Comment se reconvertir vers le métier de magistrat

Le magistrat rend la justice en appliquant la loi avec impartialité et en défendant l'intérêt général. Vous envisagez une reconversion dans le secteur juridique ? Parmi les métiers du droit, celui de magistrat est sans doute l'un des plus rigoureux, mais aussi l'un des plus prestigieux.

Si vous vous êtes déjà intéressé à l'univers de la magistrature, vous savez sans doute déjà qu'il se divise en deux grandes catégories : le siège et le parquet. Une piqure de rappel peut toutefois s'avérer nécessaire !

• le magistrat du siège, juge indépendant du pouvoir politique et inamovible, est chargé de rendre une décision et de fixer les sanctions ou  peines après avoir entendu les arguments des deux parties.
• le magistrat du parquet : procureur ou substitut du procureur, il ne rend pas de jugement, mais il représente l'intérêt public lors des procès en requérant une peine au nom de la société. Il dirige également l'action de la police judiciaire, décide des poursuites en cas d'infraction et veille à la bonne exécution des peines.

En France, environ 8 000 personnes exercent la profession de magistrat. Pourquoi pas vous ?

Pourquoi choisir le métier de magistrat pour sa reconversion ?

Plusieurs raisons peuvent motiver ce choix professionnel :

• un métier à fort impact sur la société
• une diversité de spécialisations en fonction de vos appétences (juge du contentieux, juge de l'application des peines, juge des enfants, etc.)
• une profession enrichissante, tant sur le plan intellectuel que financier.
• une carrière prestigieuse et stimulante
• une formation raccourcie pour certains professionnels en reconversion

Quelles sont les compétences requises pour réussir sa reconversion de magistrat ?

Doté de solides connaissances juridiques, le magistrat ne s'illustre pas seulement par sa parfaite maîtrise des textes de loi. Il doit également faire preuve de qualités humaines et de compétences pratiques essentielles :

• une grande capacité de concentration : indispensable pour traiter des dossiers souvent volumineux, analyser des éléments juridiques complexes et suivre des audiences qui se prolongent dans le temps, tout en restant attentif aux moindres détails susceptibles d'influencer une décision.
• une impartialité et une objectivité à toute épreuve : ces qualités sont primordiales pour rendre une justice équitable, c'est-à-dire fondée essentiellement sur le droit et non sur des opinions personnelles.
• une aisance relationnelle : que ce soit pour interagir avec les justiciables, les avocats, les greffiers, les forces de l'ordre et les autres acteurs du monde judiciaire, le magistrat doit avoir le sens du contact, une bonne capacité d'écoute et être à l'aise avec la prise de parole en public.
• une bonne gestion du stress : mieux vaut avoir les épaules solides quand on exerce ce métier à haut niveau de responsabilités car la pression est souvent au rendez-vous lorsqu'il faut prendre des décisions importantes et parfois lourdes de conséquences sur la vie des individus. Savoir prendre du recul et contrôler ses émotions est indispensable dans ces moments-là.
• une grande disponibilité : la charge de travail est souvent conséquente et le magistrat compte rarement ses heures en raison des délais serrés à tenir et des urgences imprévues.

Quelle formation pour se reconvertir vers le métier de magistrat ?

Le concours d'entrée à l'Ecole nationale de la Magistrature (ENM) basée à Bordeaux, est le passage obligé pour devenir magistrat dans le cadre d'une reconversion ou par la voie de la formation continue. La formation, d'une durée de 31 mois, combine des enseignements théoriques approfondis et des expériences pratiques, notamment à travers des stages dans différentes juridictions. Cette alternance permet aux futurs magistrats d'acquérir une expertise solide tant sur le plan juridique que sur le plan humain, en les préparant à affronter les défis du métier.

À l'issue de cette formation rémunérée, les élèves obtiennent le statut d'auditeur de justice et sont affectés en fonction de leur classement et des postes disponibles. Ils doivent ensuite prêter le serment suivant devant la cour d'appel de leur future affectation :  "Je jure de me comporter en tout comme un digne et loyal magistrat intègre, libre, impartial, respectueux de la loi, des droits de toutes les parties et du secret professionnel. "

Quels sont les prérequis pour intégrer l'Ecole nationale de la Magistrature ?

• être de nationalité française
• jouir de ses droits civiques
• être âgé de moins de 50 ans et 5 mois au 1er janvier de l'année du concours
• être en règle avec les obligations du service national
• présenter une condition physique compatible avec l'exercice des fonctions de magistrat

Quels sont les différents concours d'accès à l'ENM ?

On compte 4 types de concours :

• 1er concours : ouvert aux étudiants titulaires d'un diplôme de niveau bac+4
• 2e concours : destiné aux fonctionnaires et agents publics ayant au moins 4 ans d'expérience professionnelle.
• 3e concours : accessible aux candidats titulaires d'un diplôme de niveau bac+4 et justifiant d'au moins quatre années de pratique professionnelle dans le domaine juridique, administratif, économique ou social.
• le concours complémentaire : destiné aux professionnels en reconversion ayant au moins 7 ans d'expérience dans le domaine juridique, économique ou dans une discipline rattachée aux sciences humaines et sociales. Il permet d'intégrer une formation courte (moins d'un an) visant à renforcer les connaissances et les pratiques spécifiques nécessaires pour devenir magistrat.

Quelles sont les épreuves du concours de l'ENM ?

Le concours se compose d'épreuves écrites d'admissibilité et d'épreuves orales d'admission. Chaque concours dispose de son propre programme. Les épreuves écrites visent à évaluer les connaissances juridiques (droit civil, droit pénal) du candidat, son esprit d'analyse, ainsi que sa capacité à rédiger des notes de synthèse.

Les épreuves orales sont l'occasion pour le jury de revenir sur le parcours du candidat, d'apprécier sa motivation, sa capacité à argumenter, ainsi que son savoir-être. Une épreuve de langue étrangère, facultative pour le 2e et le 3e concours, est également prévue. Elle permet d'obtenir un bonus, limité à 10 points, qui peut améliorer la performance globale du candidat.

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Quel salaire pour un magistrat ?

La rémunération du magistrat varie en fonction de son grade et de son échelon. Pendant sa formation, il perçoit un salaire minimum de 1 956 euros net. En début de carrière, ses revenus peuvent dépasser les 3 500 euros. Après quelques années d'exercice, il touche environ 4 500 euros, et en fin de carrière, sa rémunération peut monter jusqu'à 6 000 euros, voire davantage.

Quelle évolution possible pour un magistrat ?

Un magistrat du siège peut évoluer vers le parquet et inversement.

De nombreuses spécialisations sont possibles, en fonction du type d'affaires que l'on souhaite traiter :

• juge d'instruction
• juge des contentieux de la protection (JCP)
• juge des affaires familiales (JAF)
• juge des libertés et de la détention (JLD)

Comment financer sa reconversion de magistrat ?

Inutile de songer à utiliser votre CPF (Compte Personnel ou Formation) ou d'autres dispositifs de financement ! La formation à l'ENM est entièrement rémunérée, permettant ainsi aux élèves et aux personnes en reconversion d'apprendre les rouages du métier sans avoir à se soucier de l'aspect financier.

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