Ce qu'il faut savoir avant d'intégrer une école de commerce
Beaucoup d'étudiants s'orientent vers les écoles de commerce pensant avoir plus de chances ensuite sur le marché du travail. Cependant, tous ne sont pas faits pour ces grandes écoles explique Guillaume Bigot, directeur général de l'IPAG Paris/Nice.

Rythme soutenu, niveau élevé des cours, tarifs excessifs... Beaucoup d'étudiants s'orientent vers les écoles de commerce sans savoir réellement ce qui les attend. Contrairement à ce que l'on pense, les écoles de commerce débouchent sur des métiers variés : finance, gestion, comptabilité ou encore marketing. Pour limiter les échecs ou les mauvaises orientations, mieux vaut se renseigner au préalable sur ces cursus.
Pour un étudiant qui a envie d'études pratiques, qui n'est pas fâché avec les chiffres, qui aime travailler en groupe et qui est doté d'une certaine curiosité intellectuelle et d'un esprit logique... l'école de commerce est un cursus qui lui correspond. Suivre des études en école de commerce exige forcément un investissement personnel et intellectuel de la part des étudiants. Il faut savoir aussi que la durée des études peut être longue : 3, 4 ou 5 années après le Bac selon le diplôme (Bachelor, Master). La motivation et la volonté de réussite sont donc essentielles pour réussir en école de commerce.
Les écoles de commerce sélectionnent leurs étudiants sur concours. Les droits d'inscriptions à ces concours peuvent parfois s'élever jusqu'à 365 euros ce qui peut en décourager plus d'un. En ce qui concerne la difficulté et la durée des épreuves, elles varient selon le niveau d'accès ou la notoriété de l'école. Des écoles comme l'IPAG recrutent sur concours post-Bac et un étudiant sur quatre est sélectionné à l'issue des épreuves.
Quelle que soit la forme juridique de l'école, il faut savoir que les études en écoles de commerce sont payantes et peuvent parfois être très élevées (jusqu'à 9.500 euros par an). La volonté des écoles au départ n'est pas d'être discriminante, mais le cout est généralement répercuté sur les frais d'inscription. Au cours des études, certains étudiants n'ont finalement pas d'autres choix que de travailler. Cette solution peut nuire au bon déroulement d'un cursus scolaire exigeant en termes de travail, de temps, d'investissement et de concentration.
Un diplômé d'école de commerce sur deux n'est pas passé par une classe prépa. Ils sont en effet peu nombreux à opter pour cette voie de peur de ne pas y arriver. La classe prépa s'adresse surtout aux étudiants dont l'objectif est d'intégrer les écoles les plus prestigieuses et les plus appréciés des entreprises. Il ne faut donc pas aller en classe prépa si on n'est pas prêt à se battre ou à décrocher une des meilleures écoles. Mieux vaut alors tenter sa chance dans une bonne école post-Bac qui souvent propose une dimension pratique plus accentuée avec des stages dès la première année permettant de découvrir plus rapidement le monde du travail.
15 à 20% des étudiants ne passent pas en deuxième année et le motif principal est souvent le manque de travail. Beaucoup pensent qu'une fois les concours passés, leur avenir professionnel est forcément assuré à partir du moment où ils ont intégré une école de commerce réputée. Or, si l'étudiant ne travaille pas ou ne montre aucune motivation pour réussir, il n'est pas dans l'intérêt de l'école de le laisser poursuivre. D'autant que les frais de scolarité sur une année sont élevés pour la famille. Le redoublement n'est donc pas systématique. A l'élève de montrer sa détermination auquel cas, l'école préfèrera laisser la place à un autre étudiant.
Face à ces erreurs d'aiguillage, le rôle des professeurs coordinateurs des écoles consiste justement à informer les familles et les étudiants en échec, à les accompagner pour la suite de leurs études et à les réorienter vers un cursus qui leur convient davantage.