ou béton, ardoises, zinc, bac acier)
  • assurer l'étanchéité complète de la toiture
  • installer les systèmes d'évacuation des eaux pluviales
  • poser l'isolation thermique sous toiture
  • installer des panneaux solaires photovoltaïques ou thermiques
  • effectuer l'entretien et la réparation des toitures existantes
  • restaurer les couvertures de bâtiments historiques ou patrimoniaux
  • réaliser les travaux de zinguerie (gouttières, chenaux, noues)

Quelle formation pour devenir couvreur ?

Le métier de couvreur peut s'apprendre dès la sortie du collège via des formations courtes et professionnalisantes, accessibles en alternance. L'apprentissage reste la voie privilégiée dans ce secteur, permettant une entrée rapide dans le monde du travail.

Niveau CAP

  • CAP couvreur
  • CAP étancheur du bâtiment et des travaux publics
  • Titre professionnel Couvreur-zingueur

Niveau bac

  • bac professionnel intervention sur le patrimoine bâti option couverture
  • bac professionnel technicien du bâtiment : organisation et réalisation du gros œuvre
  • bac STI2D spécialité architecture et construction

Niveau bac +1

  • MC (mention complémentaire) zinguerie
  • BP (brevet professionnel) couvreur
  • BP étanchéité du bâtiment et des travaux publics

Niveau bac + 2

  • BTS enveloppe des bâtiments : conception et réalisation
  • BTS systèmes constructifs bois et habitat

La plupart de ces formations sont proposées en alternance par les CFA du BTP, ce qui vous garantit une immersion professionnelle immédiate. Ce mode d'enseignement facilite votre recrutement en fin de cursus. Autre avantage non négligeable de signer un contrat d'apprentissage ou de professionnalisation : vous êtes rémunéré tout au long de votre formation.

Si vous visez des postes d'encadrement, poursuivez jusqu'au BTS qui vous ouvrira des responsabilités de chef d'équipe. Pour les reconversions professionnelles, le CAP couvreur en un an ou le titre professionnel Couvreur-zingueur reste la voie la plus rapide et la plus demandée par les employeurs.

Devenez couvreur

Quelles sont les qualités requises pour devenir couvreur ?

La pratique du métier de couvreur exige à la fois une condition physique adaptée au travail en hauteur et des compétences techniques précises dans le travail des matériaux de couverture.

Qualités humaines indispensables

Le couvreur travaille en hauteur par tous les temps : cette réalité impose une absence totale de vertige et une aisance naturelle sur les toits, parfois pentus ou glissants.

La rigueur et la prudence caractérisent ce professionnel qui applique scrupuleusement les règles de sécurité, porte ses équipements de protection individuelle (harnais, casque, chaussures de sécurité) et sécurise systématiquement son poste de travail.

La précision du geste compte autant que la résistance physique : porter des charges lourdes, travailler dans des positions inconfortables et supporter les variations climatiques (chaleur estivale, froid hivernal, vent) font partie intégrante du quotidien.

Un bon esprit d'équipe facilite la coordination sur les chantiers, où plusieurs corps de métier interviennent simultanément. La polyvalence est de mise pour s'adapter aux différents types de chantiers et de matériaux.

Compétences techniques incontournables

  • maîtriser les techniques de découpe et de pose selon les matériaux (ardoise, tuile, zinc, bac acier)
  • lire et interpréter les plans de construction et les relevés de toiture
  • réaliser les calculs de surface et de quantité de matériaux

Compétences techniques complémentaires

  • connaître les techniques de soudure pour les travaux de zinguerie
  • maîtriser les techniques d'isolation thermique sous toiture
  • conseiller sur les solutions d'installation photovoltaïque et sur les matériaux adaptés à chaque configuration

Quel est le salaire d'un couvreur ?

  • En début de carrière, comptez entre 19 000 et 24 000 euros brut par an, soit un revenu mensuel net de 1 260 à 1 590 euros.
  • Après cinq années de pratique, vous accéderez à une rémunération comprise entre 26 000 et 31 000 euros brut par an, ce qui correspond à un salaire net mensuel de 1 725 à 2 055 euros.

Le salaire de base représente la majeure partie de la rémunération, mais il peut s’accompagner de primes de risque et d’indemnités de déplacement.

Les grandes entreprises du BTP proposent généralement des grilles salariales plus intéressantes que celles des artisans indépendants et offrent des avantages supplémentaires comme l’intéressement, la participation ou la mutuelle.

L’endroit où vous exercerez aura également un impact sur vos revenus. Les zones urbaines denses, telles que l’Île-de-France ou les grandes métropoles, offrent souvent un salaire plus élevé que dans les zones rurales.

En vous spécialisant dans des domaines précis comme la zinguerie, la restauration de monuments historiques ou les énergies renouvelables, vous augmentez votre valeur sur le marché et pouvez gagner 200 à 300 euros nets supplémentaires chaque mois

Les perspectives d’évolution pour votre carrière

Le BTP offre des trajectoires d'évolution concrètes aux couvreurs expérimentés, notamment vers l'encadrement de chantiers ou la spécialisation technique.

Avec l'expérience, vous pouvez naturellement progresser vers des postes de chef d'équipe, où vous coordonnerez plusieurs couvreurs sur les chantiers et assurerez le lien avec les conducteurs de travaux. Le poste de chef de chantier constitue l'étape suivante, avec la gestion complète des aspects techniques, humains et administratifs d'un projet.

