Comment devenir shaper

Le shaper (aussi écrit shapeur et prononcé chépeur) travaille dans un atelier appelé Shaperoom. Son talent artistique et son amour des sports de glisse lui ont fait découvrir ce métier artisanal qui lui permet de créer des planches de windsurf, de funboard, de kitesurf, de planche à voile ou de snowboard.
Quel est le rôle d’un shaper ?
Le shaper fabrique des planches de surf ou d’autres sports de glisse à l’unité, en partant des matériaux bruts pour arriver à un produit fini qui répond aux spécifications de son ou ses clients. Il démarre sa production avec un pain de mousse polyuréthane, qu’il va affiner selon son projet pour le faire correspondre au gabarit 3D qu’il a conçu avec un outil de création en 3D.
La forme et la taille de la planche dessinées et découpées, il passe au glaçage, puis au ponçage. La planche finira recouverte d’un matériau résistant comme la fibre de verre ou la résine. Enfin cet objet artisanal unique est décoré. Le shaper peut aussi intervenir sur la réparation de planches.
Quelle différence entre un surfboard et un snowboard ?
Si la forme et l’utilisation sont proches, le matériau diffère. Le snowboard est le plus souvent réalisé en bois. Les bois les plus utilisés sont surtout le peuplier, le hêtre, le bouleau rouge, l'abachi et le cèdre rouge. Ces bois légers sont connus pour être très résistants en torsion et flexion.
Quelles sont les qualités requises pour devenir shaper ?
Devenir shaper nécessite de posséder certaines qualités manuelles et artistiques :
- Côté manuel, il faut être adroit et patient, avec suffisamment d’amour pour le sport auquel la planche est dédiée. Il doit être minutieux et capable d’utiliser un certain nombre d’outils comme une ponceuse, un rabot, et des produits chimiques comme des solvants Pour ce travail, il porte une combinaison, des lunettes de protection et un masque anti-poussière.
- Côté artistique, il s’inspire de motifs locaux ou ethniques et utilise des logiciels de création.
De plus, le shaper doit pouvoir communiquer en anglais et surtout passer du système de mesures métrique au système anglo-saxon de pieds et de pouces utilisé dans le monde du surf.
Avoir des compétences en communication et en commercialisation est par ailleurs utile pour se faire une clientèle et un nom.
Quelles études pour devenir shaper ?
Il est tout à fait possible, avec des talents artistiques et manuels, de se former sur le terrain, grâce au soutien d’un shaperoom ou d’un artiste mentor. D’ailleurs, de nombreux shapers ont appris leur métier en fréquentant le monde du surf ou du snowboard. Cependant, une formation plus traditionnelle devient de plus en plus utile et dans ce cas, le futur shaper peut suivre un parcours :
- De niveau CAP, avec un CAP plasturgie, un CAP composites, plastiques chaudronnés ou un CAP ébéniste, charpentier de marine
- De niveau BAC, avec un Bac pro plastiques et composites ou artisanat et métiers d’art, option ébéniste, plasturgie et composites et technicien menuisier-agenceur.
Grâce à une formation continue avec un organisme de formation ou un Greta, il peut par ailleurs obtenir un titre professionnel de stratifieur multiprocédés en matériaux composites.
Quel est le salaire d’un shaper ?
Le salaire d’un shaper se situe proche du SMIC et peut évoluer selon la renommée de l’artisan. Il peut, en cas de succès, ouvrir son propre shaperoom et facturer ses planches sous un statut d’artisan ou de prestataire indépendant (entrepreneur individuel ou micro-entrepreneur). Pour employer d’autres shapers, il aura intérêt à opter pour une SARL ou une SAS.
Comment démarrer dans le métier de shaper ?
Pour devenir shaper, le mieux est de démarrer par la pratique du surf, pour se familiariser avec les planches et leurs appellations en anglais. En France, c’est bien sûr sur les côtes Atlantiques que se situent les vagues les plus propices au surf, entre Bordeaux et la frontière basque espagnole.
C’est là que se trouvent la plupart des clients et donc des marques françaises de planches de surf. La marque française la plus connue est Oxbow, qui fabrique autant de planches pour le surf, que pour le wind, le kite, le snowboard et le ski, ainsi que les vêtements.
La même logique vaut pour les shapers de snowboards, qui pourront plus facilement démarrer dans leur métier dans les grandes stations de ski. La communauté des surfeurs est très bien identifiée et s’entraide. Pour devenir shaper, le mieux est de s’intégrer et donc de faire connaissance avec les jeunes talents, sur les flots comme sur le littoral, où se trouvent la majorité des shaperooms. Avant de s’installer à son compte, le shaper doit s’immatriculer au répertoire des métiers, organisé par la chambre de métiers et de l’artisanat.
Quels sont les termes techniques à connaître lorsqu’on devient shaper ?
La taille d’une planche de surf se détermine en nombre de litres et doit être adaptée au poids du surfeur. La planche de surf n’est en effet pas uniquement définie par sa longueur, mais par un ensemble de dimensions appelées « cotes ».
En plus de la longueur, il y a la largeur, l’épaisseur, la largeur avant, la largeur arrière. Il existe aussi des termes techniques uniques dans ce métier, comme le rocker (la forme bananée de la planche), le maître bau. Le volume, mesuré en litres, représente la flottabilité de la planche : plus le volume est élevé et plus la planche est stable. Aujourd’hui, les planches des surfeurs professionnels sont de plus en plus petites, ce qui permet de les faire tourner au sein de grosses vagues. Ils utilisent des shortboard ou des fish.
Deux autres termes sont à connaître :
- Le take-off, c’est-à-dire le moment où le surfeur se met debout sur la planche
- La 1ère mousse, la vague de bronze, argent ou or indiquent le niveau sportif du surfeur
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