Bac Pro : une bonne insertion mais des débouchés inégaux selon les filières

Le Bac professionnel, qui a remplacé les BEP et certains CAP en 1985, a depuis permis d’améliorer l’insertion des jeunes sur le marché du travail selon le sociologue Emmanuel Sulzer, chargé d’études au Céreq. Le diplôme a permis à nombreux secteurs d’activités, en particulier l’industrie, de disposer de qualifications pour leurs futurs professionnels. Aujourd’hui, en nombre d’élèves, le Bac Pro dépasse le Baccalauréat technologique avec plus de 540 000 élèves et près de 63 000 apprentis en 2013. Mais le Bac Pro forme-il des professionnels ? Permet-il de former de futurs techniciens d’ateliers comme initialement envisagé ? A-t-il contribué à nourrir ses objectifs : conduire 80 % d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat en 2000 et 100% d’une génération au minimum au niveau du CAP ou du BEP ?
Une bonne insertion, surtout dans l’industrie
Sur le plan de l’insertion des jeunes, le constat est évident : disposer d'un baccalauréat professionnel facilite l'accès à l'emploi mais offre aussi de meilleures conditions d'emploi. En 2013, 3 ans après leur sortie du système scolaire, les bacheliers professionnels sont 70% à occuper un emploi à durée indéterminée. Choisir une spécialité industrielle offre tout de même de meilleures opportunités qu'avoir suivi une formation tertiaire mais globalement, les spécialités de formation constituent également un facteur important de différenciation.
Cependant, l’émergence dans l’industrie d’un nouveau groupe professionnel directement issu du Bac pro – les techniciens d’ateliers – n’a pas eu lieu : l'insertion des bacheliers se fait plus souvent sur des emplois ouvriers.Dans le champ du tertiaire, l'espace de qualification du bac pro est toujours, lui, plutôt flou. Dès le début, la question de ce nouveau profil avait été problématique alors même que les spécialités tertiaires étaient de plus en plus nombreuses.
Des débouchés inégaux selon les filières
La réforme du Bac Pro avait pour objectif d’augmenter le nombre de bacheliers et de faciliter l'accès à l'enseignement supérieur. Cela ne signifie pas pour autant que le Bac Pro constitue LA voie royale des jeunes en échec scolaire. Certaines filières sont en effet sélectives comme c’est le cas pour l’électrotechnique qui offre des débouchés intéressants, ou le sanitaire et social. Si le secrétariat ou la vente acceptent plus facilement des élèves en difficultés, paradoxalement ces secteurs n’offrent pas vraiment de débouchés en dessous du Bac+2 selon le sociologue Emmanuel Sulzer. De plus, les sortants des Bac pro vente sont en concurrence avec de nombreux autres jeunes diplômés issus des BTS. Cependant, « pour un certain nombre de jeunes qui n’avaient ni la possibilité ni l’intention de faire des études longues, le bac pro représente néanmoins une forme d’aboutissement » relativise le sociologue. D’ailleurs, si l’on s’arrête au Bac, avoir un bac Pro est préférable à un Bac général ou technologique. Trois ans après leur diplôme, 70% des bacheliers sont en emploi et 78% pour les Bac pro industriels.
Source : Données 2013 du Céreq, issues de la base Reflet et de l’enquête Génération 2010 (antérieures à la réforme du bac pro en trois ans).
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