La spécialisation représente une autre voie valorisante : vous pouvez vous orienter vers la zinguerie, un savoir-faire recherché pour les bâtiments patrimoniaux, ou vous former aux techniques de restauration des monuments historiques, un créneau porteur qui exige une expertise pointue.

L'installation de panneaux photovoltaïques ouvre également des opportunités, portées par la transition énergétique. Certains couvreurs confirmés choisissent de diversifier leur activité vers d'autres corps d'état du BTP (charpente, étanchéité) pour élargir leurs compétences.

L'installation à votre compte devient envisageable après quelques années d'expérience terrain et la constitution d'un réseau de prescripteurs (architectes, agences immobilières, syndics). Le statut d'artisan couvreur vous offre une autonomie complète et un potentiel de revenus supérieur, à condition de maîtriser la gestion d'entreprise et la prospection commerciale.

Votre futur environnement de travail

Ce métier se pratique au sein d’entreprises artisanales du BTP, qui constituent l’employeur majoritaire des couvreurs, ainsi que dans des PME spécialisées en couverture-zinguerie ou dans de grandes entreprises du bâtiment pour des chantiers de grande ampleur. Certains couvreurs rejoignent des structures dédiées à la restauration du patrimoine ou des sociétés spécialisées dans l’installation d’énergies renouvelables.

Vous êtes en contact avec différents professionnels selon les projets : charpentiers, pour assurer la coordination entre charpente et couverture ; plombiers-zingueurs et électriciens, notamment pour l’installation de panneaux solaires ; et chefs de chantier, qui organisent les interventions. Les échanges incluent également les fournisseurs de matériaux et, sur des chantiers de petite taille, les particuliers qui font appel à vos services.

Votre activité se déroule principalement en extérieur, sur les toits de constructions neuves ou de bâtiments en rénovation. Vous utilisez échafaudages, échelles ou nacelles, quelles que soient les conditions météorologiques, avec une activité qui peut connaître un ralentissement en hiver selon les régions.

Les horaires suivent le rythme habituel du BTP, généralement de 7h à 16h, avec des déplacements entre plusieurs chantiers dans la zone couverte par votre employeur. La mobilité reste limitée à un périmètre local ou départemental, sauf pour certaines missions exceptionnelles.

Avantages et inconvénients du métier

Le métier de couvreur présente des atouts professionnels concrets, mais impose également des contraintes physiques et climatiques à prendre en compte.

Avantages

  • Insertion professionnelle rapide : Le secteur du BTP recrute activement des couvreurs qualifiés, avec des offres d'emploi nombreuses dès la sortie de formation.
  • Formations courtes et rémunérées : Vous accédez au métier en deux ans via un CAP en alternance, avec une rémunération pendant votre apprentissage et aucun frais de scolarité. Cette accessibilité rend le métier particulièrement adapté aux reconversions professionnelles.
  • Diversité des chantiers : Chaque toiture présente des spécificités (pente, matériaux, configuration) qui renouvellent l'intérêt du travail et développent votre polyvalence technique.
  • Perspectives d'évolution et d'indépendance : Le métier ouvre des voies concrètes vers l'encadrement, la spécialisation ou l'installation à votre compte, avec un potentiel de revenus intéressant pour les artisans.

Inconvénients

  • Pénibilité physique : Le port de charges lourdes, le travail en hauteur et les positions contraignantes sollicitent intensément le corps et peuvent entraîner des troubles musculo-squelettiques à long terme.
  • Exposition aux intempéries : Vous travaillez en extérieur par tous les temps (chaleur, froid, vent, pluie occasionnelle), ce qui exige une résistance physique et une capacité d'adaptation aux conditions climatiques difficiles.
  • Risques professionnels : Malgré les équipements de sécurité, le métier comporte des risques de chutes et d'accidents qui imposent une vigilance permanente et le respect strict des protocoles de sécurité.

Quelle formation continue pour un couvreur ?

Les formations initiales au métier de couvreur (CAP, MC, BP, BTS) sont également accessibles en formation continue, ce qui facilite les reconversions professionnelles.

Si vous êtes demandeur d'emploi ou salarié en transition, vous pouvez intégrer un CAP couvreur en un an, souvent proposé en alternance sous contrat de professionnalisation. Cette formule vous garantit une rémunération pendant votre apprentissage et une insertion rapide dans une entreprise d'accueil.

Les formations à distance existent pour certains modules théoriques (lecture de plans, calculs, réglementation), mais la dimension pratique du métier impose des périodes de stage obligatoires en entreprise.

Les CFA et centres de formation professionnelle (publics ou privés) proposent des parcours accélérés de moins d'un an qui délivrent une certification de niveau 3 (équivalent CAP) inscrite au RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles).

Pour financer votre formation, mobilisez votre CPF (Compte personnel de formation) si vous avez déjà travaillé. Les salariés en reconversion peuvent solliciter le Projet de transition professionnelle (PTP), qui maintient une partie de leur salaire et préserve leur contrat de travail pendant la durée de la formation.

Si vous justifiez d'une expérience significative en tant que couvreur sans détenir de diplôme, la VAE (validation des acquis de l'expérience) vous offre la possibilité d'obtenir une certification officielle qui valorise vos compétences acquises sur le terrain.

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