Comment devenir convoyeur de véhicules

Des clés, une feuille de route, des centaines de kilomètres : le convoyeur de véhicules vit de sa passion pour la route en livrant des voitures aux quatre coins du pays.
Publié le
-
Par Istvan Drouyer

Contrairement au transporteur qui charge des véhicules sur un camion-remorque, le convoyeur prend directement le volant du véhicule à déplacer. Cette distinction fondamentale définit un métier accessible sans diplôme mais exigeant en autonomie et en responsabilité. Entre flexibilité du statut d'indépendant et passion de la conduite, ce métier séduit ceux qui cherchent à concilier liberté professionnelle et revenus réguliers.

Quel est le rôle d’un convoyeur de véhicules ?

Le convoyeur de véhicules, aussi appelé convoyeur automobile, transporte des voitures, motos ou utilitaires d'un point A vers un point B en les conduisant directement, pour le compte de professionnels ou de particuliers.

Ses journées l'amènent à :

  • récupérer le véhicule au lieu de départ en effectuant un état des lieux photographique complet
  • vérifier les niveaux de liquides, la pression des pneus et l'état général avant le départ
  • conduire le véhicule en respectant scrupuleusement le code de la route et les délais convenus
  • optimiser les itinéraires pour minimiser les temps de trajet tout en évitant les routes à péage si demandé
  • assurer une conduite soignée pour préserver l'état du véhicule confié
  • réaliser un second état des lieux contradictoire avec le destinataire à l'arrivée
  • organiser son retour au point de départ via les transports en commun ou en enchaînant une nouvelle mission

Quelle formation pour devenir convoyeur de véhicules ?

Ce métier ne requiert aucun diplôme spécifique ni formation obligatoire, ce qui en fait l'une des activités les plus accessibles du secteur des transports. Vous devez simplement posséder votre permis de conduire B depuis au moins trois ans et avoir 21 ans minimum, bien que certaines plateformes exigent 23 ans pour des questions d'assurance.

Aucune formation diplômante n'est imposée. Votre permis de conduire valide depuis au moins trois années et un casier judiciaire vierge représentent les seuls prérequis administratifs. La plupart des plateformes de mise en relation et des clients professionnels privilégient les candidats ayant une expérience significative de conduite, idéalement cinq ans au volant, car elle témoigne d'une maîtrise des situations routières variées.

Si vous avez occupé un poste de chauffeur VTC, livreur, chauffeur de taxi ou tout emploi impliquant de nombreux kilomètres annuels, ces expériences valoriseront fortement votre profil auprès des concessionnaires et gestionnaires de flottes. L'essentiel réside dans votre capacité à conduire sereinement sur de longues distances, à gérer les imprévus routiers et à traiter les véhicules avec le soin qu'exigent leurs propriétaires.

Certaines plateformes proposent des formations d'intégration pour vous familiariser avec leurs procédures, leurs outils de gestion des missions et leurs exigences qualité. Ces formations courtes, souvent dispensées en ligne, vous permettront de démarrer rapidement tout en respectant les standards professionnels attendus.

Quelle sont les qualités requises pour devenir convoyeur automobile ?

Ce métier nomade demande des qualités spécifiques pour réussir sur le long terme.

Qualités humaines

Votre autonomie se manifeste dès l'acceptation d'une mission : vous planifiez votre itinéraire, anticipez les éventuels bouchons, gérez votre temps pour respecter les créneaux de livraison.

Cette indépendance s'accompagne d'un sens aigu des responsabilités car le véhicule confié peut valoir plusieurs dizaines de milliers d'euros, et le moindre dommage engagerait votre responsabilité professionnelle. La ponctualité ne souffre aucune approximation dans ce métier : un concessionnaire qui attend une livraison pour un client a prévu un créneau précis, et tout retard dégrade immédiatement votre réputation.

Votre aptitude à la conduite prolongée sans fatigue excessive détermine votre capacité à enchaîner les missions, sachant que certains trajets peuvent dépasser six heures d'affilée.

Compétences techniques incontournables

  • maîtrise parfaite du code de la route et conduite défensive sur tous types de voies
  • sens de l'orientation et capacité à utiliser efficacement les GPS et applications de navigation
  • vigilance constante pour détecter tout bruit ou comportement anormal du véhicule

Compétences techniques complémentaires

  • aptitude à conduire différents types de véhicules (citadines, SUV, utilitaires légers)
  • connaissance basique de la mécanique automobile pour identifier un problème
  • maîtrise des outils numériques pour gérer les missions sur les plateformes

Quel est le salaire d’un convoyeur de véhicules ?

Difficile d'annoncer un salaire fixe : tout dépend du nombre de missions que vous enchaînez et de votre organisation.

  • En exercice régulier, vous gagnerez généralement entre 18 000 et 24 000 euros brut annuels, soit 1 200 à 1 600 euros net mensuels.
  • Un convoyeur très actif enchaînant plusieurs dizaines de missions par mois peut atteindre 30 000 euros brut par an, équivalant à 1 990 euros net mensuels.

