Comment se reconvertir vers le métier de psychanalyste

La psychanalyse est une méthode thérapeutique théorisée et développée par Sigmund Freud à la fin du XIXe siècle. Enrichie, discutée, parfois critiquée, la psychanalyse reste une référence majeure dans le champ de la psychologie.
Elle repose sur le postulat que la libération de la parole du patient permet d’explorer son inconscient. En s’intéressant aux rêves, aux lapsus, aux souvenirs d’enfance et à l’expérience passée du patient, le psychanalyste l’aide à identifier les sources de son mal-être et à envisager des pistes pour le surmonter. La régularité des séances permet un véritable travail en profondeur jusqu'à ce que le patient, accompagné par le thérapeute, puisse comprendre et résoudre les conflits intérieurs qui causent sa souffrance.
Pourquoi choisir le métier de psychanalyste pour sa reconversion ?
- Les personnes en reconversion professionnelle ont souvent atteint une certaine maturité psychique et ont trouvé un équilibre personnel qui leur permet d’accompagner les autres avec justesse.
- Un métier stimulant sur le plan intellectuel et valorisant sur le plan humain : le travail du psychanalyste exerce une influence positive durable dans la vie de ses patients.
- De réels débouchés : les Français accordent de plus en plus d’importance à leur santé mentale, en particulier depuis la crise sanitaire du Covid-19, qui a profondément impacté les plus jeunes générations.
- La liberté qu’offre le statut libéral : le psychanalyste est libre de fixer ses propres tarifs, d’organiser son emploi du temps ou encore d’exercer dans le lieu de son choix.
Quelles sont les compétences requises pour réussir sa reconversion de psychanalyste ?
Au-delà de ses connaissances poussées en psychologie, certaines qualités humaines et compétences techniques sont essentielles au métier de psychanalyste :
- Une excellente capacité d’écoute : la parole du patient constitue la base du travail du psychanalyste. Pour la recueillir, le thérapeute doit faire preuve d’un grand sens de l’écoute et savoir s’effacer pour créer un environnement bienveillant où le jugement n’a pas sa place.
- Une patience à toute épreuve : les effets de la psychanalyse ne se font pas sentir dès la première séance. Ce professionnel accompagne souvent ses patients sur plusieurs mois, parfois même sur plusieurs années avant de pouvoir soulager leur mal-être de façon durable.
- Une grande discrétion : le psychanalyste est tenu au secret professionnel. Tout ce qui se dit lors de ses séances ne doit pas franchir les murs de son cabinet.
- Une solide culture générale : des connaissances dans des domaines aussi divers que la philosophie, les sciences humaines, la littérature ou la mythologie peuvent venir enrichir l’analyse du psychanalyste et l'aider à mieux comprendre les références culturelles mobilisées par le patient dans son discours.
Quelle formation pour se reconvertir vers le métier de psychanalyste ?
En France, la profession de psychanalyste n’est pas réglementée par l’État, contrairement à celle de psychologue, ce qui laisse le champ libre pour toute personne qui souhaiterait exercer ce métier sans s’être formée à la psychanalyse et la psychothérapie au préalable.
Evidemment, cette approche n’est pas recommandée et seule une formation sérieuse vous permettra d’acquérir toutes les compétences requises pour garantir votre crédibilité professionnelle et être suffisamment armé pour accompagner vos futurs patients vers un mieux-être psychique et psychologique.
Dans la pratique, la majorité des psychanalystes proviennent d’une formation en psychologie, généralement de niveau Bac +5 (Master 2), ou sont psychiatres, titulaires d’un Diplôme d’Études Spécialisées (DES) en psychiatrie, après 6 ans d’études de médecine suivis de 4 années de spécialisation.
Je me forme au métier de psychanalyste
Quelles sont les étapes clés pour réussir sa reconversion de psychanalyste ?
Pour devenir psychiatre dans le cadre d’une reconversion ou par la voie de la formation initiale, il est généralement nécessaire de passer par ces trois étapes :
- avoir réalisé une analyse personnelle
- avoir suivi une formation théorique dans une institution reconnue par les professionnels de la discipline (par exemple, l’École de la Cause Freudienne)
- avoir bénéficié d’une supervision clinique assurée par des psychanalystes expérimentés.
Sous quel statut exercer le métier de psychanalyste ?
Le psychanalyste peut travailler en libéral et disposer de son propre cabinet ou exercer en tant que salarié dans un hôpital ou un établissement de santé mentale comme un Institut médico-psychologique (IMP), un Centre médico-psycho-pédagogique (CMPP) ou un Institut Médico-éducatif (IME).
Quel salaire pour un psychanalyste ?
Le coût d’une séance varie en fonction de la zone d’exercice, de l’expérience et de la notoriété du psychanalyste. En profession libérale, le tarif se situe généralement entre 60 et 100 euros par séance, ce qui permet au psychanalyste de percevoir un revenu mensuel compris entre 2 000 et 2 500 euros avec un agenda bien rempli. Les psychanalystes salariés gagnent en général un peu moins, mais leur salaire dépasse souvent la barre des 2 000 euros.
Quelle évolution possible pour un psychanalyste ?
Il existe plusieurs façons d'évoluer professionnellement pour le psychanalyste qui souhaiterait donner un second souffle à sa carrière :
- se spécialiser dans d'autres domaines que la psychanalyse,
- cibler son travail sur un public spécifique (enfants et adolescents)
- changer de statut professionnel
- se réorienter vers d'autres métiers du secteur de la santé mentale tels que psychologue, psychothérapeute ou psychiatre. Des formations complémentaires seront parfois nécessaires selon la profession ciblée.
Comment financer sa reconversion de psychanalyste ?
Voici quelques dispositifs qui peuvent vous accompagner dans le financement et la concrétisation de votre projet de reconversion professionnelle :
- le CPF (Compte Personnel de Formation), un dispositif qui permet aux actifs de suivre des actions de formation tout au long de leur carrière pour monter en compétences ou changer de métier
- l'AIF (Aide Individuelle à la Formation), une aide financière proposée par France Travail aux demandeurs d’emploi disposant d’un projet professionnel clair, pour les soutenir dans le financement de leur formation.
- le PTP (Projet de Transition Professionnelle), pour les salariés souhaitant se former à un nouveau métier sans avoir à craindre de perdre leur rémunération.
- les aides du conseil régional, souvent réservées aux demandeurs d’emploi et aux personnes souhaitant suivre des formations conduisant à des secteurs porteurs.
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