Comment devenir contrôleur technique

Zoom sur un métier de précision pour les passionnés d'automobile qui ne tolèrent aucune approximation.
Mis à jour le , publié en décembre 2021
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Par L'équipe MaFormation

Vérifier la sécurité de milliers de véhicules, détecter chaque anomalie mécanique : le contrôleur technique veille quotidiennement à la protection des usagers de la route.

Quel est le rôle d'un contrôleur technique ?

Le contrôleur technique automobile effectue un examen réglementaire minutieux comprenant 136 points de contrôle obligatoires sur chaque véhicule de plus de 4 ans et de moins de 3,5 tonnes qui lui est confié, afin de garantir sa conformité aux normes de sécurité routière.

Ses missions principales :

  • Vérifier l'immatriculation et l'identification du véhicule en contrôlant la conformité du certificat d'immatriculation et de la carte grise
  • Inspecter les organes de sécurité essentiels comme le système de freinage, la direction, l'éclairage et la signalisation pour s'assurer de leur bon fonctionnement
  • Examiner la structure et la carrosserie pour repérer les corrosions importantes, les éléments de fixation défectueux et vérifier la visibilité à travers les vitrages
  • Contrôler les pneumatiques et la liaison au sol en mesurant la profondeur de sculpture et en inspectant le système de suspension pour garantir la stabilité du véhicule
  • Utiliser les équipements spécialisés comme le banc de freinage, l'analyseur de gaz d'échappement ou le luxmètre pour effectuer des mesures précises
  • Rédiger et remettre un rapport détaillé mentionnant les défaillances majeures, mineures ou critiques identifiées, en conseillant les usagers sur les réparations nécessaires.

Quelle formation pour devenir contrôleur technique ?

L'accès au métier de contrôleur technique nécessite une double validation : l'obtention d'un diplôme dans le domaine automobile suivi d'une formation spécifique obligatoire de plusieurs semaines, avant de recevoir l'agrément préfectoral indispensable pour exercer légalement.

Niveau CAP

  • le CAP Maintenance des véhicules reste le diplôme de référence pour acquérir les fondamentaux de la mécanique automobile.

Niveau Bac

  • Bac pro Maintenance des véhicules option voitures particulières
  • Bac pro Construction des carrosseries

Niveau Bac +2

  • BTS Maintenance des véhicules option voitures particulières

La formation spécifique obligatoire d'environ 9 semaines doit impérativement être suivie après l'obtention du diplôme initial. Cette formation professionnalisante enseigne la méthodologie précise du contrôle technique réglementaire, l'utilisation des équipements spécialisés, la rédaction des rapports de contrôle et la réglementation en vigueur. Pour exercer le contrôle technique de véhicules poids lourds dépassant 3,5 tonnes, une formation complémentaire pouvant atteindre 900 heures est nécessaire.

Avant de vous engager dans ce parcours, renseignez-vous sur les centres de formation proposant la formation spécifique obligatoire et comparez leurs taux de réussite à l'examen d'agrément.

Je me forme au métier de contrôleur technique

Quelles sont les obligations pour exercer le métier de contrôleur technique ?

L'exercice du métier de contrôleur technique impose d'avoir un casier judiciaire B2 vierge, condition vérifiée lors de la demande d'agrément. Après validation de la formation spécifique, le candidat doit obtenir l'agrément délivré par la préfecture de son département pour pouvoir exercer légalement dans un centre de contrôle technique agréé.

Quelles sont les qualités requises pour devenir contrôleur technique ?

Le métier de contrôleur technique exige une vigilance extrême et une rigueur absolue, car chaque contrôle engage la sécurité des usagers de la route et la responsabilité professionnelle du technicien.

Les qualités humaines indispensables

  • Méthode et rigueur irréprochables : aucune erreur n'est tolérée dans l'exercice du métier, car oublier de vérifier un point de contrôle peut avoir des conséquences dramatiques sur la sécurité routière et engager la responsabilité civile et pénale du contrôleur
  • Sens du contact et qualités relationnelles : essentiels pour échanger avec les clients sur les dysfonctionnements constatés et expliquer pédagogiquement les réparations nécessaires en présentant le diagnostic de manière claire et compréhensible
  • Maîtrise de soi et diplomatie : indispensables face à des clients mécontents lors de la remise d'un rapport défavorable, le professionnel doit garder son sang-froid et argumenter factuellement sans se laisser déstabiliser
  • Capacités rédactionnelles : pour produire des rapports de contrôle précis, détaillés et conformes aux exigences réglementaires, en documentant chaque anomalie avec exactitude
  • Honnêteté et intégrité : socle déontologique de cette profession réglementée, le contrôleur technique doit résister à toute pression et refuser tout arrangement pour assurer la sécurité publique

Les compétences techniques incontournables

  • Connaissances approfondies en mécanique automobile pour comprendre les causes des anomalies relevées et identifier les dysfonctionnements potentiellement dangereux
  • Maîtrise des équipements de contrôle spécialisés : banc de freinage, analyseur de gaz d'échappement, contrôleur de géométrie, appareils de mesure d'opacité
  • Connaissance précise de la réglementation concernant le contrôle technique périodique pour appliquer correctement les 124 points de contrôle obligatoires et classer les défaillances selon leur gravité.

Les compétences techniques complémentaires à ne pas oublier

  • Notions en électronique automobile de plus en plus nécessaires avec la multiplication des systèmes embarqués et des aides à la conduite dans les véhicules modernes
  • Compétences en informatique facilitant l'utilisation des logiciels de gestion des contrôles et la transmission dématérialisée des procès-verbaux
  • Veille technologique régulière permettant de se tenir informé des évolutions réglementaires et des nouvelles technologies automobiles, notamment pour les véhicules hybrides et électriques

Quel est le salaire d'un contrôleur technique ?