Deux logiques tarifaires coexistent : facturer à l'heure (environ 10 euros) ou au kilomètre (de 0,20 à 1 euro selon la distance et le véhicule). Les trajets urbains courts rapportent proportionnellement davantage, tandis que les longues distances accumulent les kilomètres facturables. Livrer une berline premium pour un concessionnaire haut de gamme paie mieux qu'un véhicule d'occasion pour un particulier.

Votre rentabilité se joue aussi sur le retour : enchaîner deux missions opposées ou privilégier le train plutôt que votre propre voiture préserve vos marges. Les frais grignотent vite vos revenus : carburant, péages, repas, et surtout les 21,2 % de cotisations sociales en auto-entrepreneur qui amputent directement votre chiffre d'affaires.

Les perspectives d’évolution pour votre carrière

Aucune promotion en vue dans ce métier, mais plusieurs pistes existent pour augmenter votre chiffre d'affaires et diversifier votre activité :

  • Développer une clientèle premium : Tisser des relations durables avec des concessionnaires haut de gamme ou des loueurs professionnels garantit des missions régulières mieux rémunérées et une planification simplifiée.
  • Se spécialiser dans un créneau rentable : Concentrer votre activité sur le convoyage de véhicules de collection, de camping-cars ou de poids lourds réduit la concurrence et justifie des tarifs supérieurs grâce à votre expertise spécifique.
  • Créer une micro-entreprise de convoyage : Recruter d'autres convoyeurs sous votre supervision transforme votre activité solo en petite structure commerciale génératrice de revenus complémentaires sur chaque mission sous-traitée.
  • Pivoter vers des métiers connexes : Votre expérience de la route facilite la reconversion vers chauffeur VTC, livreur spécialisé ou inspecteur automobile, des métiers offrant davantage de stabilité contractuelle.

Votre futur environnement de travail

Votre bureau change à chaque mission : tantôt une citadine économique, tantôt un SUV premium équipé des dernières technologies. Cette variété maintient l'intérêt mais vous oblige à vous adapter constamment aux différentes ergonomies et comportements routiers.

Vous passerez l'essentiel de votre temps sur autoroute, sans collègue avec qui partager votre trajet. Cette solitude convient aux personnalités autonomes mais peut peser si vous avez besoin d'interactions régulières.

Vos horaires dépendent entièrement de vous : deux jours par semaine pour un complément de revenus ou six jours sur sept pour un temps plein. Certaines missions durent trois heures, d'autres nécessitent une journée entière avec nuit d'hôtel.

Les contacts humains se limitent aux remises de véhicule : quelques minutes avec un responsable de concession ou un particulier pour vérifier l'état et signer les documents.

Entre deux missions, vous gérez tout depuis votre smartphone : accepter les convoyages, calculer les itinéraires, suivre votre comptabilité. Pluie battante, brouillard ou forte chaleur font partie du métier, et vous devrez parfois refuser des missions si les conditions deviennent trop dangereuses.

Avantages et inconvénients du métier

L'accessibilité et la flexibilité attirent de nombreux candidats, mais le métier impose des contraintes à mesurer avant de se lancer.

Avantages

  • Accessibilité immédiate : Avec votre permis B et quelques années d'expérience, vous démarrez sans formation ni diplôme. Les personnes en reconversion ou retraités actifs génèrent rapidement des revenus.
  • Liberté d'organisation : Vous choisissez vos missions, horaires et volume d'activité sans rendre de comptes, ce qui permet de combiner le convoyage avec un emploi ou des études.
  • Plaisir de conduire rémunéré : La route et la découverte de nouveaux paysages deviennent une source de revenus loin de la sédentarité des bureaux.

Inconvénients

  • Revenus instables : Votre rémunération fluctue selon les missions disponibles. Les périodes creuses compliquent la projection financière et l'obtention de crédits.
  • Solitude prolongée : Vous passerez l'essentiel du temps seul, sans interactions sociales hormis les remises de clés, ce qui peut peser lourd.
  • Usure et responsabilité : Les longues heures fatiguent et sollicitent votre concentration. Tout dommage au véhicule engage votre assurance et ternit votre réputation.

Sous quel statut exercer le métier de convoyeur de véhicule ?

La quasi-totalité des convoyeurs exercent en auto-entrepreneur pour sa simplicité administrative.

Déclarez votre activité sur le Guichet unique des formalités pour obtenir votre SIRET sous quinze jours. Votre code APE sera le 4941A (Transports routiers de fret). Vous devrez vous immatriculer au RCS, démarche gratuite et obligatoire.

Le plafond annuel s'élève à 77 700 euros. Vos cotisations sociales atteignent 21,2 % de votre chiffre d'affaires, à déclarer mensuellement ou trimestriellement. Sous 37 500 euros annuels, vous bénéficiez de la franchise de TVA.

Deux options pour gérer les frais : la facturation directe intègre tout dans votre tarif (simple mais augmente vos cotisations), le système des débours avance les frais au nom du client (plus contraignant mais fiscalement avantageux).

L'assurance RC professionnelle, bien que non obligatoire, reste vivement recommandée (300 à 800 euros annuels). Certains créent une SASU ou EURL en se développant, mais la gestion devient plus lourde.

©Drazen - stock.adobe.com

Ou utilisez le moteur de recherche

Haut de page