Alsace : moins de bilingues, plus de chômage

Parler plusieurs langues est un atout au quotidien. La preuve en Alsace où la faiblesse de l'apprentissage de l'Allemand pèse sur l'emploi de ses habitants.
Mis à jour le , publié en octobre 2011
-
Par Flavien Chantrel
En dix ans, le nombre d'Alsaciens et Lorrains employés en Allemagne est passé de 59 500 à 50 000. Une baisse surprenante alors que les Länder frontaliers de Sarre, du Palatinat et du Bade-Wurtemberg connaissent des situations de quasi plein-emploi. A l'inverse, dans la région de Bâle en Suisse, si le nombre de Français a tendance à stagner (36 500 en 2011), celui des Allemands progresse. Et ils sont bientôt en passe de dépasser le nombre de Français présents alors qu'ils étaient moins de 20 000 en 1999.

"En 2020 ou 2025, si notre taux de chômage a triplé en Alsace, on ne pourra pas dire que c'est la faute aux Chinois", affirme Alexis Lehmann, un ancien chef d'entreprise qui a piloté une étude pour la Fondation entente Franco-allemande, présentée mercredi à Strasbourg. Pour ce dernier, le péril n'est pas jaune mais vient de la baisse de l'apprentissage de l'Allemand. Alors que l'emploi frontalier était auparavant tiré par les emplois manuels, les métiers d'avenir nécessitent dorénavant de parler Allemand. Or cette langue est de plus en plus abandonnée dans les familles qui ne parlent plus le dialecte alémanique. Pourtant, "le plurilinguisme sera la compétence-clé de l'emploi frontalier et du développement économique du futur des deux côtés de la frontière", martèle les auteurs de l'étude. Ces derniers ne donnent pas de solution pour y remédier mais conseillent aux politiques d'inverser la tendance.

Ou utilisez le moteur de recherche

Haut de page