La rémunération d'un contrôleur technique varie selon plusieurs facteurs. Le statut professionnel influence directement le niveau de salaire : un contrôleur technique salarié perçoit un salaire fixe mensuel, tandis qu'un chef d'entreprise exploitant son propre centre peut prétendre à des revenus supérieurs une fois l'activité consolidée, mais avec une prise de risque entrepreneuriale.

  • En début de carrière, un contrôleur technique débutant perçoit entre 18 000 et 23 000 euros brut par an, soit un salaire mensuel net compris entre 1 190 et 1 520 euros.
  • À partir de 5 ans d'expérience, la rémunération évolue et se situe généralement entre 22 000 et 27 000 euros brut par an, ce qui correspond à un salaire mensuel net de 1 460 à 1 790 euros.

Le type de structure employeuse joue également un rôle. Les grands réseaux de centres de contrôle technique proposent généralement des grilles salariales établies avec des possibilités d'évolution, tandis que les centres indépendants peuvent offrir davantage de flexibilité dans la rémunération.

La localisation géographique impacte les salaires : les contrôleurs techniques exerçant dans les grandes métropoles ou en région parisienne bénéficient souvent de rémunérations supérieures de 10 à 15 % par rapport à leurs homologues en zone rurale.

L'expérience et les qualifications complémentaires influencent la progression salariale. Un contrôleur technique formé au contrôle des véhicules poids lourds ou des deux-roues peut négocier un salaire plus élevé grâce à cette polyvalence recherchée.

De plus, certains centres proposent des primes liées au nombre de contrôles effectués ou à la qualité du service client, qui peuvent représenter un complément de revenus non négligeable.

Les perspectives d'évolution pour votre carrière

Le métier de contrôleur technique offre plusieurs possibilités d'évolution professionnelle, principalement dans le domaine de la gestion et de la spécialisation technique.

Après quelques années d'expérience, vous pouvez accéder au poste de chef d'équipe, impliquant la coordination du planning, l'encadrement des contrôleurs juniors et la gestion de la relation client. Avec davantage d'ancienneté, vous pouvez évoluer vers un poste de responsable de centre avec la gestion globale de l'établissement.

Vous pouvez vous spécialiser dans le contrôle technique de véhicules poids lourds en suivant la formation complémentaire spécifique, ouvrant des perspectives dans des centres dédiés aux professionnels du transport. Une autre voie consiste à se former au contrôle des deux-roues motorisés, segment en développement depuis la réglementation récente.

L'entrepreneuriat représente également une option attractive pour les contrôleurs expérimentés. Vous pouvez créer votre propre centre de contrôle technique, nécessitant un investissement conséquent pour les équipements et l'aménagement, mais offrant une indépendance professionnelle. Certains font le choix d'acquérir une franchise auprès d'un réseau national, bénéficiant d'une notoriété établie et d'un accompagnement.

Votre futur environnement de travail

Le contrôleur technique exerce au sein de centres de contrôle technique agréés, appartenant à de grands réseaux nationaux comme Dekra, Autosur ou Sécuritest, ou à des établissements indépendants. Certains centres sont rattachés à des concessions automobiles ou des garages proposant cette prestation en complément.

Au quotidien, le contrôleur travaille en autonomie dans l'exécution de ses contrôles, tout en collaborant avec ses collègues pour optimiser le flux des véhicules. Il est en contact permanent avec les propriétaires de véhicules, particuliers ou professionnels gérant des flottes, ainsi qu'avec les secrétaires du centre qui gèrent les rendez-vous et l'accueil.

Le métier s'exerce exclusivement sur site au sein d'une aire de contrôle équipée de fosses d'inspection, de ponts élévateurs et d'appareils de mesure réglementaires. Le télétravail n'est pas possible et les déplacements professionnels sont inexistants.

Les horaires sont réguliers, du lundi au samedi avec une amplitude de 8h à 18h ou 19h. Certains centres ouvrent en soirée ou exceptionnellement le dimanche. Le rythme peut être soutenu en fin de mois lorsque de nombreux automobilistes doivent effectuer leur contrôle avant l'échéance.

Quels sont les avantages et les inconvénients du métier ?

Avantages et inconvénients

Avantages

  • Insertion professionnelle rapide : La forte demande des centres de contrôle technique garantit une embauche facilitée dès l'obtention de l'agrément préfectoral, sans période de recherche d'emploi prolongée.
  • Métier réglementé et sécurisé : La profession est encadrée par des textes légaux stricts qui protègent le contrôleur technique dans l'exercice de ses fonctions et garantissent la pérennité de l'activité grâce aux obligations légales de contrôle périodique.
  • Conditions de travail stables : Les horaires sont réguliers sans astreintes nocturnes ni urgences imprévisibles, permettant un bon équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Le travail s'effectue en intérieur dans des locaux équipés.
  • Possibilité d'entrepreneuriat : Après quelques années d'expérience, le contrôleur peut créer son propre centre et devenir chef d'entreprise, offrant ainsi des perspectives d'indépendance et d'amélioration significative des revenus.

Inconvénients

  • Rémunération modeste en début de carrière : Les salaires de départ sont relativement bas comparés à d'autres métiers de l'automobile, et la progression salariale reste limitée sans évolution hiérarchique.
  • Répétitivité des tâches : Le contrôleur effectue quotidiennement les mêmes 124 points de contrôle sur tous les véhicules, ce qui peut générer une certaine monotonie et une lassitude professionnelle à long terme.
  • Gestion de clients mécontents : Le contrôleur doit régulièrement annoncer des contre-visites obligatoires et des réparations coûteuses, ce qui peut générer des tensions avec certains clients contestant le diagnostic.

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